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Écrivaine jouant, de temps à autre, le rôle d'une avocate jouant celui d'une activiste...Podcast : youtube.com/@christellenadia

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Billet de blog 8 septembre 2025

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Genève-Liechtenstein-Washington : Comment on SAIGNE une Héritière Handicapée !

Une avocate internationale, ancienne consultante aux Nations Unies, révèle les mécanismes de spoliation orchestrés par l'élite financière. Entre Genève, le Liechtenstein et Washington, Christelle Nadia Fotso, femme en situation de handicap devenue cible, montre comment le système international peut dépecer méthodiquement une fortune africaine, celle de Victor Fotso.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je m'adresse à vous non pas en victime, mais en témoin, experte d'un système dont j'ai connu les coulisses. Ancienne des Nations Unies à New York où j'ai été consultante et travaillé en tant que juriste pour la Mission du Cameroun, avocate au Barreau de Washington D.C. depuis 2003, ancienne avocate associée au Barreau de Bruxelles où j'ai été inscrite de juin 2014 à décembre 2021 sur sa liste des avocats étrangers, je pensais comprendre les mécanismes du pouvoir et j'étais surtout certaine qu'il y avait des lignes rouges. J'avais tort. Rien ne prépare à découvrir de l'intérieur comment l'élite financière et politique peut orchestrer un dépeçage en règle sans aucune hésitation devant sa violence et ses conséquences.

Mon crime ? Être la fille de Victor Fotso, Fotso Victor et surtout être une femme noire en situation de handicap, donc à priori une cible silencieuse, facile et présumée faible.

Le Parfait Crime de Génération

L'affaire est simple. Une fortune commencée au Cameroun, bâtie en Afrique puis fortifiée avec brio ailleurs, est démantelée, mise à l'abri dans les coffres du Liechtenstein par l'ingénierie fiduciaire suisse de Maître Catherine Thérèse Crochet, avocate au barreau de Genève. Le scénario est si classique qu'il en devient banal en dépit de la casse et du sang. Mais sa cible, moi, ne l'est pas.

Je m'adresse aujourd'hui aux patriarches de cette histoire, à ceux de la génération de mon père dont deux en particulier, Pierre Castel, compagnon de route de Fotso Victor et Paul Biya, l'homme qui l'a forcé à devenir malgré lui un allié politique. Sans aucun doute, ils pensent à leur héritage, à leur postérité, à la trace qu'ils laisseront. Je leur pose cette question : cette trace sera-t-elle celle d'hommes qui, à la fin de leur règne, ont laissé leur système fracasser la succession d'un des leurs en dépouillant sans aucun scrupule sa fille en situation de handicap qu'il a pensé avait toute sa place dans les cercles si fermés du pouvoir ? Une femme handicapée, avocate, dont la seule faute est de réclamer ce qui lui revient parce qu'elle sait quels sont ses droits et qui était son père ?

L'Histoire, Monsieur le Président Biya, je vous le redis avec la même intensité, les mêmes convictions que depuis ma première lettre publique avant la messe dite pour Fotso Victor aux Invalides que les vôtres et vous avez choisi de voir comme un affront plutôt que comme l'occasion de rendre hommage à un homme qui jusqu'à son dernier souffle seul à l'Hôpital Américain de Paris a été loyal en acceptant de se taire et de mourir comme un vieux nègre sans médaille. Implacable, l'Histoire ne bégaiera pas et notera qui, dans cette affaire, a choisi la dignité en comprenant les limites et les dangers d'une cupidité sans frein.

La Trahison des Institutions

Preuve n°1 : L'abandon délibéré. Le Barreau de Washington D.C., où je suis inscrite depuis près de vingt ans, a eu un choix : soutenir l'une des siennes face à une spoliation internationale complexe, ou appliquer le règlement avec une froideur administrative en niant non seulement mon handicap mais en  transformant ses conséquences en des manquements professionnels.  Un validisme tellement clean qu'il n'a pas d'odeur.  Mon barreau a choisi de suspendre ma licence pour impayés de cotisations, achevant de me couper les vivres au moment le plus critique. Washington a détourné le regard, laissant le Barreau de Bruxelles devenir un simple exécutant dans cette mise à mort financière sur laquelle la première femme Bâtonnier de cet Ordre met un point d'exclamation en effaçant mon identité professionnel avec un mot méprisant qui dit tout de son institution et beaucoup de son pays, « Madame ! »

