Le monde, les échanges de biens et services peuvent-ils fonctionner sans argent ?
et puis pourquoi avons nous inventé la monnaie ?
A quoi sert la monnaie aujourd'hui et à qui surtout profite-t-elle?
Et si demain la monnaie disparaissait ? le monde s'arrêterait-il de tourner ?
Réfléchissez à tout ce que vous faites dans votre vie, ou pourriez faire sans avoir besoin d'argent ?
Manger chez vos amis, dormir chez vos parents, donner des cours de musique à votre voisine, apprendre jouer au foot à votre fils, participer à la bibliothèque de votre association, organiser la fête de votre école, recevoir les fruits du jardin de votre voisin, lui donner des graines de courge, véhiculer votre mamie au supermarché voisin, ou chez le docteur, tapisser le studio du copain de votre fille, etc.....
Et dans le monde internet la fabuleuse mise à disposition de ressources désormais gratuites qui, il y a 10 ans, valaient des fortunes.
L'économie du don existe naturellement au niveau de la famille, des amis (« la tribu ») ou de l'équipe, là où la confiance et la réciprocité existent de principe.
Donner c'est faire partie de la société : c'est même une condition essentielle d'intégration au groupe ( familial, associatif, communal, professionnel ), et c'est aussi la condition nécessaire pour recevoir.
Ne plus donner de soi c'est se retirer du groupe, ne plus donner à l'autre c'est aussi l'exclure du groupe.
Comment se construit la richesse d'une société ? : par ses échanges, ses dons et la réception de ses dons.
Que vient faire la monnaie la-dedans, : la monnaie n'a jamais permis, en soi, la création de richesse, sinon les premières communautés humaines ne se seraient jamais développées.
La création de richesses se fait par l'échange de produits, de savoir faire , de connaissance.
La monnaie tous les économistes vous le diront c'est de la confiance, c'est la cristallisation de la confiance accordée dans l'économie du don, pour pouvoir échanger au delà de son cercle local et familial, c'est pourquoi au fil des siècles la monnaie a pris toutes les formes possibles au gré des civilisations.(coquillages, pierres, métal précieux, etc..)
La monnaie pendant des millénaires n'a été que monnaie d'échange, et la monnaie n'aurait du n'être que ça, car elle a été inventé pour ça, faciliter et accélérer les échanges qui ont permis ainsi aux petites collectivités de s'enrichir, car la richesse n'est créé que par les échanges.
Vous en doutez : aucun agriculteur ne produira un tonne de pommes de terre si il ne peut l'échanger avec personne, rapprochez cet exemple avec votre propre production intellectuelle ou manuelle.
Le hic avec la complexité de la société et de la multiplication des échanges, a été la création des banques qui ont d'abord servi d'accumulateur-garantisseur de monnaie et tout dernièrement sont devenues (- de 50 ans) créatrices autonomes de monnaie ( en dehors des états), le tout moyennant rétribution ( de la part des états, des particuliers, des entreprises..)
La monnaie est passée du statut de médiateur de richesse ( monnaie d'échange) qu'elle a eu pendant des millénaires, jusqu'à la révolution industrielle, au statut de richesse même.
Ne cherchez pas plus loin la crise économique où le Monde est plongé.
Vérifiez le autour de vous, ceux qui savourent la richesse de leur existence sont ceux qui donnent, de leur temps , de leur amour, de leur argent, de leur savoir, de leur bonheur, autour d'eux et plus loin encore.
Et la richesse de l'existence ne se traduit pas seulement et uniquement par la possession de biens matériels.
Chacun a pu faire l'expérience de personnes de familles généreuses sans pour cela rouler sur "l'or".
L'économie toute entière est basée sur l'économie du don depuis que les sociétés humaines existent.
Mais quand la monnaie, qui devrait être le sang vital qui apporte l'oxygène aux atomes sociaux de cette société, est captée par des personnes ( nous, les entreprises, les profiteurs bien sur !) qui la considèrent comme une richesse, alors l'organisme social humain, qui s'est étendu à toute la planète, peut dépérir, et ne subsister que dans de rares régions qui survivront par l'économie du don sans aucune monnaie.
Réalisons une société où ne sera riche que celui qui donne, car donner, et il faut bien en prendre conscience, c'est aussi le privilège de recevoir.
Et quand on reçoit plus que l'on ne peut en jouir, il faut savoir aussi redonner, car conserver c'est prendre le risque de perdre à tout jamais ce qui vous a été donné. ( c'est un principe vital qui anime la totalité du vivant sur cette terre ! )
Ce n'est pas une révolution à laquelle l'humanité est conviée mais à une évolution planétaire, pour passer d'une économie du don local, à une économie du don planétaire, qui fera exploser le verrou de l'accumulation monétaire, qui est lui-même en grande partie responsable de la crise écologique de la planète.
C'est aussi une bataille qui va se livrer, car il va être dur pour beaucoup, après des siècles d'accumulation, de comprendre qu'il faut donner, mais que donner c'est aussi recevoir ,utiliser, ne pas approprier et redonner.
Si l'humanité planétaire ne livre pas cette bataille de la monnaie, alors elle va livrer bataille à elle même et peut-être disparaître.
J'ai appuyé ma réflexion sur mes études de sciences économiques, mon expérience personnelle, professionnelle, associative, parentale, sur les lectures internet aussi comme sur les sites suivants :
http://angénius.net, http://www.contreinfo.info, le wiki.sociétal sur la monnaie : , le Capital de Marx, ce qui va faire hurler ceux qui ne l'ont jamais lu et qui ne savent donc pas qu'avant lui et ses contemporains, le mot capitalisme ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Capitalisme), dont se réclame aujourd'hui toutes les économies, n'existait pas.
Je vous invite à continuer la réflexion sur le don, non pas de façon idéologique, car ce n'est pas une idéologie mais un constat sur notre humanité, trop peu souvent mis en avant, alors qu'il est un des fondements même de celle-ci.
Une anedocte en passant, quand une usine, une entreprise ferme, qu'est ce qui enrage le plus les salariés , la perte de leur revenus certes, mais surtout le fait d'avoir été "volé", car la réflexion entendue est souvent la suivante : "après toutes ces années que j'ai données à l'entreprise, voila comment je suis récompensé, comme une vieille savate que l'on abandonne" .
C'est l'illustration, dans le drame, que chacun donne, en fait, bien plus que la contre partie monétaire pour laquelle il est censé agir.
Cet aspect du don dans l'échange marchand est rarement pris en compte, il reste du domaine de l'inconscient social, nous ne le percevons que dans la rupture de l'échange, donc la rupture de la confiance.