M Clouscard une critique marxiste rigoriste fort appréciée aujourd’hui des intégristes en tout genre !
Le retour de Michel Clouscard !
Il n'est pas anodin de rééditer ce livre tel quel en 2005.
Michel CLOUSCARD a écrit en 1981 « Le capitalisme de la séduction » (1) conçu comme un « traité de la frivolité ». L’objet de la critique est clair : « L’esprit du capitalisme n’est plus à l’austérité du protestantisme, mais au jésuitisme de la séduction ». Il remarque, à raison, que a société évolue à deux vitesses, « permissive pour le consommateur, répressive sur le producteur ». Mais c’est la permissivité qui est férocement critiquée.
La frivolité mondaine empêcherait le sérieux. Ce à quoi on pourrait répondre que le "religieux abusif" (autoritaire) ou le spirituel "surmoïque" empêche aussi l’épanouissement du désir et du plaisir (ainsi que d’une sexualité régulière). Et ce n'est pas rien !
Clouscard ou Marcuse !
M Clouscard critique au passage le freudo-marxisme et plus particulièrement le marxisme d’inspiration libertaire qui mobilise Marcuse. Pour Clouscard, « la fesse fait signe » ici comme ailleurs aujourd’hui le voile islamique ! Le string n’était pas encore « à la mode » (et donc non évoqué comme jeu d’embellissement des fesses) mais notre "marxiste rigoriste" ( et même "intégriste" tant il défend un ordre moral stricte quasiment à l’identique des religieux extrêmistes), théorise un néo-fascisme du désir (1973) et de la sensualité là ou nous voyons nous, de nos jours, un "néo-fascisme" islamique (terme impropre à strictement parler mais très proche et bien évocateur) se renforcer avec la montée de l’intégrisme musulman.
Une critique unilatérale
L’anthropologie de la modernité menée par Clouscard ne distingue pas les pires défauts du sexe oppressif institutionnalisé via le capitalisme de la séduction ordinaire qui fait le miel des rencontres humaines et du plaisir sexué. C'est dommage !
Dans la critique des oppressions on trouve souvent qu’une critique unilatérale comme celle de la critique de « l’être humain aliéné par la marchandisation du monde », critique qui hélas se tait face au sexoséparatisme autoritaire montant des religions : intégrisme musulman, intégrisme juif haredim, intégrisme catholique dans certains pays. C’est d’autant plus dommageable que ce silence laisse place tout à la fois à l’intégrisme religieux comme à sa critique d’extrême-droite.
Christian DELARUE
1) Réédité en 2005 aux éditions Delga
Sur (ou avec) Marcuse :
Le pro-sexe d’émancipation : pour soi avec autrui (II).
Avec Marcuse, la rencontre, le sexe, pas la prostitution (IV).
Sur les « signes » contemporains.