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Billet de blog 26 mars 2025

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Mon enfance et l'école...

Quand je pense à mon enfance, ce qui revient très vite et toujours, ce sont des moments accompagnés de visages, de bruits, de paysages, de parfums, de saveurs...

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Mon enfance et l'école

Quand je pense à mon enfance, ce qui revient très vite et toujours, ce sont des moments accompagnés de visages, de bruits, de paysages, de parfums, de saveurs...

Je suis ému et sidéré à la fois. Etrange contradiction n'est-ce pas ? L'émotion n'est-elle pas mouvements intérieurs et bouillonnements divers?... Pourtant elle m'arrête. Me paralyse, m'immobilise agréablement dans la surprise du souvenir...

Un mouvement m'arrête.

De mes sept ans me reviennent les nuages de poussière nés devant moi à grands coups de pied, en allant ou en revenant de l'école. Le Maroc de ma jeunesse avait ceci d'extraordinaire, entre autres merveilles, qu'il aimait se couvrir, à intervalles réguliers, de fines couches de sable saharien apporté par les vents du sud. Ma mère avait beau me dire "Mais tiens-toi tranquille  ! Tu vas te salir  !", je continuais, têtu, à créer ces images empoussiérées dont j'étais seul à déchiffrer le sens.

De mes douze ans, je revois souvent les treilles en tonnelles des bougainvilliers en fleurs qui explosaient de couleurs dans la cour du collège. Sous le soleil de plomb dont j'avais depuis ma naissance apprivoisé les violences, je fermais les yeux, ébloui par les fleurs bien plus que par les rayons caressant les murs blancs de mes salles de classe.

De mes quinze ans, je retiens les saveurs et les parfums des épices de toutes sortes étalés devant moi dans les souks et les marchés de Casablanca. Avec elle ou avec une autre, en rentrant du lycée et avant d'aller plonger en riant dans les rouleaux de l'Atlantique, la tenant par la main, je m'enivrais au milieu des cris des marchands et des passants.

Et, couturière de mes souvenirs, il y avait l'école. Toujours !...

Elle nous rassemblait dans les plis de son "vêtement" : marocains, français, espagnols, portugais. Musulmans, chrétiens, juifs, orthodoxes, athées. Elle était le phare incontournable et nécessaire. Nous la vivions au quotidien. Avec elle, les symboles faisaient sens. Non pas comme des "valeurs" immobiles, enfermées dans et par un discours, dans et par des programmes. Encore moins comme des mythes qui ne servent qu'à figer l'Histoire en statue de sel ! Non...

Liberté, Egalité, Fraternité et Laïcité étaient vécues, vivantes! Nos maîtres et nous tous leur donnions VIE ! C'est cette vie qu'il faut rendre à nos symboles, par des projets, par des actions communes, par des voyages, par des rencontres avec le monde. Par un "baiser" réveillant la princesse endormie. La princesse républicaine.

Quant au drapeau, nous n'en avions qu'un... Celui du ciel toujours bleu. Du moins l'est-il dans mes souvenirs.

Christophe Chartreux

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