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Billet de blog 22 octobre 2025

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Pourquoi citoyen du monde ?

La citoyenneté mondiale ou la citoyenneté universelle ne sont pas des rêves d’idéalistes, mais des nécessités, comme la préservation de notre environnement. Sans elles, notre avenir n’est pas radieux.

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Pourquoi citoyen du monde ? Au-delà de la noblesse de l’idée, je me hasarderais à répondre que je ne vois pas d’autre solution. La paix sur Terre ne s’obtiendra jamais grâce à l’ONU, cela se saurait. Elle ne se gagnera qu’avec une instance internationale véritablement équitable et souveraine. Une telle instance est également indispensable pour en finir avec la pollution, et garantir à tous, l’accès à la médecine et à l’éducation, si tant est, bien sûr, que ce soit ce que nous voulons. 

Si les détraqués du pouvoir, les obsédés du gain, les fanatiques de la patrie, en résumé tous les maniaques du territoire, n’avaient pas toute liberté d’agir, nous n’aurions pas à déplorer les horreurs à Gaza, en Ukraine, ou ailleurs. Les humains sont capables de se respecter malgré leurs différences. Ne sont-ils pas dotés d’un cortex ultraperformant ? Ce n’est qu’une question d’information et d’éducation. En ce début de troisième millénaire, des gens de toutes origines et de toutes cultures devraient pouvoir vivre ensemble dans un même espace et trouver cela évident. Beaucoup le souhaitent déjà, ce qui, malheureusement, ne les met pas à l’abri des bombes des va-t-en-guerre. Ce sont pourtant eux qui, partout, devront s’imposer face à l’obscurantisme.

On me répondra que le problème est plus complexe que cela. Complexe, c’est ce que nos ministres et nos chefs d’État tentaient de nous faire croire alors que, chaque jour, des gens étaient tués à Gaza. Comment pouvaient-ils oser déclarer sans honte, qu’il était complexe de stopper ce massacre ? Comment pouvaient-ils affirmer avec tant de cynisme, qu’il était nécessaire de réfléchir avant d’agir ? Avant d’empêcher que soient bombardées des familles ? Comment des journalistes ont-ils pu se faire le relais de leur mascarade morbide ?

Ce qui est complexe, c’est d’être un opposant dans un pays en proie à la dictature. C’est de lutter contre une presse dominante, manipulée par les rois de l’argent. C’est de s’opposer aux nationalismes montants et aux troupeaux d’électeurs d’extrême droite qui n’ont pas compris, les pauvres, que leurs favoris les mènent en bateau et ne cherchent qu’à servir les intérêts des riches. C’est se battre pour imposer le respect de l’environnement comme la priorité majeure. C’est enfin lutter pour que l’argent et les institutions deviennent des outils au service des humains, plutôt qu’une machine tyrannique qui nous impose ses règles.

En revanche, il ne me semble pas si complexe d’entrevoir que, sans solidarité planétaire et sans des instances mondiales dignes de ce nom, nous n’irons pas loin. Si les partis à vocation écologique, humanitaire et sociale ne donnent pas l’exemple, s’ils ne mettent pas l’accent sur leur dimension internationale (à commencer par les européens), ils ne gagneront pas, ou ne dureront pas. S’ils ne s’unissent pas en organisations de résistance globale, ils ne s'imposeront pas et nous irons, au pire vers la fin, au mieux vers un ordre de troupeaux et de maîtres tout-puissants. N’en déplaise aux obtus, nous sommes tous citoyens de la Terre et nous pouvons nous entendre sur les fondamentaux.

Je passe une grande part de mon existence dans un pays où je ne suis pas né. C’est la plus belle expérience qui m'ait été donnée de vivre. J’aime aussi voyager, franchir les frontières et me sentir libre. Je rêve de voir abolir les passeports, les visas et autres permis de séjour. Mais plus qu’un rêve, la citoyenneté mondiale est une nécessité. Elle est la seule réponse aux tirants et à leurs troupeaux de patriotes, qui, chaque jour, s’emparent un peu plus du monde. Si nous voulons une civilisation intelligente, pacifique et équitable, nous n’avons pas le choix.

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