Français expatrié ayant travaillé en milieu international aux Pays-Bas et pris sa retraite en Belgique, père de trois enfants français eux-même expatrié (Belgique, Canaries, Canada), je suis atterré du repli identitaire sur la nation - dont tant d’intellectuels se font les chantres - qui agite le discours politique en France et dans les pays européens. Nostalgie d’un passé réécrit, si l’on passe sous silence que la nation - avec la religion - ont été les grands pourvoyeurs de cimetières de l’Histoire.
On peut comprendre l’émergence de cette peur qui fait resurgir ces vieilles lunes (nation, religions) que l’après-guerre(s) avait mise à mal avec l’aide ..... d’intellectuels, médiatiques (certes, mais au sein de quels cercles?). Les analyses ne manquent pas, qui par leurs approches privilégiant tel ou tel aspect ne font qu’ajouter à la confusion.... donc la peur.
Je ne suis pas intellectuel. Je n’ai que mon vécu pour m’indigner contre cette régression porteuse de malheurs à venir. Je n’ai dans ma vie rencontré que des semblables, proches ou menaçants, masqués souvent par un drapeau ou une religion instrumentalisée.
Mais derrière ce masque je n’y ai vu que de l’ignorance et son corollaire, la peur. La peur de perdre une identité reposant sur des fausses valeurs. Mon parcours a, au contraire, enrichi la mienne.
Les maux dont souffrent less humains sont sans frontières - voire la mondialisation du capitalisme, et la domination masculine, pour n’en citer que deux - et le repli sur son village n’offre aucune perspective d’y changer quelque chose.
L’homme a besoin d’espoir, c’est évidence dont on se rend compte par le risque sa perte. Pourquoi pas celui de faire évoluer ces identités de rejet de l’autre vers une identité de terrien (ici et maintenant), en s’interrogeant sur ses propres peurs plutôt que sur celles de l’autre?