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Billet de blog 28 avril 2021

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SOMMET DU G5 SAHEL : LES RESPONSABILITÉS DANS LE MASSACRE DE KAFOLO

Voilà que vient de s’achever le sommet du G5 Sahel 2021 à N’Djamena, où la Côte d’Ivoire était à l’honneur. Selon Emmanuel Macron, les objectifs de cette rencontre sont de renforcer à la fois la lutte contre les groupes djihadistes et le retour de l’État dans les territoires délaissés de la région.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Voilà que vient de s’achever le sommet du G5 Sahel 2021 à N’Djamena, où la Côte d’Ivoire était à l’honneur. Selon Emmanuel Macron, les objectifs de cette rencontre sont de renforcer à la fois la lutte contre les groupes djihadistes et le retour de l’État dans les territoires délaissés de la région. Cependant, les organisations affiliées à Al-Qaida, au Groupe de Soutien de l’Islam et des Musulmans et Katiba Macina, « dont la plus haute hiérarchie continue à nourrir un agenda djihadiste », constituent toujours une menace au Sahel, a-t-il ajouté.

C’est le lieu de nous rappeler l’attentat de Kafolo du 11 juin 2020, au cours duquel plus d’une dizaine de militaires et gendarmes ivoiriens ont perdu la vie. Dans deux de ses anciennes publications (voir les vidéos : https://youtu.be/Cym0nZtbLhQ et https://youtu.be/wI7slPAw8To), Chris Yapi avait révélé que cette attaque était l’œuvre d’une cellule de combattants de l’État Islamique dans le Grand Sahel, rattachée à un émir du nom de Sidibé Abdramani alias Hamza. Suite aux pressions militaires de l’armée burkinabè, ces terroristes avaient fait mouvement vers la Côte d’Ivoire et leur présence avait été signalée aux autorités ivoiriennes. Elles savaient donc que cette cellule était localisée dans la zone forestière comprise entre Kafolo, Doropo, Bouna et Kong, c’est-à-dire à proximité du Parc national de la Comoé. Leur base logistique, selon les informations recueillies, était le village de Bolè et leur zone d’opération financière était la ville de Kong, où ils avaient plusieurs complices. L’épicentre de cette attaque était la ville de Kong. 

Les ratissages opérés dès les premières heures de l’attaque de Kafolo avaient permis d’appréhender quatre (4) individus à Bolè, sous-préfecture de Tougbo dans le département de Téhini. Puis, un total de 27 autres par la suite selon les autorités gouvernementales.

Le 22 juin 2020, le Ministre de la Défense Hamed Bakayoko annonçait, en grande pompe, l’arrestation du chef du commando djihadiste qui avait mené cette attaque meurtrière, qui pourtant, n’a toujours pas été revendiquée. Aucune preuve, aucun nom, aucun visage n’ont été présentés à la face du monde comme appartenant à ce chef terroriste. Cet attentat inquiète encore dans les milieux sécuritaires, tant par son mode opératoire que par les imperfections du dispositif antiterroriste de la Côte d’Ivoire qu’il a révélé. Il convient donc de revenir ici sur les ratés, au moment des faits, qui ont conduit au massacre de Kafolo et de situer les responsabilités.

Alassane Ouattara : Président de la République et Chef suprême des Armées

FAUTE POLITIQUE

1- Lutte antiterrorisme et sécurité nationale

* Inculture et méconnaissance du phénomène terroriste, plus particulièrement djihadiste.

* Rôle surfait et mauvaise gestion de l’implication de la Côte d’Ivoire dans la lutte contre les djihadistes, qui s’est retrouvée dans le wagon des forces burkinabè et françaises (Opération Serval, Opération Barkhane). Sans oublier l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme. Cela fait que la Côte d’Ivoire, sans y avoir été préparée, est devenue une cible prioritaire des terroristes, à la différence de pays comme la Guinée, le Sénégal ou le Ghana.

* Mauvaise appréciation du niveau du risque djihadiste en Côte d’Ivoire :

* Depuis près d’une décennie, le terrorisme sévit au Mali et au Burkina Faso. La probabilité d’une attaque en Côte d’Ivoire était donc très élevée ;

* Depuis 2016, notre pays constitue la base de repli des djihadistes qui se battent au Burkina Faso, mais rien n’a été fait pour sanctuariser le nord du pays et en chasser les djihadistes ;

* Incapacité à s’adapter au changement de forme du terrorisme.

