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Billet de blog 10 décembre 2020

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Starship de SpaceX, le roman du capitalisme en soins palliatifs

On savait Elon Musk grand magicien. On a loué ici à la fois son génie entrepreneurial et sa folie bien maîtrisée. Mais ses tours de passe-passe ne fonctionnent pas toujours, surtout lorsqu'ils reposent sur l'illusion (un comble pour un magicien !).

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Voilà donc qu'il veut nous faire croire que son Starship va conquérir l'espace.

Or la conception de celui-ci ne tient pas compte des lois de la physique qui lui permettrait d'aller en orbite. Il pourra toujours faire des sauts et encore des sauts il n'atteindra jamais la Lune ou Mars.

Mais alors pourquoi ces essais répétés, généralement ratés ? On se croirait revenu 50 ans ou plus en arrière à une époque où le développement de solutions hardies passaient par le cycle répétitif essai-modification-essai-modification et ainsi de suite... La pérennisation excessive de ce système à conduit l'industrie spatiale soviétique et russe à la limite de la disparition.

Alors oui pourquoi cette pratique avec Starship? Il n'est pas besoin d'être grand clerc pour le comprendre. Et pour cela on peut laisser la parole à Ivan Moiseyev, un expert russe, directeur de l'Institute for Space Policy:

"Le prototype du vaisseau spatial interplanétaire Starship d'Elon Musk n'entrera jamais en orbite, et SpaceX utilise ses lancements de test pour déboguer les moteurs Raptor et faire sa propre publicité".

Il a donc commenté pour l’agence RIA Novosti l'explosion du Starship lors de l'atterrissage du vaisseau après un test "saut" de 12 kilomètres. À la veille du test, il a été signalé que pendant le test, l'appareil devait s'élever à une altitude de 15 kilomètres et effectuer un atterrissage en douceur. Auparavant, le vol d'essai avait été reporté à plusieurs reprises.

« Il me semble que tous ces vaisseaux spatiaux [les versions du Starship] utilisent une technique qui n'a rien à voir avec la conception et la construction réelles des vaisseaux spatiaux. Un vaisseau de cette configuration ne peut pas monter en orbite, il peut sauter autant que nécessaire. Il s'effondrera, et personne ne lui interdit de sauter. Grimper 12 kilomètres et même 100 kilomètres s'il vous plaît, mais pour entrer en orbite, il n'aura pas assez de force. En tout cas, de tels vaisseaux ne sont pas aujourd’hui construits, comme Dunno on the Moon*, dans un champ ouvert », a-t-il dit.

L'expert estime que Starship est utilisé par SpaceX comme banc d'essai pour les moteurs Raptor, et en même temps pour faire connaître sa propre entreprise dans le monde entier. "Et ce saut est utilisé pour faire de la publicité pour le propriétaire de l'entreprise. Tout le monde regarde et tout le monde commente", a déclaré Moiseev.

"Dès que le moteur aura épuisé sa capacité de publicité, Musk évoquera des difficultés techniques et clôturera le projet Starship, et utilisera les moteurs des fusées Falcon conventionnelles pour lancer des charges utiles dans l'intérêt de l'armée américaine", a-t-il déclaré.

*Dunno on the Moon (en russe Незнайка на Луне) est un roman des années cinquante et soixante de contes de fée de Nikolay Nosov incorporant des aspects de science-fiction. Le roman a été écrit comme une satire sur le capitalisme occidental de cette époque. Certaines choses sont trop exagérées, certaines choses, au contraire, demeurent tellement vraies de nos jours. Selon le petit-fils de l'écrivain, Igor Nosov, Dunno on the Moon était en avance sur son temps, devenant une description factuelle de la Russie post-soviétique, décrivant son "capitalisme sauvage" inhérent.

Ce capitalisme qui entre sans doute dans une longue phase terminale dont on craint les pires excès. Vite des soins palliatifs!

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