Preuve n°2 : L'instrumentalisation de ma résilience. Je suis un bébé ONU, fille d'une diplomate, la première femme sortie de l'Institut des Relations Internationales du Cameroun qui a participé aux assemblées générales des Nations Unies pendant plus de 30 ans. J'ai eu l'honneur d'être consultante dans cette grande institution puis de représenter le Cameroun à la Sixième Commission qui statue sur les questions du droit international. Parce que j'ai toujours su me battre et trouver les moyens d'écrire des livres même durant les moments les plus violents de cette histoire, ma résilience permet à l'ONU et à tellement d'autres de retourner ma force contre moi afin de me réduire à une femme déraisonnable qui pleure pour du champagne.

Preuve n°3 : Le silence complice. J'ai contacté les banques du Liechtenstein – LGT, LLB, Bank Frick. Leurs réponses sont des modèles du genre. Aucun déni. Juste un silence hautain, protocolaire, ou des demandes bureaucratiques conçues pour épuiser. Leur silence est un aveu. Leur procédure est une arme et mon handicap, la situation d'extrême vulnérabilité dans laquelle ils m'ont mise l'ont longtemps rendue redoutable.

La Machine à Broyer

Ceci dépasse le différend familial. C'est une démonstration de la symbiose toxique entre :

  • Genève qui fournit l'ingénierie de l'opacité.
  • Le Liechtenstein qui offre le coffre-fort et le silence légalisé.
  • Washington et New York qui, par l'indifférence de leurs institutions (mon propre Barreau), légitiment l'injustice.
  • Yaoundé dont le silence assourdissant interroge non seulement sur qui, exactement, est protégé mais sur ce que permet le handicap particulièrement celui du deuxième sexe accompagné de camerounité.

Chaque maillon de cette chaîne fait son travail, s'abritant derrière la légalité de son petit pré carré influent, pour participer à un crime qui se déroule à l'échelle globale.

Avec la détermination d'une femme qui n'abandonnera pas et le jugement d'une avocate qui connaît par cœur la férocité de ce système lorsqu'il décide de vous écraser,

J'accuse le système fiduciaire suisse d'avoir orchestré le démembrement d'une fortune dont il avait la garde en récompensant Catherine Thérèse Crochet pour avoir remis mon père à sa place de nègre et dépouillé sa fille en rappelant au monde que la déontologie n'est pas pour les Africains surtout lorsqu'ils ont un handicap : mon père ne savait pas lire, je ne sais pas marcher.

J'accuse les banques du Liechtenstein d'être les dépositaires conscientes d'un patrimoine spolié et de se retrancher derrière des lois conçues pour protéger les puissants.

J'accuse mon propre Barreau de Washington D.C. d'avoir manqué à son devoir de solidarité envers un membre en détresse, choisissant l'administration contre la justice en laissant un autre, celui de Bruxelles faire le sale boulot sans la moindre confraternité, le moindre embarras et surtout sans la moindre question.

J'accuse les complices silencieux, à Yaoundé et ailleurs d'officiels, d'administrations qui ont fait le calcul et le pari froids que le temps et l'indifférence auront raison de moi.

Conclusion : Le Compte à Rebours

Vous m'avez crue isolée. Vous vous êtes trompés. Mon handicap n'est pas une faiblesse, c'est une loupe qui expose votre sauvagerie. Ma solitude est la preuve de votre lâcheté. Mon sang, celui de Fotso Victor ne me permettra jamais de lâcher et de pactiser.

Je n'ai plus rien à perdre. J'accuse avec la fougue de la femme de lettres, la détermination de l'activiste et la précision de l'avocate que je suis. Je parle aux Nations Unies. Je parle à la Commission Africaine des Droits de l'Homme. Et aujourd'hui, je me raconte aux lecteurs de Mediapart en espérant qu'ils comprennent que cette affaire est plus grande que moi et un test ultime pour nos institutions internationales.

Le compte à rebours est lancé. La question n'est plus de savoir si tout explosera, mais qui sera emporté par l'explosion. Mon nom est Christelle Nadia Fotso et le fait d'avoir été dépecée de Genève au Liechtenstein à Washington m'a permis de devenir véritablement  l'héritière d'un homme Bandjoun qui, sans savoir lire ou écrire, malgré ou peut-être à cause d'une enfance coloniale sanglante, força le destin et fut l'un des premiers capitaines d'industrie du continent africain.

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