* Absence de modèles opérationnels entre le Chef suprême des armées, les ministères de la Défense, de la Sécurité et les services du renseignement permettant d’assurer des interventions concertées et efficaces sur le terrain en cas d’attaque terroriste.

* Aucune doctrine sécuritaire et/ou un réseau de renseignement dense mis en place pour créer avec les États voisins et autres puissances, un rempart contre les djihadistes.

* Manque d’anticipation alors que le Gouvernement avait toutes les informations disponibles :

* Imminence de l’attentat ;

* Détails sur le niveau de préparation, les forces terroristes engagées contre nos hommes et de leur plan d’attaque.

* Absence d’un dispositif spécial de crise dans la zone à risque associant les autorités préfectorales locales.

* Détournement des services de renseignement à des fins politiciennes plutôt que sécuritaires.

* Manque d’équipements adéquats, défaillances logistiques et communicationnelles pour nos soldats.

* Aucune leçon tirée de l’attaque terroriste de mars 2016 à Grand-Bassam :

* Le cerveau de l’attaque, Kounta Dallah, membre d’AQMI (Al Qaïda au Maghreb Islamique) n’a pas été capturé sur notre sol. Il est reparti tranquillement au Mali après avoir fait 19 morts et 33 blessés ;

* L’aide des experts en contre-terrorisme et des services de renseignement (États-Unis (FBI), Allemagne, Maroc, France et Interpol) n’a strictement servi à rien.

* Laisse se développer sur son territoire un trafic international de drogue, en provenance d’Amérique latine :

* Selon les experts, la Côte d’Ivoire est devenue « un État défaillant » et la nouvelle plaque tournante du trafic de cocaïne vers l’Europe et les États-Unis. Or, comme le miel attire les mouches, la drogue attire le terrorisme ;

* Refuse de sanctionner ses ministres cités dans le trafic de drogue qui alimente le terrorisme ;

* Refuse d’ouvrir une enquête sur le narcotrafic en Côte d’Ivoire.

* Favorise une instabilité politique dans son pays :

* Viol constitutionnel ;

* Divisions religieuse et communautaire ;

* Désunion nationale ;

* Pauvreté.

* Favorise l’insécurité dans son pays :

* Laisse se développer dangereusement le phénomène de l’orpaillage clandestin qui est une filière par laquelle les terroristes font entrer des hommes et du matériel de combat ;

* Laisse également se développer en toute impunité des milices civiles, lourdement armées, qui s’enrichissent par le pillage et le braquage.

2- Gestion de la crise

* Absence d’implication directe du Président Ouattara à la suite du drame : seul le Ministre de la Défense a été vu en action.

* Aucune réunion spéciale sur le sujet émanant du Conseil des ministres ou du Conseil de Sécurité.

* Aucun cadre de communication utilisé par le gouvernement pour communiquer suite à cette attaque.

* Aucun message de compassion du Chef de l’État, Chef suprême des armées pour rassurer les populations locales et l’ensemble des Ivoiriens.

* Aucun déplacement sur les lieux du drame.

* Aucun message pour remonter le moral des soldats, immédiatement après le massacre de Kafolo.

* Désintérêt total pour les troupes déployées au front, dans la guerre contre le terrorisme.

* Aucun dispositif de mobilisation nationale déclenché.

* Minimisation, voire banalisation de ce drame.

* Absence notoire d’empathie du Président Ouattara envers la Nation Ivoirienne, en continuité avec l’attitude très détachée adoptée lors du début de la pandémie de la Covid 19 dans notre pays.

Hamed Bakayoko : Ministre de la Défense

NÉGLIGENCE ET DÉFAILLANCE COUPABLES

1- Lutte antiterrorisme et Défense nationale

* Coupable d’inaction face à une menace terroriste, avérée, identifiée et localisée. L’Armée a su, un mois avant l’attaque, grâce à un dozo qui a informé la gendarmerie de Kong, en quel endroit précis de la forêt se trouvaient les terroristes. Mais, aucune action militaire n’a été entreprise pour les surprendre et les neutraliser.

