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Billet de blog 24 octobre 2010

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Déni de démocratie, légitimité du pouvoir, c'est bien de cela dont les français ont ras le bol et de plus le crient

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je vous invite à lire une des plus belles analyses à mon avis sur les événements que nous vivons c'est par Frédéric Lordon dans les blogs du diplo

EXTRAIT /

Ainsi par un monstrueux dérèglement dont aucun des habituels curés de la « démocratie » ne semble s’être aperçu,


nous assistons à cette situation proprement ahurissante dans laquelle un gouvernement prétendument légitime tente de s’adresser simultanément à deux communautés parfaitement hétérogènes et dont les intérêts sont radicalement antagonistes,

à savoir la communauté politique nationale des citoyens et la communauté extra-politique (quoique politique elle le soit mais à sa manière bien à elle) et extra-nationale des créanciers internationaux, le comble du dérèglement venant de ce que, de plus en plus,

les arbitrages des politiques publiques sont rendus en faveur de la seconde de ces communautés et contre la première.

Dans cette affaire, le spectacle guignolesque d’un pouvoir qui s’aplatit en fait devant les forces qu’il ne menace qu’en mots est quantité négligeable comparé à cette configuration inédite de la politique moderne dans laquelle nous a fait entrer la libéralisation financière internationale.

Car on croyait le peuple souverain la seule communauté de référence de l’Etat, son ayant-droit exclusif, l’unique objet de ses devoirs, et l’on aperçoit comme jamais à l’occasion de la réforme des retraites que, contrairement à de stupides idées reçues,

le pouvoir politique ne gouverne pas pour ceux dont il a reçu la « légitimité » – mais pour d’autres.

Il y a donc un tiers intrus au contrat social et l’on découvre que, littéralement parlant, c’est lui qui fait la loi – et tous nos vœux accompagnent les justificateurs de la « légitimité du mandat » et de ce que « ce n’est pas la rue qui gouvernera »,

car on se demande bien quelle autre solution il reste, à part la rue à prendre, pour objecter à cette sorte de scandale.

Tout le texte de lordon est truffé d'exempls à retenir comme argument pour deciller les yeux de ceux qui pensent accepter cette réforme !

et encore un extrait :

pourquoi risquer de braquer inutilement la population avec des mots qui blessent, comme « capitalisation »,

quand il est possible tout en jurant la mission de « sauver la répartition », de la faire tomber comme un fruit mûr par de toutes simples mesures d’âge qui instituent la décote comme règle et le taux plein comme exception.

Les « réformateurs » comptent bien sur les effets de l’individualisme comme condition solitaire, où chacun par devers soi est abandonné à ses propres calculs, et n’a pas d’autre choix que de composer avec le système tel qu’il s’offre à lui, hors de sa portée.

Le plus rigoureux défenseur de la répartition n’en pourra donc mais : constatant le devenir peau de chagrin de sa retraite, et faute de pouvoir payer la sur-cotisation de répartition qu’il appellerait de ses vœux, il n’aura pas d’autre solution pour échapper à la retraite misérable que d’aller mettre, contre ses propres principes, quelques picaillons dans une caisse quelconque… de capitalisation.

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