Haine anti-patron ou combat contre l'exploitation de la force de travail !
Les récentes manifestations de droite conservatrice ou réactionnaire ont montré un net penchant pour la stigmatisation de divers "bouc émissaire".
cf : Nature et tradition : Une indignation morale droitière et conservatrice !
NB Le IV a été rajouté plus tard.
I
Mais qu'en est-il à gauche ?
Critiquer les procédés indignes de la droite est aisé venant de la gauche mais la gauche n'entretient-elle pas elle aussi d'autres haines?
Les personnes de gauche n'ont-elles pas la haine des patrons, la haine des riches, la haine de la bourgeoisie ou de la classe dominante ?
Tout n'est-il pas bon, chez certains, pour activer cette haine ? Y compris sur les détails : haine des 4X4, haine des quartiers riches, haine des cravates et des costumes, etc...
On trouvera alors en ce cas de nombreux arguments pour alimenter ces haines à l'infini, pour en trouver d'autres qui font système pour stigmatiser le patron ou le riche !
La haine sera parfois étendue à la petite-bourgeoisie, laquelle sera, chez certains comprise de façon très large (cf Bibeau) afin d'épargner les seuls ouvriers et employés qui seraient eux "sains", pas raciste, pas sexiste, travailleur sérieux mais en capacité de se mettre en grève de façon légitime contre les abus patronaux.
Certes, toutes les personnes de gauche ne sont pas ainsi. Et c'est heureux.
II
Comment font les autres alors?
Prérequis : se forger une sorte de mentalité critique-scientifique. Cela suppose au moins deux choses :
- une solide habitude critique qui consiste à aller "derrière la surface des choses"
- ne pas se contenter de la "photo" - voir un état fixe - et penser en termes de dynamiques ou de processus historique et social
Ce n'est jamais gagner. Même les meilleurs, celles et ceux qui ont accumulé des savoirs universitaires se font piéger par des raccourcis essentialistes.
III
Que faire ensuite, modestement ?
C'est assez simple, il s'agit de critiquer des logiques sociales, des processus abstraits, des pratiques de domination, d'exploitation, d'oppression. Tous les fétiches qui surplombent les humains !
Haïr des personnes ou des groupes d'individus est à éviter tant qu'il est possible - mais cela se comprend parfois - et qu'en lieu et place il est préférable de haïr des processus abstraits : hair la pente oligarchique, hair l'emprise des religions, hair les intégrismes religieux, hair l'injustice sociale, le sexisme et le racisme, hair le sionisme défenseur de l'apartheid israélien, etc...
Voici à ce propos, et dans le même sens, le commentaire de Jean Ziegler à propos de la formule de Jean-Paul Sartre qui disait: "Pour aimer les hommes, il faut haïr ce qui les opprime", tout est dans ce "ce". La réaction n'est pas dirigé contre un groupe d'hommes ou des individus mais contre les mécanismes de l'oppression.
Par exemple la CGT va expliquer ce qu'est l'exploitation :
Qu'est-ce que l'exploitation ? - Où va la CGT ?
http://ouvalacgt.over-blog.com/article-2264375.html
D'autres vont expliquer ce qu'est la justice sociale qui suppose une politique économique et salariale qui releve les revenus des couches sociales modestes (minimas sociaux, SMIC,carrière et qualification) d'abaisser les revenus des très riches. Cf Taxe sur les 75% !
Note sur "Inégalités et exigences de justice sociale en France"
http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article2752
D'autres encore vont défendre la justice fiscale et une fiscalité redistributrice qui globalement prélève "à proportion des capacités contributives" et qui donc prend aux plus riches pour améliorer les conditions de vie des plus pauvres et des plus modestes. C'est ainsi que l'impôt est massivement et démocratiquement accepté. Le problème est que la fiscalité est un maëlstrom !
Il y a aussi le débat sur la propriété : privée, publique et socialisée.
Les libéraux ne veulent connaître que la première.
IV
Limites du changement de perspective
"C’est ainsi que l’opinion publique veut bien ignorer les vices habituellement attribués au capitalisme, mais pas ceux affectés au capitaliste, lequel se voit publiquement et quotidiennement dénoncé en tant qu’exploiteur, profiteur, spéculateur, égoïste, milliardaire insolent, prédateur, fasciste, ou autre dénomination repoussante et stigmatisatrice…"
Peut-on être libéral et anti-capitaliste ? | Contrepoints
http://www.contrepoints.org/2013/06/05/126693-peut-on-etre-liberal-et-anti-capitaliste
Nous proposons de faire l'inverse, soit de cibler les mécanismes d'exploitation du système capitaliste, du mode de production capitaliste, mais pas de stigmatiser les capitalistes. Aporie ? La logique capitaliste est portée par des individus placés dans des rapports sociaux. Ils seront donc fatalement visé collectivement. Mais ils ne seront ciblés qu'en tant que porteur d'une logique, d'une logique certes négative, pas comme individu. C'est en quelque sorte le comportement qui est visé pas la personne. Explicitons : Un capitaliste qui accepte de payer plus les travailleurs et de réduire le temps de travail dans un compromis social qui maintien son pouvoir mais qui favorise néanmoins le grand monde du travail face au petit monde du capital ne sera pas jugé pareillement critiqué que celui qui fait l'inverse. Cet inverse correspond à la logique dominante du capitalisme.
Tout comme la logique néolibérale actuelle consiste à faire fonctionner les secteurs non capitalistes de la société comme si ils étaient capitalistes. C'est le cas des services publics non privatisés. Il est entendu que le néolibéralisme cherche à privatiser le maximum d'espace d'activité afin de le marchandiser et dans soutirer profit.
V
Il n'y aurait alors plus d'ennemi(s), plus de guerre ? Non !
