Altermondialisme et néo-altermondialisme des 99%,
contre l’impérialisme et le système hiérarchisé mondial :
Prendre divers chemins pour un autre monde possible, libéré des dominations et oppressions.
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Eléments pour les deux conférence-débat sur l'altermondialisme, comme ATTAC et MRAP pour et à Moulins et comme président du CADTM France pour et à Vichy mi-avril 2025 : tout n’y est pas.
La partie importante concernant "anti-mondialisation – altermondialisation" (pratiques) mais aussi altermondialisme (autre monde. possible), pré-altermondialisme (90-99) et néo-altermondialisme 99% (depuis 2011) n'y figure pas : renvoi (textes déjà publiés récemment pour partie).
Eléments d'altermarxisme altermondialiste
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L'altermondialisme historique et encore moins le néo-altermondialisme des 99% ne sont un parti politique mondial et hiérarchisé pour l'organisation de la nécessaire révolution, une révolution complexe à mener pour aller vers “un autre monde possible”.
Tout exposé relevant d’un altermarxisme altermondialiste, plus ou moins sophistiqué (ici dépouillé de l'histoire et d'économie) , oblige à des discussions, et à d'autant plus de discussions que les contestations peuvent venir de continents différents avec des pratiques politiques ou syndicales fort différentes.
Des croyant-es de divers continents - si on les évoque aussi - peuvent prendre des aspects d'altermarxisme altermondialiste, en rajouter d'autres.
Il y aura à insister parfois chez certains peuples sur le lourd néo-colonialisme : Le néocolonialisme, qui a fait suite au colonialisme, continue en effet d’entretenir des dominations multiples venues des firmes multinationales (FMN) du Nord mais avec parfois la complicité des classes sociales dominantes du Sud global. Il revient d’une part aux peuples 99% des Suds de s’en libérer - ce qu'ils ont fait déjà ici ou là - et d’autre part aux peuples 99% du Nord d’en être solidaire contre leur propres classes possédantes.
Lire Jane-Léonie BELLAY à propos de : 10 mai , de l'abolition de l'esclavage à la reconquête des souverainetés
ou sur 10 mai : une lecture altermondialiste de la mémoire et des luttes contemporaines
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Un monde hiérarchisé à combattre avec des solidarités transnationales
Il faut partir d’une hypothèse (issue d'analyses dont on fait ici l'économie) de compréhension de base d'ensemble.
https://www.cadtm.org/L-Afrique-exporte-plus-de-capitaux-qu-elle-n-en-recoit
Le monde n’est pas construit sur le mode des échanges économiques et politiques libres et bénéficiant réciproquement et également à tous et toutes . Il est hiérarchisé. Ce faisant, il reconduit fatalement les dominations impériales et de classe et diffuse ainsi un mal développement. La “mondialisation heureuse” ne l’est que pour les bourgeoisies nationales (tournées vers l’exploitation de la force de travail nationale) et celles dites « compradores » (tournées à l’international, vers la finance globale, les paradis fiscaux, la corruption, l’argent sale)
Pour le dire simplement, le système hiérarchisé mondial se construit selon le principe capitaliste du développement inégal et combiné (le DIC de Trotsky : renvoi). De manière plus précise, on constatera qu'à du "sur-développement" d’une zone correspond un "sous-développement" d’une autre et un "mal-développement" de l’ensemble .
Comme exemple, je vais prendre le développement de la Bretagne : le centre rural est délaissé alors que zones côtières sont très investies pour l'immobilier. Mais d’autres, je l’espère, évoqueront d’autres zones. Il y a de quoi dire sur la Bretagne mais sans doute aussi sur la Bourgogne !
Je laisse ici, très provisoirement, de côté le rôle des institutions internationales : OMC, FMI, BM (que l'on critique) mais d’autres aussi ONU, OIT (que l'on souhaite modifier) mais j’y reviendrais, notamment avec la question : est-ce que la Chine use dans ses investissements à l’étranger de l’appui de ces IFI en termes de politiques d’ajustement structure, PAS qui ont été fort nuisibles ?
Revenons aux dominations mondialisées
Voir le simple... :
Au sein de ce système hiérarchisé on peut distinguer un Centre ou un Nord global au sein duquel on observe une inégalité de développement et une Périphérie ou un Sud Global lui même inégalement sous-développé (Eric Toussaint : Blocage du développement).
Cette rupture entre le Nord et le Sud se manifeste par le schéma d’inégalité des richesses dit de "la coupe de champagne » : le haut de la coupe correspondant au Nord riche, le "pied » (fin et long) au Sud pauvre : J'ai vu ce schéma il y a bien longtemps dans le premier livre de Thomas Coutrot et Michel Husson .
