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Billet de blog 26 septembre 2021

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ÉPISODE 1 : MME MARIE-THÉRÈSE N’GORAN BROU, ÉPOUSE HOUPHOUËT-BOIGNY.

LES ENQUÊTES-ENTRETIENS DE CHRIS YAPI ET DE MONSIEUR BÊTA : ÉPISODE 1 : MME MARIE-THÉRÈSE N’GORAN BROU, ÉPOUSE HOUPHOUËT-BOIGNY. M. Bêta, comme à son habitude, m’avait donné rendez-vous de façon impromptue. Je vous ai déjà dit que nos rencontres étaient à son initiative. Cette fois-ci, M. Bêta me reçut dans une ferme du côté d’Azaguié

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M. Bêta, comme à son habitude, m’avait donné rendez-vous de façon impromptue. Je vous ai déjà dit que nos rencontres étaient à son initiative. Cette fois-ci, M. Bêta me reçut dans une ferme du côté d’Azaguié, en prenant la précaution de me faire chercher par un de ses chauffeurs. Après quelques détours, nous y voici. Mon hôte m’attendait sous un apatam au milieu de la ferme, comme prévu. De son œil perçant, il m’accueillit le sourire aux lèvres, avec entrain ; il m’avait l’air content. J’étais pourtant bien décidé à l’interroger sur un secret qu’il avait effleuré lors d’une de nos précédentes conversations. Souvenez-vous, M. Bêta m’avait fait une promesse : me parler de l’épouse du premier Président de la Côte d’Ivoire. Parler de Mme Marie-Thérèse Houphouët-Boigny, c’est parler d’un pan de l’histoire de notre pays. Je trépigne d’impatience, car je veux tout savoir. Aussi, suis-je le premier à lui poser la question.

- M. Bêta, pouvez-vous enfin me parler de Mme Thérèse Houphouët-Boigny ? Vous m’en aviez fait la promesse lors de notre voyage à Kong, lorsque nous cherchions à éclaircir la ténébreuse disparition des albinos de Téné Birahima Ouattara dit La Fiole.
 
Et Monsieur Bêta de renchérir :

- Apprenez, cher Yapi, que nous les anciens, sommes des hommes d’honneur ; pour nous, une promesse est une dette et je vais m’en acquitter. 
 
Puis, il se mit à fredonner une chanson que je crus reconnaître. Je ne me trompais pas. C’était l’hommage, que la célèbre reggae star ivoirienne, Alpha Blondy, avait rendu à l’ancienne première dame. Je vous fais donc découvrir quelques vers de cette chanson, « Les larmes de Thérèse », avant de reprendre le fil de ma conversation avec M. Bêta :
https://www.youtube.com/watch?v=De4eHrHKoWw
 
Thérèse a lu tous les bouquins,
Thérèse a fui tous les potins,
Loin du brouhaha politique,
Thérèse porte son voile mystique.
 
Briser l'anathème
De ses grands yeux, ses grands yeux de diadème,
Totem, totem totem,
Thérèse chrysanthème.
 
Le ciel est bleu, l'océan bleu,
Les larmes bleues de Thérèse,
Le ciel est bleu, l'océan bleu,
Il pleut des diamants bleus des yeux de Thérèse.
 
Viens à la maison, le temps t'attend,
Viens à la maison, on t'aime tant ...
Viens à la maison, le temps t'attend,
Viens, viens, reviens, essence du temps (…).
 
J’avoue que c’est une belle chanson, mais écoutons M. Bêta :
 
- Je ne suis pas spécialement un fan de reggae ; cependant, j’ai commencé à aimer Alpha Blondy à partir de cette chanson, même si je trouve qu’aujourd’hui avec l’âge, ses intrusions et ses reniements politiques, il est moins inspiré. Il gagnerait à se concentrer sur son métier et à limiter ses frasques.
 
