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Billet de blog 1 décembre 2018

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La République n'est plus "En Marche"...

La Macronie triomphante de juin 2017 semble aujourd'hui bien loin des réalités qui auront mis seulement dix-huit mois pour se rappeler au bon souvenir du pouvoir, du gouvernement, du parlement et des militants/sympathisants du parti hégémonique: La République En Marche.

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La République n'est plus "En Marche"...

Le mouvement social des "Gilets Jaunes" est un révélateur de l'échec des  théories macroniennes ayant porté au pouvoir le plus jeune Président de la Ve République.

La Macronie triomphante de juin 2017 semble aujourd'hui bien loin des réalités qui auront mis seulement dix-huit mois pour se rappeler au bon souvenir du pouvoir, du gouvernement, du parlement et des militants/sympathisants du parti hégémonique: La République En Marche.

Les réalités sociales explosent, parfois au sens propre du terme, au visage d'un Président "verticaliste", jupitérien et trop souvent méprisant. Rien n'est plus dangereux que le triomphe absolu. Ce que les soutiens d'Emmanuel Macron ont appelé, en applaudissant à tout rompre, le "dégagisme". Sans jamais s'inquiéter d'avoir tellement "dégagé", notamment aux élections législatives, qu'il ne restait plus rien - ou si peu - des oppositions nécessaires au débat démocratique.

Or la France, C'EST le débat. D'idées. Le seul qui vaille. Le seul qui apporte. Le seul qui construise l’avenir d'une nation. Il a été asséché par le "dégagisme" comme par le "En même temps". Ce dernier effaçant de fait la contradiction puisque les propos présidentiels et gouvernementaux reposent sur l'accaparement de cette contradiction, transformée, lissée en un choix artificiellement imposé aux français. "Ne débattons plus entre nous puisque les termes du débat vous sont fournis clefs en mains par le pouvoir qui, évidemment, en détermine seul l'issue."

C'est un peu tout cela que les "Gilets Jaunes", souvent maladroitement et outrancièrement, parfois naïvement, sans posséder les codes des politiciens avertis, des chroniqueurs éclairés, viennent dire, hurler aux oreilles du pouvoir. Celui-ci affirme "entendre". Chaque français est en droit d'en douter.

Le Président Macron a trop cru aux "voix" lui intimant, pensait-il, de construire la "Start-up Nation" voulue par les citoyennes et citoyens de ce vieux pays qu'est la France...

Mais voilà...

Non, la France ne rêve pas de devenir une "Start-up Nation"...

Non, la France ne rêve pas d'un Parlement monocolore sans prises de becs, sans discours enflammés, sans exagérations, cris, gesticulations qui ont fait les grandes heures de l'Assemblée Nationale...

Non, la France ne rêve pas d'un pouvoir coupé des corps intermédiaires...

Non, la France ne rêve pas d'être dirigée par la "société civile" présentée en unique recours...

Non, la France ne rêve pas d'une école copiant-collant un passé fantasmé et tournant le dos à tout ce qui se fait de mieux en Europe et dans le monde, niant les conclusions de la science pourtant si vantée par le Ministre de l'Education Nationale sauf lorsqu'il s'agit de respecter ses conclusions en matière de rythmes scolaires.... Ni ne rêve d'une Université des meilleurs pour les meilleurs et seulement pour eux, tournant le dos à des siècles de tradition émancipatrice...

Non, la France ne rêve pas de Jupiter...

Voilà ce que les "Gilets Jaunes" disent au pays. Loin des casseurs "ultra" accomplissant hélas leurs basses besognes, loin des codes, loin des propos convenus. Voilà ce dont ils rêvent, replaçant trois mots au centre des préoccupations:

Liberté - Egalité - Fraternité...

Christophe Chartreux

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