* Infiltration du dispositif militaire ivoirien par les djihadistes. Ils ont pu être informés par avance des déplacements des forces ivoiriennes grâce à la brigade de gendarmerie de Kong, qu’ils avaient réussi à infiltrer.

* Mauvaise exploitation du Renseignement et laxisme. Suite aux pressions de l’armée burkinabé, le ministère de la Défense a su que les terroristes se repliaient vers le nord de la Côte d’Ivoire. Leur présence a été signalée dans la zone du Parc National de la Comoé, précisément dans la zone forestière comprise entre Kafolo, Doropo, Bouna et Kong. Malgré cela, il n’y a pas eu d’opérations militaires pour les surprendre et les neutraliser.

* Mauvaise évaluation des risques liés à l’engagement des troupes sur le terrain :

* Absence d’un vrai dispositif de lutte anti-terroriste ;

* Dispositif opérationnel conjoint avec le Burkina : léger, inefficace et non-dissuasif.

* Incompétence et absence de maitrise des mécanismes de fonctionnement des terroristes :

* Infiltration et guérilla ;

* Noyautage des communautés ethniques et religieuses, etc.

* Absence d’anticipation et négligence observée dans l’exploitation des renseignements qui pourtant ont été portés à sa connaissance selon ses propres dires : « (..) On avait des informations sur cette menace de narco trafiquants alliés au terrorisme pour avoir un accès à une zone portuaire et la Côte d’Ivoire était effectivement dans la zone de mire (...) » avait-il déclaré après l’attaque de Kafolo. Mais, il n’a rien fait contre cette menace.

* Implication dans l’acquisition du matériel de mauvaise qualité mis à la disposition des troupes (corruption).

* Coupable de mensonge, car malgré l’imposante parade militaire du 7 août 2019, où la démonstration de la puissance militaire ivoirienne a été faite, les forces armées ont été incapables de gagner le combat face à des djihadistes munis seulement de fusils d’assaut et de mobylettes. Cela montre leur supériorité opérationnelle et tactique sur notre État-major.

* Père-fondateur d’une milice armée : une branche des Encagoulés dont un groupe est dirigé par Bazié Mathieu dit Nico et un autre groupe par Traoré Amodi dit Amoudé.

* Crédibilité éthique fortement entachée par les investigations journalistiques internationales l’accusant d’être l’un des plus grands narcotrafiquants de la sous-région ouest africaine, donc le nourricier des terroristes et djihadistes.

2- Gestion de la crise

* Mauvaise communication publique essentiellement axée sur la bravade, la menace et des prétentions arrogantes de toute-puissance.

* Opportunisme pour couvrir le scandale des accusations de narcotrafiquant qui pèsent sur lui.

Téné Birahima Ouattara : Ministre des Affaires Présidentielles, Chef des services de renseignement de la Présidence et responsable des achats d’équipements de l’armée MISSION DE RENSEIGNEMENT DÉVOYÉE ET CORRUPTION

1- Lutte antiterrorisme, gestion du Renseignement et achats des équipements de l’armée

* Négligence des informations reçues et mauvaise exploitation du Renseignement électronique mis à sa disposition grâce aux écoutes téléphoniques. Il a vu venir l’attaque et il n’a rien fait pour l’éviter.

* Mauvais gestion et partage des informations entre les services de renseignement, la Présidence de la République, les ministères de la Défense, de la Sécurité.

* Défaillance dans sa fonction de conseil auprès du chef de l’État.

* Détournement de la mission de renseignement à des fins politiques plutôt que sécuritaires.

* Incapacité à mettre en place une task-force anti-djihadiste comme a réussi à le faire le Burkina Faso, pour décrypter l’architecture des réseaux terroristes : hiérarchie, recrutements, approvisionnements, logistique, etc.

* Détournement des fonds donnés par la communauté internationale à la lutte contre le terrorisme :

* Marchés de gré à gré et rétro-commissions dans l’achat des équipements de l’armée ;

* Responsabilité dans l’insécurité dans laquelle sont plongés les soldats au front en raison de leurs équipements inadaptés (ex: baraquements en préfabriqué dans lesquels ils vivent, armes non adéquates, etc.).

* Père-fondateur d’une milice armée : une autre branche des Encagoulés dirigé par le Colonel Zakaria Koné.

* Multiplication des conflits d’intérêts au cœur de l’équipe gouvernementale.