Chers auditeurs et lecteurs, avant de vous livrer le récit complet de M. Bêta, il me faudrait vous dire que Mme Marie-Thérèse Houphouët-Boigny est née le 17 septembre 1930 ; c’est facile, je l’ai trouvé sur Internet. Certes, je n’ai jamais eu l’occasion de la rencontrer, car j’étais bien jeune aux premières années de l’indépendance. 
Néanmoins, j’ai ouïe dire qu’après le décès du Président Félix Houphouët-Boigny, elle s’était exilée en Europe, ne faisant que de rares voyages en Côte d’Ivoire. Ses apparitions publiques ? Quasi inexistantes ! Je me suis toujours, d’ailleurs, demandé pourquoi. Cette grande dame que nous avions connue dans les manuels scolaires, dans les journaux et à la télévision, dans une posture altruiste et généreuse, grâce à sa fondation N’Daya International, avait comme abandonné son pays. Mais revenons à ce que M. Bêta a à me dire à son sujet.

- Maman Thérèse, contrairement à ce que la vérité officielle veut faire croire, n’était pas que la belle et jolie épouse du Président Félix Houphouët-Boigny. Belle, oui, elle l’était ! Extraordinairement belle, en effet. Mais, ce que les gens savent moins, c’est qu’elle était une femme d’une intelligence pointue, bien au-dessus de la moyenne. Elle participa, elle aussi et en toute discrétion, à l’essor de la jeune république indépendante naissante. 
 
Je suis captivé et impressionné par la grande connaissance du mystérieux M. Bêta. Au fil de nos entretiens, il me révèle au compte-gouttes des secrets et même des pans de l’histoire de la Côte d’Ivoire que j’ignorais. Il m’a régulièrement dit que dans toute affaire, il y a toujours deux vérités. Celle, officielle, qui est servie au peuple dans les bistrots et dans les médias et l’autre, officieuse, qui est cachée et que seuls les initiés et les sachants connaissent.
Forcément entendre ce que me contera M. Bêta de Mme Thérèse Houphouët-Boigny, attise ma curiosité au plus haut point. Écoutons donc la suite de son récit.
 
- Marie-Thérèse N’Goran Brou, car ce sont ses nom et prénoms à l’état civil, je peux aisément la raconter. En effet, j’ai connu le couple présidentiel alors que je n’étais qu’un jeune homme bien curieux en ce temps-là. Hé oui, il fut un temps où j’ai été jeune comme vous, M. Yapi. Je signale que tous ceux qui l’ont connue et qui l’ont côtoyée étaient fascinés. Tous, sans exception ! Vous comprendrez aisément pourquoi le Député Félix Houphouët-Boigny, lui-même, en était éperdument amoureux ! 
La légende raconte que, lorsque le Président John Kennedy la vit pour la première fois, il en tomba amoureux. C’était à l’occasion de la visite d’État que le Président Houphouët-Boigny rendit aux États-Unis du 22 au 25 mai 1962. Audacieux, John Kennedy fit quelques compliments appuyés à Marie-Thérèse, que les oreilles du Président Houphouët-Boigny ne boudèrent pas, même s’il ne comprenait guère l’anglais. Mais, pas si vite ! Je vous parlerai plus longuement de cette visite historique et monumentale qu’un chef d’État africain ait effectuée aux États Unis. J’ai entendu dire que des jeunes du RHDP prétendaient que leur champion rivalisait avec Houphouët-Boigny en matière de prestige. J’affirme qu’Alassane Ouattara n’arrive pas à la cheville de Félix Houphouët-Boigny en la matière. Mais, revenons à nos moutons. 

Cette histoire de la vie privée de Marie-Thérèse Houphouët-Boigny, je l’ai entendue narrer par des sources bien renseignées. Si je vous la raconte, c’est parce que je veux que l’on ne l’oublie pas, les Ivoiriens ne doivent pas l’oublier. D’ailleurs, si l’on doit célébrer Mme Houphouët-Boigny, autant le faire de son vivant. Les Africains ont la fâcheuse manie de ne sacrer et couronner leurs héros que lorsque ceux-ci sont bien morts et enterrés. Allons donc.

Marie-Thérèse N’Goran Brou est issue d’une famille bourgeoise, disons nantie en tous points de vue. Vous voyez, elle n’a pas épousé le Président Houphouët de façon intéressée ! Du moins, pas pour sa fortune. Ses parents faisaient partie de la catégorie des indigènes dits évolués. 
 
