SATISFAIRE LES BESOINS ESSENTIELS DANS UN NOUVEAU CADRE
Contribution comme suite de :
XX
Produire pour satisfaire les « besoins essentiels » via une économie bas carbone et à bas tarifs au moyen de services publics authentiques relève d’une "politique de la civilisation", du souci de dignité attribué à chacun-e sur la planète.
Evoquer une "économie bas carbone" ne renvoie pas à l'intégralité de la question écologique car le nécessaire respect de la biodiversité n'y est pas intégré mais elle a l'avantage de poser un cadre adapté pour les secteurs abordés. Autre aspect non abordé : la définition des services publics (et de la Sécurité sociale ) est problématique dans le cadre de l'Union européenne - ordolibérale - qui privilégie la concurrence et le marché. Une bataille est et sera à mener tôt ou tard pour leur donner une place.
Concernant d'une part l’Anthopocène, soit l’impact des humains - mais surtout les riches - sur la très longue durée et d'autre part l’Entreprisocène soit l’impact très nuisible des grandes entreprises depuis le milieu du XIX eme siècle soumise à la logique dominante capitaliste et industrielle (on trouve alors aussi les termes capitalocène et industrialocène) et qui est allé crescendo ensuite sur de plus en plus de territoires il est devenu classique d'évoquer 4 grands secteurs cités par ordre d’importance de nuisance : 1 - les transports, 2 - l'alimentation, 3 - le logement et 4- l' internet . C'est à retenir . Je n'entre pas dans le détail des mesures préconisées pour réduire les nuisances. Elles sont connues pour certaines (vélo, moins de viande, rénovation du bâti, moins de vidéos, etc) mais elles se heurtent de nos jours au pouvoir des riches du 1% et de la finance (dont les investissements des banques).
L'alimentation (secteur 2) comme le logement (secteur 3) sont deux gros besoins humains fondamentaux mais il y a aussi la santé ou les transports (secteur 1) qui doivent constituer des droits, des droits sérieux et opposables. Poser des droits opposable permet d'agir à l'international et même au plan mondial. Ensuite à partir de ces droits on peut agir pour les inscrire, dans la mesure du possible, dans une économie non marchande et bas carbone (avec moins de gaz à effet de serre - GES) au plan écologique.
Une telle économie non marchande et de service public est potentiellement en capacité de lutter contre la "mal-bouffe" ou le mal-logement ou le "sans logis" . L'exigence de civilisation et de dignité humaine vise en effet une alimentation de qualité et un logement suffisant et de qualité, pas des "passoires thermiques ».
Les "juristes de marché » liés aux milieux d'affaire et à la finance en lien avec l’immobilier d’investissement (MIPIM) ne servent pas ou très peu la dignité et la civilisation mais plus une société d'exploitation, d’exclusion et de souffrance. Une critique est donc à mener : Un autre droit est possible et d'autres juristes de tout niveau sont nécessaires aux mobilisations. Car on ne peut abandonner les droits à la solvabilité des marchés ou à l'emprise de la finance.
Nous pensons qu'il y a besoin sur ces secteurs d'un service non marchand à bas tarif ou du moins "à proportion des facultés contributives" (pour reprendre un langage fiscal) afin que tous et toutes puissent vivre bien. Ce qui implique souvent la gratuité comme pour les transports collectifs. Dans le logement ce sera bas tarif sans confondre tarification et prix de marché ni construire une « usine à gaz » illisible de la tarification (comme le fait la SNCF de ces dernières décennies).
In ne faut pas lâcher cette perspective tout à la fois sociale, écologique et démocratique. Il importe d'y travailler chaque jour tout comme ceux qui pensent chaque jour à "déconstruire l’Etat social issu du CNR » (le sieur Kessler) au profit de la classe financière qui ne savent que faire des dividendes accumulés sur leur compte au point d'investir dans le MIPIM.
La classe financière du 1 à 2 % dont on apprend sa détention d'un haut niveau de dividendes (cf France Stratégie et Oxfam) doit participer beaucoup plus à la construction du "social" chez les 98-99% d'en-bas.
Christian Delarue
Syndicaliste NFP et Convergence des SP
(Article repris avec quelques retouches du bulletin cgt retraités finances du 35)
MIPIM : Le Marché international des professionnels de l’immobilier (MIPIM) est une foire commerciale qui se déroule annuellement pendant le mois de mars à Cannes. Webinaire militant ou lire L’empire urbain de la finance - Pouvoirs et inégalités dans le capitalisme de gestion d’actifs de Antoine Guironnet et Ludovic Halbert
Sur Anthropocène et Entreprisocène lire VORTEX Faire face à l’Anthropocène de Testot et Wallenhorst ed Payot 2023. L’expression « tout çà pour les riches » (page 97) vient de là ainsi que les explications d’une floraison de termes autour de l’Anthropocène.
Au-delà de l’Anthropocène, de l’entreprisocène au richocène
https://amitie-entre-les-peuples.org/ECOLOGIE-et-RESILIENCES-du-PEUPLE-CLASSE-98-99
ENTREPRISOCENE : entreprises bancaires à investissement haut carbone
Note ATTAC sur les « Banques toxiques » .