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Billet de blog 15 août 2016

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S'engager... Pour ne "pas être de ceux qui se taisent"...

S'engager... C'est un mot, un verbe que j'ai toujours trouvé joli... Beau par l'action presqu'intime qu'il contient...

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S'engager...

C'est un mot, un verbe que j'ai toujours trouvé joli... Beau par l'action presqu'intime qu'il contient...

"S'engager à"... "S'engager dans"... "S'engager pour"...

S'engager, c'est entrer, par le combat des idées, par leur nécessaire confrontation, dans le "tourbillon démocratique" né quelque part, un jour, presque par hasard et naturellement sur les agora grecques. C'est, contrairement à ce que beaucoup trop souvent croient incontournable, échapper à l'idéologie pour privilégier les idées et, plus enthousiasmant, les idéaux fondés sur des valeurs. Chacun voyant son "idéal" à sa porte et chacun adhérant à son propre corpus de "valeurs". Tant que celles-ci n'entrent pas en conflit mortel avec l' "humanité", elles sont toutes respectables.

Le combat qui s'annonce pour l'échéance suprême de 2017 a bien mal commencé. Les attentats tragiques qui ont endeuillé la France ont réveillé les "bêtes immondes" sommeillant à l'ombre d'esprits nostalgiques de la nuit et du brouillard. Ceux-là s'engagent sur le chemin mortifère du suicide collectif. J'ose demander à chacun de bien faire son examen de conscience avant de déposer dans l'urne, sans aucun espoir d'aller la reprendre, l'enveloppe qui contiendra le nom porteur de nos cauchemars à venir si par malheur venait à triompher celle dont l'engagement nourrit et se nourrit de la haine de l'autre, de l' "étrange étranger", de celle ou celui qui n'a pas bénéficié, à ses yeux, du hasard d'être un "français de souche".

Mais l'engagement ne saurait se satisfaire, encore moins se contenter, de la seule crainte, des seules inquiétudes, du choix par défaut. Non!

L'engagement, c'est aussi et surtout le refus d'avoir peur! La volonté, le désir, la joie commune et partagée de faire triompher des "idées à hauteur d'homme" pour reprendre Camus. Des idées et des projets qui enchantent l'avenir sans démagogie, sans mensonges. L'engagement ne peut se concevoir dans le mensonge, la vérité fut-elle difficile. Et souvent elle l'est. Mais n'est-ce pas l'honneur des "engagés" de dire aux citoyens que leur engagement repose, non sur l'illusion de promesses populistes irréalisables et attirantes par leur seule facilité, mais sur l'honnêteté - un mot démodé - d'un discours "difficile" certes mais o combien plus juste, plus vrai et, au final, seul à même de convenir aux réalités d'un monde qui doit équilibrer le rêve et le réel, au risque de rejoindre les menteurs permanents, les marchands d'illusions et les apprentis sorciers?

"Un homme seul est en mauvaise compagnie" nous dit Paul Valéry. S'engager permet la rencontre et brise la solitude. Aucun engagement ne parviendra à quoi que ce soit dans l'isolement et l'individualisme, sinon à affaiblir le débat, à le réduire à la dispute, à la polémique, à la rancoeur. S'engager c'est rencontrer, c'est aller vers les autres, y compris celles et ceux ne "pensant pas comme vous". Surtout ceux-là d'ailleurs. C'est partager les combats et, peu à peu , patiemment, cimenter les confiances,

S'engager, c'est prendre parti. C'est faire le choix pour tel ou tel projet incarné par une femme ou un homme à la rencontre d'un peuple. Dans le respect de l'autre. Pour l'honneur de servir. Il est évidemment tellement plus facile de ne rien faire, de ne rien dire, de se contenter de critiquer l'engagement des autres. C'est là une paresse de l'esprit, une lâcheté du coeur, un mépris du futur. C'est rester témoin en refusant d'être acteur; mais n'étant que témoin, quel rôle joue alors le citoyen "désengagé" dans l'exercice démocratique? Celui du hallebardier figurant sur la scène immense de la tragédie humaine. Il est à peine visible; il est inaudible car sans texte à porter. "Refuser l’engagement c’est refuser la condition humaine" nous dit Mounier dans Le Personnalisme. Je m'y refuse.

S'engager, c'est être enfin fidèle à ce que nous souhaitons. Quel monde veut-on laisser à nos enfants? Quels enfants veut-on laisser au monde? Vertigineuses réflexions, enjeux considérables qui valent la peine de fidèlement soutenir, de proposer, de travailler les réponses les plus proches de la vérité à offrir au débat. Loin de tout embrigadement, l'engagement personnel au service de causes collectives est une promesse faite à toutes et à tous ainsi qu'à celle ou à celui qui porte le projet. 

Pour toutes ces raisons et quelques autres, je me suis engagé auprés de Najat Vallaud-Belkacem, porteuse - entre autres actions - d'une réforme du collège courageuse et difficile. Je suis fier et heureux de cet engagement et de cette fidélité auprès d'elle. Ils perdureront.

Pour toutes ces raisons, je souhaite la candidature de François Hollande et bien entendu la victoire du projet qu'il portera.

J'invite chacun à faire de même pour, comme dit Rieux à la fin de La Peste, ne jamais "être de ceux qui se taisent" ou se contentent d'un confort paresseux dans l'opposition permanente à tout sans être jamais favorables à rien.

C'est par l'engagement et par lui seul que s'éclairent nos consciences.

Un engagement en paroles et en actes!

Christophe Chartreux

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