J’interrompis M. Bêta :

- C’est quoi un indigène ? En plus, évolué ? 
 
D’un grand rire, M. Bêta expliqua :
- Ça se voit que vous n’avez pas connu la période coloniale, mon cher Yapi ! À l’époque, le colon français appelait « indigènes », les autochtones de leurs colonies. En ce temps-là, ils étaient considérés comme des sous-hommes, en quelque sorte, qui n’avaient pas droit à la citoyenneté et qui pouvaient être exploités à souhait. Bref, ils étaient traités comme des esclaves. Les « évolués », quant à eux, étaient ceux qui avaient eu accès à l’éducation scolaire ou qui s'européanisaient dans leur manière de vivre.
Les évolués étaient souvent des commis de l'administration coloniale, de riches planteurs (comme Houphouët-Boigny, lui-même), des commerçants, etc. Il se trouve que le père de Marie-Thérèse était logé dans cette catégorie appelée « évolués » parce qu'il faisait partie des premiers fonctionnaires du pays. Alors, puisque nous y sommes, parlons un peu de ses parents. 

Son père, M. Lambert Yao Brou, né à la fin des années 1800, début 1900, était un influent Inspecteur des douanes en Côte d'Ivoire. Il faisait partie, avec quelques-uns, de ces indigènes évolués dont je vous ai parlé précédemment ; une sorte de bourgeois à l’africaine.
Il faut dire qu’au début du XX siècle se formait dans notre pays la bourgeoisie dite agraire, c’est-à-dire, de riches propriétaires terriens qui développaient, aux côtés des colons, des plantations. Sachez qu'à cette époque, nos terres appartenaient à la France. Certains de nos nationaux en possédaient, comme Félix Houphouët-Boigny, d'ailleurs.
Les enfants de cette bourgeoisie avaient droit à l’éducation occidentale tout comme les enfants des rois ou des chefs de village. C’était un privilège ! Il se trouve que le père de Marie-Thérèse était un fils de la royauté Baoulé !
 
- Mais ça, je ne le savais pas ! Donc, elle est une princesse BAOULÉ. Sera-t-elle un jour reine ? m’exclamai-je !
 
- Mon Cher Yapi, pas de conclusion hâtive ! Mais, si vous le voulez bien, je vais vous donner quelques précisons sur la grande famille Brou.

Fin du premier épisode. À la semaine prochaine.

CHRIS YAPI NE MENT PAS.

Voir d’autres vidéos en lien avec celle-ci : 

LES ALBINOS DE TÉNÉ BIRAHIMA OUATTARA
- ÉPISODE 1 : MA RENCONTRE AVEC MONSIEUR BÊTA - https://youtu.be/35fhprUZln0
- ÉPISODE 2 : L’AFRIQUE, SES MYSTÈRES ET SES CROYANCES ! : https://youtu.be/n6VZEy7Zh4M
- ÉPISODE 3 : LE VOYAGE DE KONG : LÀ OÙ TOUT A COMMENCÉ - https://youtu.be/LAulz_HJ6J0
- ÉPISODE 4 : LES ALBINOS DE TÉNÉ BIRAHIMA OUATTARA - https://youtu.be/et4IksC3nnA
- ÉPISODE 5 ET FIN : SACRIFICE RITUEL POUR LE POUVOIR. L’IMMOLATION DES ALBINOS DE KONG - https://youtu.be/3S8hVvXmDp8

TOUTE LA VÉRITÉ SUR LA DÉLIVRANCE DES PASSEPORTS DE M. LAURENT GBAGBO
- ÉPISODE 1 : TOUTE LA VÉRITÉ SUR LES PASSEPORTS DE M. LAURENT GBAGBO - https://youtu.be/g_BNbosLpIo
- ÉPISODE 2 : ALPHA CONDÉ, SASSOU-NGUESSO ET LES PASSEPORTS DE LAURENT GBAGBO - https://youtu.be/VdSFWPEs75g
- ÉPISODE 3 ET FIN : TOUTE LA VÉRITÉ SUR LA DÉLIVRANCE DES PASSEPORTS DE M. LAURENT GBAGBO - https://youtu.be/FQI6EQTZwXY

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