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Billet de blog 22 novembre 2015

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Nous ne pouvons plus nous satisfaire d' "enseigner comme avant"...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La tragédie parisienne et nationale du vendredi 13 novembre 2015 a "permis" de vérifier, hélas dans des conditions abominables, ce que beaucoup de pédagogues affirment depuis des décennies:

les enseignants ne peuvent plus se satisfaire d' "apprendre comme avant", de rester cloisonnés dans telle ou telle discipline, aussi belles et précieuses soient-elles.

Pour répondre aux "pourquoi" et aux "comment" des élèves très naturellement angoissés, pour trier le vrai du faux dans le tsunami d'informations qui a déferlé sur eux et sur nous à partir des environs de 22h ce vendredi 13, les collègues - moi le premier - ont soudain réalisé  - ou ont vu se confirmer leurs craintes - que nos savoirs disciplinaires, y compris en Histoire-géographie, aussi maîtrisés soient-ils, n'étaient pas toujours aisément utiles face à une actualité brûlante.

Nous avons toutes et tous entendu des collègues dire, de manière très honnête et très franche:

"Moi je ne sais pas quoi répondre";

"Je ne sais pas faire ça!";

"Je ne suis pas formé pour ça!";

"Tout cela sort de mon champ disciplinaire!";

"Les collègues d'Histoire-géo sont les mieux placés et outillés pour prendre ça en charge"

etc...

Et bien entendu, nous avons aussi partagé cette tâche écrasante de l'explication du "jour d'après" avec des collègues qui sont allés, par la force des choses, chercher des réponses sur les sites du Ministère, sites pédagogiques, sites de nombreux médias qui ont tous fait un formidable travail de mise à disposition des ressources nécessaires.

L'évidence de l' "inutilité" du disciplinaire fermé sur lui-même sautait aux yeux. Nous ne savions pas, moi comme les autres, répondre à tout, expliquer tout, faire correspondre telle information ayant trait au religieux avec telle autre ayant trait à l'Histoire puis un autre nous emmenant vers la géographie, la géo-stratégie, la politique internationale, le sacré et le profane, l'Islam et l'islamisme, la philosophie, que sais-je encore...

Nous n'avions pas les moyens, en collège/lycée, de RELIER des disciplines éparses pour faire en sorte de CONSTRUIRE une connaissance solide destinée à des esprits eux-mêmes en construction... Les collègues eux-mêmes le disaient...

J'aurais tout donné pour que cette "leçon" nous fût dispensée par le biais d'un évènement heureux...

Hélas... Hélas...

Christophe Chartreux

http://www.profencampagne.com/

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