2- Gestion de la crise

* À la recherche de boucs émissaires plutôt que de faire son mea-culpa et revoir ses processus.

Général Diomandé Vagondo : Ministre de la Sécurité et de l’Administration du territoire NÉGLIGENCE COUPABLE

1- Lutte antiterrorisme, surveillance du territoire national et sécurité publique

* Négligence et laxisme dans la surveillance du territoire et incapacité à assurer la sécurité publique.

* Négligence observée dans l’exploitation des notes de renseignement.

* Défaillance dans sa fonction de conseil auprès du chef de l’État ;

* Image publique entachée par un discours répressif et agressif adopté de façon récurrente envers les populations civiles, ce qui sape son autorité et la confiance.

* Défaillance dans sa responsabilité première en ce qui a trait aux enquêtes, à la prévention et aux poursuites concernant les activités criminelles liées au terrorisme et à la sécurité territoriale nationale.

* Incapacité à mettre fin aux réseaux de trafic de drogue qui alimentent le terrorisme et le trafic d’armes. L’argent des narcotrafiquants finance les terroristes qui tuent nos soldats.

* Incapacité à contrôler les mouvements de personnes aux frontières. Pourtant, après l’attentat de Grand-Bassam, le ministère de l’Intérieur avait déclaré que les contrôles aux frontières allaient être resserrés : « seuls les passeports ou cartes d’identité biométriques feront foi pour entrer ou sortir du pays ». Cependant, les terroristes entraient et sortaient comme ils voulaient. Pire, au début de la crise du coronavirus, nos frontières étaient fermées depuis le 20 mars 2020. Mais là encore, les terroristes continuaient d’aller et venir aux frontières comme le confirmaient les notes de renseignement.

* Incapacité à éradiquer la corruption dans ses rangs.

* Incompétence dans l’exploitation des rapports des préfets qui signalent que, selon les informations transmises par les villageois, des individus non identifiés circulent de nuit dans la zone nord avec des colonnes de motos et des armes, depuis 2016.

* Incompétence dans l’exploitation des informations fournies par les citoyens via les réseaux sociaux et de façon récurrente (ex : mendiants enturbannés dans les rues d’Abidjan).

* Mauvaise gestion des flux de circulation de personnes qui fait que des prédicateurs salafistes inconnus viennent s’installer au nord et commencent un embrigadement des populations locales. Les préfets ont fait plusieurs rapports sans suite, tout comme la Sénatrice Chantal Fanny. Sans ordre, ils ne pouvaient pas fermer lesdites mosquées.

* Inexistence d’un réseau d’informateurs villageois pour identifier les individus suspects et les activités louches. Bien au contraire, ce sont les djihadistes qui avaient infiltré nos forces de l’ordre (ex : gendarmerie nationale).

2- Gestion de la crise

* Aucun déplacement sur les lieux de l’attaque.

* Incapacité à avoir un discours rassurant pour les populations traumatisées.

Général Lassina Doumbia : Chef d’État-major général des Armées

FAIBLESSE OPÉRATIONNELLE

1- Lutte antiterrorisme et Défense nationale

* Négligence dans l’exploitation des informations reçues : suite aux pressions militaires de l’armée burkinabè, les djihadistes ont fait mouvement vers la Côte d’Ivoire. Leur présence a été signalée aux autorités ivoiriennes et l’armée ne les a pas interceptés.

* Coupable de mensonge : avait donné l’assurance que les frontières nord étaient sous contrôle lors de « l’Opération Frontière Étanche ». Pourtant, plusieurs centaines de djihadistes ont pu entrer et se regrouper dans la zone du Parc national de la Comoé.

* Incapacité à sécuriser le territoire ivoirien face aux terroristes. La majeure partie des actions militaires de « l’Opération Comoé 2020 » se sont déroulées en terre ivoirienne. Cela signifie que la Côte d’Ivoire est devenue le nouveau sanctuaire des djihadistes et que les militaires burkinabè étaient obligés de venir combattre en Côte d’Ivoire.

