Il y a peu, nous étions « des gens qui ne sont rien ». Aujourd’hui, nous sommes les « héros de la Nation ».
Nos dirigeant-es n’en ont rien à faire de sauver la Nation : ils veulent sauver leur système. Système qui est en train de bousiller la planète et le vivant !
Eux savent que nous sommes indispensables pour faire tourner leur système : Ils achètent la vie des travailleurs-euses 1000 euros pour continuer à « produire », au mépris total de l’humain. 1000 euros, le prix d’une vie pour le patronat?
A nous de nous persuader collectivement que, sans nous, leur système ne tient pas
A la fin du confinement, deux possibilités s’offriront à nous : soit on reprend notre vie comme nous l’avons laissée, soit on décide de nous prendre en mains (comme l’ont fait bon nombre de personnes durant l’année qui vient de s’écouler).
Si on fait comme si rien ne s’était passé, on court à la catastrophe sociale, politique et écologique. L’état d’urgence sanitaire prévoit la semaine de 60 heures, les congés imposés, un flicage généralisé de nos déplacements, …
Ils sont capables de sacrifier des vies pour que leur système tourne, mais pas les leurs !
Sommes-nous définitivement de la chair à patrons ? Voulons-nous consacrer nos vies à ce système et à ces gens qui le dirigent, dans le plus grand cynisme ? Pour exemple, dans notre grande majorité, nous respectons les consignes de confinement, parce que nous savons que nous pouvons contaminer autour de nous. Que dire du patron du Medef qui s’est confiné en bord de mer et qui fait des allers-retours réguliers sur Paris, au mépris de toutes les lois? A-t-il payé les 135 euros d’ailleurs ? Nos vies ne valent rien pour eux : seule notre force de travail compte.
Le virus aura permis de mettre à jour une évidence : le système capitaliste tue.
Nous voulons sauver des vies, ils veulent sauver leur argent ! Bizarrement, alors que les caisses étaient vides il y a un mois, des centaines de milliards ont été débloqués, non pas pour sauver des vies en injectant cet argent dans les hôpitaux, mais pour sauver les entreprises !
Si on décide que, sans nous, ils ne sont rien, on peut tout changer !
Ce système criminel est ébranlé. Ne le laissons pas s’en relever ! Décidons une société plus juste, plus solidaire, réellement démocratique, écologique et féministe. Décidons de ne plus être des pions dans leur jeu, imposons nos règles.
Le jour d’après, on ne peut pas reprendre comme avant : reprenons notre rôle de citoyen-nes qui nous a été confisqué depuis des années. Dès maintenant, reprenons le contact : relançons, d’abord virtuellement, puis tout de suite une fois le confinement levé, les réunions publiques, syndicales, les comités de grève, les intersyndicales interprofessionnelles. Rediscutons ensemble des moyens de faire tomber le capitalisme, en préparant une réaction à la hauteur.
Et ce coup-ci, ce sera toutes et tous ensemble, en force et en même temps ! Leur pouvoir ne tiendra pas longtemps, fragilisé par cette crise mondiale, face à notre nombre et notre détermination.
Nous pouvons redevenir maîtres-ses de nos vies, c’est le moment. Préparons-nous…
Eric Charles