Revenir sur le retrait obligé de l'abaya à l'école publique.
On voit, semble-t-il - il est peut-être tôt pour le savoir correctement - un problème surgir : vouloir interdire les tenues religieuses couvrantes type abaya pose plus de problèmes que de vouloir simplement interdire le voile à l'école. Certains confondent abaya et autres vêtements. Ce n'est pas le seul problème : il s'agit là de changer de vêtement en retournant chez soi ce qui est autre chose que de simplement enlever un voile ou une kippa ou une grande croix. Je ne sais si cela a bien été pensé. En tout cas, il y a là une différence source de problèmes.
Alors, une circulaire de trop pour compléter cette loi du 15 mars 2004 ?
Peut-être devrait-on se montrer raisonnable et abandonner l'exigence du retrait de l'abaya pour une application raisonnée de la loi du 15 mars 2004 . Une telle application n'irait pas jusqu'à l'enlèvement de vêtement complet mais juste ceux considérés comme des accessoires religieux qui s'enlèvent aisément comme une kippa, un voile, une grosse croix.
L'intégrisme religieux ultra-pudibond imposé aux femmes, qu'il soit juif Haredim ou musulman ou d'une autre religion, doit certes être combattu comme pratique réactionnaire, oppressive et ultra-patriarcale... mais autrement.
Les intégristes religieux ne supportent pas de voir des cheveux, des oreilles, le cou des femmes ainsi que les chevilles. C'est une obsession sexyphobique maladive qu'ils imposent aux femmes, parfois aux fillettes de deux ans, pour mieux faire incorporer durablement une hyper-pudeur et que cette dernière perdure à l'âge adulte. Ce formatage du corps est une perversion. Ces femmes sont sévèrement punies en cas de voile mal positionné (Aff parking Marseille). Cela justifie même le viol selon le célèbre imam de Brest (1). Je reste bref ici car ce n'est pas le propos central (voir 2).
Une modalité de ce combat serait peut-être de mieux faire reconnaitre que la "culture du viol" - notion encore trop peu admise - est de la responsabilité des hommes et ce même si des femmes y participent, ce qui est le cas dans les familles intégristes. Je le sais personnellement de l'époque d'avant 68-73 dans la France catholique rigoriste. Le féminisme français de l'époque a fait reculer ce rigorisme catholique de moeurs, implanté aussi au Portugal de Salazar, en Espagne de Franco, etc.
Il faut, à mon sens, se souvenir que ce sont les jeunes hommes à l'adolescence puis les hommes adultes qui doivent "se tenir", s'auto-discipliner et cela s'apprend. Il y a besoin d'un accompagnement fait de d'écoute, de mots, etc. En tout cas, ce n'est pas aux femmes de se couvrir, de se camoufler, de cacher leur féminité.
Christian Delarue
1)