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Mais cela ne suffit pas.
...sans oublier le complexe :
Il y a des « Nords" comme il y a des « Suds" (l’Afrique n’est pas l’Amérique latine). Ce qui ne doit pas cacher une vérité qui permet la mobilisation d’un internationalisme d’en-bas : « il y a du Nord dans le Sud comme il y a du Sud dans le Nord » . Cette formule est essentielle à un altermarxisme altermondialiste.
Ecartons la position conservatrice
Là quand on parle de Sud dans le Nord, il ne s'agit pas seulement d’évoquer, le plus souvent pour des politiques caritatives qui s’accommodent souvent fort bien du lucratif capitaliste, l’existence des pauvres et du salariat précaire à bas salaire.
Une telle vision, déjà théorisée jadis, sous-entend que la « classe moyenne » est intégrée, satisfaite et même reliée idéologiquement et politiquement à la classe possédante. C’est là un point de vue très conservateur de l’ordre du monde qui est à contester car la dite « classe moyenne » (notion déjà contestable) subit des politiques « classistes » de déclassement social plus toutes les politiques d’austérité plus les politiques d’intensification et de précarisation dans la mobilisation de la force de travail.
Prenons en charge le conflit de classe mondialisé
Aujourd'hui il nous faut distinguer, dans quasiment chaque nation - à noter ici l'universalisation du phénomène national (livre ancien de Pierre Fougeyrollas) - , à partir du classisme comme élément déterminant de distribution des positions, comme forte domination de classe , comme rapport de domination de classe tant dans le travail-emploi que dehors (services publics, etc), d'une part la classe possédante qui est le 1% d’en-haut, très largement bénéficiaire d'une forte accumulation de dividendes (cf Oxfam et France stratégie) et d’autre part la masse des classes sociales dominées, privées et publiques, basses et moyennes, sise dans les 99% d’en-bas. Je parle moi comme altermarxiste de peuple-classe comme ensemble des dominé-es des 99% sous le 1%.
Cela pose plusieurs questions et notamment celle des alliances de classes dans le peuple-classe 99% mais aussi et surtout des politiques racistes et sexistes de division de ce peuple-classe 99%, qui est notre camp, un camp internationaliste des 99%, ce qui ne signifie pas que tout y soit bon et bien. C’est un camp de combat social d’en-bas large contre le combat classiste d’en-haut, et c’est important de le voir mais cela ne suffit pas à une politique d’émancipation qui a d’autres combat à mener.
Outre les débats sur la question écologique (le 1% d’en-haut pollue beaucoup pas que les milliardaires – cf Oxfam récemment) mais les autres aussi) et la question démocratique (quelle démocratie d’émancipation face à la démocratie de dépossession citoyenne ? ) il y a les combats anti-racistes et féministes des 99% (cf au Manifeste des trois féministes en image en pied de ce texte). Ces points seront traités dans une autre partie de l’exposé nécessairement long.
Il nous faudra aussi débattre aussi du rôle de ce qu'on nomme depuis quelques années maintenant la sous-bourgeoisie, soit l'encadrement salarié bien payé sous le 1% d’en-haut en France. Je n'ai pas de dogme sur le sujet. Je vois bien, comme syndicaliste, qu'une fraction de la sous-bourgeoise sert de classe d'appui de la bourgeoisie, laquelle est d'ailleurs bicéphale, privée capitaliste mais aussi publique, avec une haute fonction publique (HFP) avec des traitement à 5 chiffres par mois et des carrières rapides (réforme Macron fin 2022 – Médiapart) .
La question des cadres est documentée depuis fort longtemps avec des travaux divers mais cela n'empêche pas la nécessité de débats. Une fraction de la sous-bourgeoisie est chargée du "sale boulot » classiste. C’est net . Mais une autre s’efforce de ne pas y mettre le petit doigt… Et parfois elle se syndique.
Positionnement des puissances impérialistes
La puissante bourgeoisie des Etats-Unis domine son propre pays (tant d’un point de vue territorial que social) et les autres pays d'Amérique (notion d'empire ici que Trump a avalisé publiquement face à Poutine satisfait de pouvoir défendre son leadership d'empire russe ) mais aussi les pays du Nord dont l’Europe . L’Europe est en “entre-deux” à la fois dominée et dominante : cela est à mieux préciser et à débattre aussi.
Au sein même de ce continent européen une autre hiérarchie s'est construite notamment après 1991 (fin de l'URSS) entre une zone Est moins développée et mal développée par la transition au capitalisme et une zone Ouest plus développée mais avec un “secteur social” en crise face à l'avancée du capitalisme néolibéral et thatchérien, en crise avant effondrement possible (cf texte sur R Duterme). On fait référence ici à un Etat social construit après 45, un Etat de services publics et une sécurité sociale, un droit capitaliste du travail pour réguler la mobilisation de la force de travail (Thomas Coutrot) : a noter pour débattre encore .
