CE QUI FACILITE LE PARDON
Sans doute faut-il ne pas attendre trop de temps !
- Les différentes conceptions ou LES pardons !
Car il n' y a pas une mais plusieurs façons d'envisager le pardon . Il ne s'agit pas ici de geste politique d'un Etat envers un autre mais d'une question inter-individuelle, relationnelle.
Il y a les façons de pardonner issues des religions (assez diverses: exemple en note) ; d'autres laïques qui sont soit de facture "psychologique" et souvent unilatérale (santé pour soi sans se préoccuper de l'autre) , soit de facture "relationnelle" (demander pardon à et accepter le pardon de).
Cette dernière façon - non unilatérale et plus en réciprocité - se rapproche plus de l'idée de réconciliation. Les modalités sont différentes selon les conceptions. Plutôt que de détailler les différentes conceptions on peut étudier ce qui facilite le pardon
- Les deux séries de "facilitation" repérables
L'extrait du texte suivant donne deux séries de "facilitation", la première porte sur les circonstances objectives, la seconde tient plus à la personnalité de l'individu:
- Importance du contexte :
1) La présence d’excuses sincères de la part de la personne qui a commis le tort constitue un élément de facilitation très important.
2) Le fait que l’acte négatif n’était pas réellement intentionnel joue également un rôle : on peut plus facilement pardonner un acte résultant d’un incident fortuit ou d’une négligence qu’un acte dont l’intention était délibérément nuisible.
3) Un troisième facteur est le degré de diminution des conséquences négatives de l’acte ; par exemple, il est plus facile de pardonner une fois la santé recouvrée que pendant la convalescence.
4) Un autre facteur important est la proximité sociale entre l’auteur de l’acte négatif et sa victime (relative - le mal ne doit pas être trop grave, trop répété) : on est plus enclin à pardonner un membre de la famille que quelqu’un que l’on connaît à peine.
- Le facteur personnalité .
Plus une personne est émotionnellement stable, moins elle éprouve de ressentiment durable. Les tendances dépressives, colère, anxiété et tendance à la rumination sont les aspects les plus liés au ressentiment durable. Une victime très narcissique a tendance à percevoir toute offense comme plus grave, et à pardonner de manière nettement plus conditionnelle qu’une victime moins narcissique, à sévérité de l’offense égale. Colère et tendance à la rumination sont inversement corrélées à la propension à pardonner.
Christian DELARUE
Source de l'extrait cité :
© Etienne Mullet, Teresa Munoz Sastre et Jacques Lecomte
http://www.psychologie-positive.net/spip.php?rubrique73
XX
PARDON RECIPROQUE DES CATHOS !
Devenir libre, c’est, le plus souvent, aussi et surtout, d’abord, pardonner et être pardonné. Pardonner à nos offenseurs, être pardonné de nos «créanciers». Effacer les dettes, dans les deux sens.
La nécessité de mutuellement se pardonner se trouve, par exemple, même en dehors du «Notre Père», maintes fois indiquée dans la Bible:
«Supportez-vous les uns les autres, et, si l'un a sujet de se plaindre de l'autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi.» («Épître aux Colossiens» - III, 13).
«Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonné en Christ.» («Épître aux Éphésiens» - IV, 32)
Mais que signifie se pardonner réciproquement" ? On ne sait si c'est de l'explicite ou de l'implicite, si c'est un échange inter-individuel formulé nettement et "en face à face" ou non !