De la vulgarité à la médiocrité... et inversement...
Depuis l'entrée en fonction du Président Macron, mais cela avait déjà commencé avant l’intronisation du « monarque républicain », ce dernier aidé par des médias paresseux portant la « chose » à un degré de perfection rarement atteint, la vulgarité et la médiocrité gouvernent le quotidien des français.
La vulgarité est en effet partout. Y compris au sommet de l'Etat et du gouvernement. Nous parlons ici, vous l'aurez compris, non pas de cette « vulgarité » qui désignait et désigne encore parfois le « vulgum pecus », accusé par les nobles et bourgeois de s'exprimer et d'agir sans respecter les codes par eux établis, mais de la vulgarité traduite par le mépris du peuple en particulier. Chacun se souvient encore de propos publics énoncés par Emmanuel Macron, par ses ministres, par des élus de sa majorité. Inutile de les rappeler ici puisque nous les gardons toutes et tous en mémoire.
Ce mépris assumé est l'une des pires vulgarités qui soient , provoquant chez celles et ceux qui la pratiquent une terrifiante « infirmité de l'âme ». Mais ils assument, droits dans leurs bottes, cette vision du peuple : les puissants, les nantis, les dirigeants d'une part et de l'autre part, les faibles, les pauvres, le troupeau bêlant des citoyens obéissants. Cette construction les arrange d'autant plus qu'elle appuie ses fondations sur une partie des médias, un contre-pouvoir de moins en moins « contre » dans bien des cas, qui n'a de cesse de donner au petit peuple sa part de vulgarité. A quoi bon, doivent se dire les Bolloré et autres magnats, offrir au citoyen lambda une once de qualité, d'excellence, d'exigence ? Ces gens-là n'ont pas besoin d'être instruits ; et moins ils le seront, plus ils seront faciles à diriger, moins ils désireront se révolter. Ou quand la vulgarité devient une véritable vision de la société, un levier de pouvoir et porte atteinte à la dignité humaine, donc à la liberté.
Qu'est-ce que la médiocrité dans la France macronienne ? L'affaire est somme toute assez simple. Depuis le triomphe du « En même temps », chacun est sommé de rester à sa place. Tout débordement, tout excès, tout ce qui échappe à ce « En même temps » est soupçonné de déviance. Toutes et tous autant que nous sommes devons « rester dans le rang ». L'originalité n'est pas de mise. « Pas assez » ou « Trop » sont l'objet de soupçons. Il faut, c'est un dogme, rester « moyens ». rester médiocre et se glisser dans les vêtements de la « médiocratie ».
En médiocratie, les responsables comme les exécutants doivent faire preuve de leur compétences. Très bien, me direz-vous. Hélas ces compétences, souvent utiles et incontestables, validées par des diplômes d' écoles dites « grandes », sont mises au service de directives absurdes, contradictoires ou bien, priées de véhiculer l'idée qu'une annonce est plus importante qu'une réalisation. Le Président Macron et toutes les déclinaisons macronistes sont passés maîtres dans l'art de projeter le citoyen dans un futur sans bornes. A tel point que l'annonce devient objet de commentaires tellement nombreux, à longueur de plateaux squattés par des chroniqueurs plus militants que journalistes, qu'elle devient « réalité virtuelle ». On n'en commente d'ailleurs jamais les résultats puisque très souvent l'annonce n'est pas suivie de faits.
En médiocratie macronienne, le rêve fou de celles et ceux qui la dirigent est de « fabriquer » un individu appliquant à la lettre une fiche de directives pré-écrites. Il devient alors le serviteur docile d'une idéologie pensant pour lui. Quel confort ! L'individu ne pense plus. Il tire un trait sur son autonomie. Il rentre dans le rang du troupeau que nous évoquions tout à l'heure. Quel confort en effet ! Pour le pouvoir qui, utilisant une « novlangue » incompréhensible mais ayant le « mérite » de la nouveauté, inonde les esprits pour anéantir la critique, pourtant forme avancée des esprits éclairés.
Enfin en médiocratie, la médiocrité se dissimule dans le flou. La clarté serait-elle à ce point dangereuse qu'un chef d'état la dissimule, la noie dans un brouillard épais ? Il faut le croire tant cet outil de gouvernance est utilisé souvent.
Vulgarité et médiocrité... Deux moyens souvent utilisés par les pouvoirs politiques successifs mais portés à un degré d'efficacité et de « perfection » jamais atteintes à ce jour sinon dans les médias bolloréens mais nous y reviendrons...
Christophe Chartreux