En outre à l’intérieur de chaque zone, “vieille Europe” ou pays d’Europe centrale et orientale (PECO), on retrouve le même schéma de développement inégal tant sur le plan social que territorial . La logique du capital est intrinsèquement porteuse d’expansion inégalitaire au plan territorial et social.
Suite différente entre Moulins et Vichy , l’un sur du « local au global », l’autre sur la montée des fascismes partout (voir partie finale du texte sur 2 mai sur Odessa qui n'est qu'une partie)
Christian Delarue
Président du CADTM France - Espace Démocratie d'ATTAC
Conférences à Moulins et Vichy en avril 2025
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Issu de " 2 mai (2014 ) à Odessa " (sur Médiapart amitie-entre-les-peuples.org) : 4 points concernant Russie-Ukraine peuvent être défendus mais aussi critiqués.
1) Contre tous les fascismes :
- contre le fasciste Poutine et les organes pro-Poutine qui ne voient le fascisme qu'ailleurs - en Ukraine - et jamais en interne, "intra-muros" . Un anti-fasciste comme un anti-impérialiste commence toujours par lutter contre les forces réactionnaires de son pays de résidence : c'est la base. Il est aussi solidaire des autres syndicats antifascistes ailleurs, pas des armées : Pour de vrais syndicats en Russie pas des porte-voix de Poutine et du classisme mais défenseur du monde du travail salarié subordonné (MTSS) et pour l'émancipation du classisme en Russie et ailleurs.
- contre les fascistes et nazis d'Ukraine (Pravi Sektor et autres organes) et pour la défense des syndicats de travailleurs-ses des 99% sans racisme ni sexisme.
sur ESSF : L'extreme-droite en Ukraine : https://europe-solidaire.org/spip.php?article70575
2) Pour le respect des cultures - sauf les éléments autoritaires contraires aux droits humains pris sous couvert de "culture" comme paravent
- pour le respect de la langue russe et des livres écrits en russe à Odessa (donc contre l'ukrainisation en cours) et en Ukraine
mais aussi à l'inverse
- contre les pro-Poutine voulant effacer la langue et la culture ukrainienne et donc pour le respect de la langue ukrainienne et les livres en ukrainien.
Ce double respect s'oppose aux identitarismes instrumentalisés au profit de chaque classe dominante nationale. La domination de classe (le classisme) est très lourd aussi bien en Ukraine qu'en Russie.
Pour emmener les peuples 99% d'en-bas de chaque vers le socialisme internationaliste, écologique et féministe il faut nécessairement combattre la xénophobie et le racisme
3) Contre le choc des impérialismes
- celui de type grand empire de la Russie : renvoi
- celui des Etats-Unis s'employant à un impérialisme " par l'arrière" partout dans le monde voire en intervention directe : renvoi pour les actions des février 1990.
Les manifestations dites "euromaidan" ( pro-UE car UE est vue comme plus libérale et sociale que la Russie par une majorité d'ukrainiens) sont marquées par de fortes violences entre le 30 novembre et le 8 décembre 2013
4) Pour aller vers l'éco-socialisme, en Ukraine comme en Russie et ailleurs, vive un altermarxisme altermondialiste !
Les trajets sont pluriels, forts divers, mais l'objectif de "l'autre monde possible" reste l'émancipation des dominations
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- Ce que j'en disais il y a 20 ans en avril 2005, avec Bernadette Hetier pour le volet Migrations, moi pour Mondialisation et impérialisme.
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https://www.facebook.com/photo/?fbid=10204997058765543&set=pob.1814145489
Texte ou des points sont toujours vrais, d'autres à revoir sur :
- Ce qu'en disait Michael Lowy il y a 15 ans, en 2010 date du dernier FSE à Istanbul , avant les révolutions arabes de 2011 et Occupy Wall Street avec le "nous sommes les 99%" qui inaugurent un "néo-altermondialisme des 99%"
- Les études sociologiques sur l'altermondialisme sont nombreuses :
- Il y a eu les productions de ceux qui refusent le terme qui sont aussi à lire pour mieux garder sa puissance d'ouverture solidaire au monde du côté des 99%., ce qui ne signifie pas s'abstenir de vouloir changer de base pour la France. Idem pour l'UE : tout est à refonder en excluant les oligarques et les tenants du classisme pour les 1% d'en-haut du pouvoir, en construisant une démocratie digne de ce nom, une écologie non compatible avec le capitalisme.