La guerre militaire perdure et c'est une horreur à chaque fois !
Mais il y a aussi "l'horreur économique" car la guerre militaire laisse place aussi à la guerre économique, à la guerre de classe, celle menée par les 1% d'en haut, avec l'appui d'une fraction de serviteurs au sein du dernier décile ou se trouve les grands experts de la prédation justifiée, des grands patrons des grands appareils d'influence idéologique soutenant les puissants, le MEDEF, la droite, la gauche de droite.
Contre la politique qui vise le lampiste il n'est pas mauvais voir très utile de cibler les vrais responsables.
Exemple : L'ennemi intérieur, c'est l'oligarchie ou le lampiste ?
http://www.legrandsoir.info/l-ennemi-interieur-c-est-l-oligarchie-ou-le-lampiste.html
VI
Accuser le système
Procès du capitalisme, de la guerre de classe et injustice sociale renforcée !
L'immense fossé entre les très très riches et les peuples-classe !
Extrait LGS
Obstination aveugle de la Troïka pour la croissance... des inégalités par Jérôme DUVAL
.../...
Augmentation simultanée de la pauvreté et de la richesse
L’inégalité fait partie intégrante du capitalisme et pendant que la pauvreté se généralise, la richesse croit. Au niveau mondial, selon la classification annuelle du Bloomberg Billionaires Index |15|, les 300 milliardaires les plus riches du monde sont devenus encore plus riches en 2013, en accroissant leur richesse de 524 milliards de dollars (soit 381 milliards d’euros, c’est à dire plus que la dette grecque qui se situait fin 2013 à 322 milliards d’euros), pour s’établir à 3 700 milliards de dollars, soit plus de trois fois le PIB de l’Espagne (ou l’équivalent du PIB de la France et de l’Espagne réunis) |16|. L’espagnol Amancio Ortega, le troisième homme le plus riche du monde, a vu sa fortune augmenter de 8,9 milliards de dollars en 2013, pour s’établir à 66,4 milliards de dollars. Quand à la liste publiée par Forbes en mars 2013 |17|, elle comptabilise 1 426 milliardaires dans le monde en 2013 (un chiffre record avec 210 nouveaux milliardaires supplémentaires), qui cumulent un patrimoine net total de 5 400 milliards de dollars, 800 milliards de plus qu’en 2012 (quand ils avaient 4 600 milliards de dollars), soit une hausse de 18%. En Espagne, les 100 plus riches de la liste espagnole Forbes totalisaient un patrimoine de 158,2 milliards d’euros et les 10 plus riches 82,8 milliards d’euros. |18|
Selon le rapport Global Wealth Report 2013 |19|, publié le 9 octobre 2013 par Crédit Suisse, la richesse mondiale a augmenté de 68% ces dix dernières années pour atteindre les 241 000 milliards de dollars (178 000 milliards d’euros, soit 178 000 000 000 000 euros) et la centième part de la population la plus riche détient 46% du patrimoine global. Cette ascension fulgurante ne semble pas en rester là, puisque le même rapport prévoit encore une augmentation de la fortune mondiale de 40% jusqu’en 2018 pour atteindre les 334 000 milliards de dollars. En Espagne, d’après le même rapport de Crédit Suisse, le nombre de millionnaires en dollars (ceux qui détiennent plus d’un million de dollars, ou 740 000 euros) s’est accru de 13,2% pour atteindre les 402 000 personnes courant 2013. En l’espace d’un an, il y a ainsi 47 000 millionnaires en plus en Espagne.
De l’autre côté de la barrière, le revenu de 18 500 euros que les résidents espagnols ont perçu en moyenne en 2012, est inférieur en terme de pouvoir d’achat à celui qui prévalait en 2001. Depuis 2007, le revenu moyen a chuté de 4%, alors que, dans le même temps, les prix ont augmenté de 10% |20|. En 2012, selon les révélations du huitième rapport d’Observation de la Réalité Sociale réalisé par Caritas Espagne, 3 millions de personnes, soit l’équivalent de 6,4% de la population espagnole, survivent dans l’extrême pauvreté, c’est à dire avec moins de 307 euros par mois. Cela représente le double de celles et ceux qui étaient dans cette situation au début de la crise en 2008. Le nombre de personnes pris en charge par les services d’accueil et d’aide d’urgence de Caritas sont passées de 350 000 en 2007 à 1 million 300 000 en 2012 |21|. Le nombre de foyers dont tous les membres actifs sont au chômage a été multiplié par quatre en cinq ans et est passé de 380 000 en 2006 (2,6%) à plus de 1,9 million en 2013 (11%) |22|.
Alors Monsieur Klaus Regling, Messieurs les créanciers du FMI, de la CE et de la BCE, les mesures que vous imposez en Espagne en échange d’un sauvetage bancaire que nous mettrons des années à vous retourner, sont-elles « adéquates » ?
Traduction : Virginie de Romanet & Jérôme Duval
http://www.legrandsoir.info/obstination-aveugle-de-la-troika-pour-la-croissance-des-inegalites.html
VII
Nos amours à gauche !
Plus de démocratie, plus de social, plus d'écologie !
Liberté avec égalité, solidarité et laïcité !
Les biens communs, objet de luttes et grande affaire des peuples-classe
Les biens communs sont l'équivalent de la République sociale mais au niveau mondial.
Les biens communs sont comme le code du travail, les services publics et la sécurité sociale la chose des peuple-classe.
AUTRE MONDIALISATION DES PEUPLES-CLASSE : Construire un monde commun vivable, divers, laïque, pluriel et sans sexo-séparatisme.
http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article1004
EAU / FAME : Les biens communs, un objet de lutte de classe.