Il y a deux jacobinismes : le bon pour l'égalité économique et le mauvais contre la diversité culturelle
Cette distinction est une réponse au texte « Pour en finir avec le jacobinisme » de Yann Fiévet un camarade d’ATTAC France
cf blogs groupe société d’Attac
- Distinction en France
On peut distinguer le jacobinisme ethno-culturel fondé sur l’unité du peuple-nation français et le jacobinisme économique.
Le premier jacobinisme ethno-culturel a peu à peu reculé en France pour laisser de plus en plus de place à une reconnaissance des régions, de leurs langues et des cultures différentes. Mais il y a encore un Etat unitaire. Comme d’ailleurs, sur une thématique proche, le multiculturalisme n’est pas reconnu en France. La défense de la diversité culturelle n'est pas défense du multiculturalisme. La limite de l’ouverture culturelle a été atteinte en 1991 lorsque le Conseil constitutionnel a fermé la porte à l’existence d’un peuple corse au profit d’un seul peuple français.
Par ailleurs, il y a eu de nombreuses lois de décentralisation qui ont permis une gestion au plus près les villes et des départements. On peut juger le niveau régional trop faiblement doté en pouvoir de régulation. Il y a matière ici à débat. Mais ce débat se répercute au besoin d’intervention au plan national.
Et hors de France ? Voir plus loin.
Le jacobinisme économique se justifie au sein d’une politique territoriale, sociale et écologique pour contrer le développement inégal et combiné du capitalisme au plan territorial et social (ex un barème tarifaire pour l’eau pas 36 !). Ce capitalisme construit des régions très inégales et des zones "infra-régionales" très inégales. Une planification centrale est et reste l’outil pour harmoniser les territoires et instaurer plus d’égalité entre territoires. Cet outil se conçoit de nos jours comme très démocratisé. Mais cette appropriation sociale, cette démocratie ne doit pas donner le pouvoir aux régions déjà riches.
- Le faible courant multiculturaliste dans l'altermondialisme.
Une tendance en déclin, jadis très défendue au Canada et au Mexique.
La troisième voix évoquée par Geoffrey PLEYERS est à préciser si l'on veut éviter de dire qu'il s'agit de favoriser le multiculturalisme qui est idéologie de la simple juxtaposition du cultures figées. Il s'agit aussi de ne pas jeter dans les poubelles de l'histoire l'idée de laïcité qui n'en est qu'à ses débuts.
Forums Sociaux Mondiaux et défis de l'altermondialisme | Geoffrey Pleyers - Academia.edu
http://www.academia.edu/376619/Forums_Sociaux_Mondiaux_et_defis_de_laltermondialisme
La lecture d'un encart du livre "Introduction aux Cultural Studies d'Armand Mattelard et Erik Neveu permet la critique suivante :
Le multiculturalisme est une "notion caoutchouteuse" défendant le respect des minorités, comme sit tout était respectable chez les minorités dés lors que la dite culture est minoritaire.
Le multiculturalisme n'est ni un concept, ni une théorie, ni un mouvement social ou politique. Il s'agit d'un "discours écran dont le statut intellectuel résulte d'un gigantesque effet d'allodoxia (le fait de prendre une chose pour une autre) national et international qui trompe ceux qui n'en sont pas. Ce discours écran souffre de trois vices : le "groupisme" qui réifie les divisions sociales, ... ; le "populisme" qui remplace l'analyse des structures et des mécanismes de domination par la "célébration de la culture des dominés et de leur "point de vue" élevé au rang de proto-théorie en acte" ; le "moralisme" qui fait obstacle à l'application d'un sain matérialisme rationnel dans l'analyse du monde social et économique et condamne ici à un débat sans fin ni effets sur la nécessaire "reconnaissance des identités".
Au multiculturalisme on préfèrera l'interculturel et le sécularisme, le tout dans une perspective de droits sociaux et démocratiques plus élevés et plus élargis.
Christian Delarue
notes blog cultures et société d'ATTAC France :
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