Il y a des coincidences étranges. Hier je lisais un très bel et triste article de Florence Beaugé sur les Harragas dans le Monde (17/05/2008), ceux qui brûlent leur vie pour venir en Europe, échapper à un avenir qui n’existe pas chez eux.
Et aujourd'hui, je participe, en tant qu'aide de traduction, à un débat avec des jeunes européens de 14 à 26 ans (des lithuaniens, allemands, espagnols et français) sur plusieurs thématiques (la mobilité en Europe, la citoyenneté et la question des migrants).
Et l'un fait écho à l'autre.
Les réflexions de ces jeunes qui jouaient un jeu de rôle (certains se mettant dans la peau de migrants, d'autres dans celles d'habitants du territoire où viennent les migrants et les derniers en politiques européens.). Leurs émotions et leurs propositions. Et leur capacité d'identification assez remarquable.
Je ne connais pas les harragas du Maroc ou de Tunisie, mais j’en connais quelques uns de ces jeunes en Algérie et en France. Quelques-uns qui ne sont pas encore passé à l’acte, d’autres qui l’ont fait… Et j’ai trouvé le point de vue adopté par la journaliste très respectueux et critique dans le même temps, exercice de stylistique difficile. En relayant les propos à la fin de son article d’un dénomméKamel Belabed, qui « Chaque fois qu'il apprend qu'en Espagne ou en Italie on a incinéré des corps d'inconnus retrouvés sur une plage sans pratiquer des tests ADN, 5…) se dit avec amertume : « Voilà encore des familles qui ne pourront jamais faire leur deuil. " Il se désespère qu'on parle tous les jours, dans ces conditions, de coopération méditerranéenne. Son voeu le plus cher ? " Qu'on commence par donner un visage humain à cette Union pour la Méditerranée dont on nous parle tant ! " », elle montre bien toute la détresse de ces jeunes et de ses familles et une certaine hypocrisie ambiante…
Voir aussi : http://www.politis.fr/Monde-Harragas-ou-l-immigrant,3598.html
Hypocrisie que les jeunes européens de cet après midi ont mis en relief dans leur jeu de rôle et leurs réflexions. Et un des jeunes espagnols de Murcia de me signaler cette vidéo que j'ai retrouvé sur you tube : un hommage en photos à ceux qui ont fait, feront ce voyage, car on n’arrête pas le désespoir en marche. Personne, tout on peut le stopper, pour qu’il revienne à la charge dans d’autres visages et individualités. Je n’aurai pas mis à la fin du vidéo-reportage (« nous sommes tous des immigrés » mais « nous pourrions tous l’être » si j’avais eu la bonne idée de le faire.