* Négligence dans la gestion de l’information et l’utilisation des notes de renseignement. Grâce aux écoutes téléphoniques, l’on a pu établir que Saïdou Sékou qui dirige un GAT (Groupe d’Action Terroriste) de la cellule djihadiste Hamza, campait à proximité d’un cours d’eau dans le Parc national de la Comoé :

* Aucune opération des Forces Spéciales n’a été mise en place pour les neutraliser;

* Aucun renfort n’a été envoyé aux soldats au front, malgré la connaissance de l’imminence de l’attaque ;

* Aucune anticipation dans l’action, mais plutôt une opération de ratissage dans la zone de l’attaque le 15 juin, soit 4 jours après le massacre planifié de Kafolo, laissant le temps aux djihadistes de s’enfuir.

* Inefficacité opérationnelle de l’État-major ivoirien, vu la facilité avec laquelle ces terroristes sont entrés en Côte d’ivoire, ont installé leur camp dans la forêt, ont surveillé leurs cibles pendant des semaines, ont amassé leurs combattants, ont concentré leurs forces et ont lancé l’assaut contre la base avancée des forces armées ivoiriennes en faisant 14 morts et repartir avec seulement un mort dans leurs rangs. On peut dire que leurs stratèges sont plus intelligents que les nôtres.

* Troupes apparemment mal avisées, mal équipées et mal préparées pour les actions terrains.

* Négligence des conditions de travail des troupes (mauvaise qualité du matériel, dortoirs et armement inadaptés, absence de motivation, etc.).

2- Gestion de la crise

* Effacement communicationnel absolu, invisibilité et illisibilité notoires dans l’opinion nationale et internationale : communiqué laconique imprécis avec un bilan provisoire des morts, blessés et disparitions de nos rangs, suite à l’attaque de Kafolo. Aucun autre communiqué sur le bilan définitif n’a été produit par le CEMAG.

* Aucun déplacement sur les lieux de l’attaque.

DST : Direction de la Sécurité du Territoire

LAXISME

* Mauvaise couverture de la zone à risque qui n’a pas permis de cueillir l’ennemi dans ses préparatifs.

* Conditions de travail et responsabilités floues.

* Politisation de leurs activités par la répression, l’espionnage et la surveillance des opposants politiques au régime du RHDP ; au lieu de prioriser les enquêtes et des rapports sur le terrorisme, l’extrémisme religieux, le trafic d’armes, les activités criminelles transnationales comme le narcotrafic, les menaces envers la sécurité de l'information, etc.

* Mauvaise utilisation de leurs sources d'informations (ex : le public, les gouvernements étrangers et leurs organismes, l'interception des télécommunications et la surveillance électronique de personnes ou de lieux ciblés, etc.)

* Absence totale d’un réseau de renseignement humain dans cette zone infestée de djihadistes. Pourtant, on savait que les terroristes avaient leur base dans la zone du Parc de la Comoé et installé leurs antennes dans la ville de Kong ainsi que des complices dans plusieurs villes du nord du pays.

* Aucune action entreprise pour démanteler le système financier des djihadistes à Kong et la destruction de leur base logistique dans le village de Bolè.

* Incapacité à suivre les djihadistes qui se déplaçaient de l’intérieur de la Côte d’Ivoire vers la zone de Kafolo pour rejoindre les phalanges combattantes.

* Aucun pistage des djihadistes dans leur voyage de Bouaké, Katiola, Dabakala, Niakara etc. vers Kafolo. Ce qui aurait permis de les intercepter, surtout que les écoutes téléphoniques démontraient qu’ils indiquaient par téléphone les itinéraires qu’ils suivraient.

* Le Parc national de la Comoé dispose de caméras pour surveiller les déplacements d’animaux, notamment les troupeaux d’éléphants. Pourquoi ces caméras n’ont-elles pas servi à surveiller les activités des djihadistes ?

CNR : Conseil National du Renseignement

LAXISME ET COMPLICITÉ PAR MISSION

* L’absence totale de source de renseignement d’origine humaine. Le CNR s’est limité à l’intelligence électronique dans la gestion de cette grave crise. D’où son incapacité à infiltrer les réseaux djihadistes et à installer ses taupes.

* Manque d’expertise et méconnaissance totale des milieux terroristes : toutes les infos sérieuses lui étaient transmises par les services de renseignement burkinabè. C’est grâce eux que les services secrets ivoiriens ont pu avoir le numéro de téléphone d’un haut cadre djihadiste (Saïdou Sékou) et le placer sur écoute. Ainsi, ils suivaient pratiquement minute par minute, les préparatifs de l’attaque meurtrière de Kafolo.

* Manque de capacité décisionnelle : grâce à ses écoutes, le CNR savait que les djihadistes surveillaient les camps des FDS, qu’ils connaissaient leurs mouvements, le nombre de militaires affectés dans chaque base. Le CNR savait aussi que le 6 juin 2020, les djihadistes de la zone de Kafolo avaient informé leur chef Massahoudou au Burkina Faso, qu’ils étaient prêts à attaquer et qu’ils attendaient ses ordres. Pourquoi cette information capitale n’a-t-elle pas été utilisée pour les stopper dans leur élan ?

* Incapacité d’analyse stratégique : grâce à l’Opération Octopus, les services secrets ivoiriens savaient depuis plusieurs mois que la cellule terroriste « Hamza », essentiellement composée de combattants peulhs, s’était installée en Côte d’Ivoire et s’apprêtait à frapper. Mais, aucune source peuhle n’a pu être utilisée comme indicateur. Or, les Maliens et les Burkinabè en ont chez eux. Avec une source peuhle, ils auraient su avec précision laquelle des bases militaires était visée et les futures.

* Complicité par mission : le CNR savait depuis au moins cinq (5) jours que l’attaque en préparation se déroulerait selon trois axes et elle s’est déroulée exactement comme prévu dans les notes de renseignement en sa possession. Pourquoi avoir laissé assassiner ces soldats, alors qu’on aurait pu les prévenir et mettre toute la zone en état d’alerte maximale ?

Général Apalo Touré : Commandant supérieur de la Gendarmerie Nationale

NÉGLIGENCE COUPABLE

* Aucune réaction après l’information du chasseur dozo suite à sa dénonciation auprès de la Gendarmerie de Kong.

* Tendance à la politisation outrancière de la haute hiérarchie de la Gendarmerie Nationale, d’où la négligence des missions d’intérêt national.

Forces de Défense et de Sécurité (FDS) : gendarmes et militaires sur le terrain

VICTIMES DE LAXISME ET ABSENCE DE VIGILANCE

* Mauvaise organisation de la vigie : tout le camp semblait endormi au moment de l’attaque, alors qu’engagés dans l’Opération Comoé depuis un mois, si les soldats étaient suffisamment aguerris au combat, ils n’auraient été surpris comme ils l’ont été.

* Effectifs malheureusement mal équipés et mal informés sur les préparatifs de l’attaque de Kafolo et son imminence.

* Nombre éléments insuffisants sur le terrain pour couvrir toute la zone du Parc de la Comoé et environs.

* Paralysie opérationnelle due à la confusion et au cafouillage entre les équipes, les services, les commandements.

Chris Yapi ne peut que déplorer le lourd bilan de cette attaque. Au vu de tous ces ratés, de toutes ces négligences et fautes graves, qu’est-ce qui a changé depuis les attentats de Grand-Bassam de mars 2016, Gbéya et Kafolo ? À quoi a bien pu servir la participation de la Côte d’Ivoire au dernier Sommet du G5 Sahel, quand on sait qu’aucune responsabilité n’a été située depuis l’attentat de Kafolo. Cela nous conforte sur le fait que notre pays fait partie des zones cibles des djihadistes et que nous sommes en danger. À quand la fin de l’impunité, l’incompétence, la mauvaise gouvernance et la culture de la médiocrité du régime Ouattara ? Combien de soldats, de fils et filles de notre pays, devront encore mourir par la faute d’Alassane Ouattara ?

CHRIS YAPI NE MENT PAS.

Voir d’autres vidéos en lien avec celle-ci :

ATTENTAT TERRORISTE DE KAFOLO :

- TOUTE LA VÉRITÉ SUR LE MASSACRE COMMIS CONTRE LES FORCES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ IVOIRIENNES - https://youtu.be/Cym0nZtbLhQ

- LA CÔTE D’IVOIRE AU BORD DE LA DÉSINTÉGRATION ? https://youtu.be/wI7slPAw8To

[28/02 à 21:16] J001: SOMMET DU G5 SAHEL : LES RESPONSABILITÉS DANS LE MASSACRE DE KAFOLO.

Visionnez cette publication sur la Chris Yapi TV Officiel : https://youtu.be/HQu0Ql2_f_4

CHRIS YAPI NE MENT PAS.

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