Le classisme au-dela de la discrimination et du mépris de classe.
Le classisme, au-dela de la discrimination et du mépris de classe, c'est une politique de classe(s) sociale(s) dominante(s) à leur profit et productrice d'inégalités économiques et sociales !
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Citation de wikipédia sur le classisme.
"Le classisme est une discrimination fondée sur l’appartenance ou la non-appartenance à une classe sociale, souvent basée sur des critères économiques.
La discrimination classiste est fondée sur la stratification sociale, vision selon laquelle la société consiste en un ensemble de classes sociales différenciées et hiérarchisées. Les classistes qui assument leur appartenance à une classe sociale cherchent à légitimer leurs propres avantages, ainsi que les préjudices subis par ceux qui ne font pas partie de la même classe."
https://fr.wikipedia.org/wiki/Classisme
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Dépasser, conserver et aller plus loin !
Il apparait réducteur et insuffisant, selon nous, de définir le classisme uniquement comme une discrimination de classe ou comme mépris de classe. Il y a cela, mais c’est plus que çà. C’est aussi plus qu’une oppression, qu’un mépris de la « populace », qu’une stigmatisation des pauvres, qu’une mise à l’écart des plus démunis.
I - Commençons par la référence « en extension » sans trop de définition interne du terme
Le terme classisme est souvent invoqué lorsqu’on évoque une triple lutte : « Ni classisme, ni sexisme, ni racisme ». Mais on trouve aussi d'autres luttes comme celles contre les intégrismes religieux ou celles contre le spécisme (violences contre les animaux) ou celles pour la laïcité ou contre les impérialismes. Il y a plusieurs combats qui sont à mener de façon diverses par les gauches.
C’est que souvent les combats pour l'émancipation sont (trop pour certains) souvent séparés. Et des (certaines) forces de gauche militent pour les relier (imbrication, intersectionnalité, pluri-émancipation, etc ).
Les syndicats combattent les « politiques de classe » des classes dominantes (ou de leur représentant comme le MEDEF) ou des classes dirigeantes (élus de droite et de gauche en poste de pouvoir et acteur de ces politiques) - ce qu’on pourrait nommer donc le classisme - et le secteur associatif lutte lui, chacun pour son objet social : contre l’oppression raciste et contre l’oppression sexiste. Ces deux combats relèvent d’ailleurs dans le langage courant des questions dites « sociétales » alors que les autres luttes sont dites sociales.
Or la lutte contre le racisme est effectivement liée à d’autres enjeux. J’ai nommé cela, en tant que MRAP et ATTAC l «’antiracisme relié ». On le voit souvent, je l’ai dit, la formule générique d’un triple refus : « Ni classisme, ni sexisme, ni racisme ». Il s’agit d’un cadre. D’un premier cadre courant.

Définition en approfondissement, hors autres luttes.
Comme le sexisme vise le patriarcat et comme le racisme a lui aussi une critique de ce qui est systémique et structurel le classisme n’est pas que discrimination ou que stigmatisation des pauvres ou des "bras cassés" (1994) et autres fainéants. Il y a cela mais beaucoup plus que çà . Le classisme vise aussi de façon plus large et générale une domination de classe de ceux d’en-haut - la ou les classes dominantes - sous deux aspects :

Contre le peuple-classe 99% , du point de vue de « l’ordre des peuples » (Labica) ici un peuple-fraction et non un peuple-totalité (ethnique, nation, démocratie-citoyen).
Ici le contenu peut être le défaut de cohésion sociale (casse d’un monde commun), défaut de justice fiscale et salariale (sur-salaires aux riches), des politiques de privatisation, d’appropriation privée, les riches pouvant se passer de services publics à bas tarifs.

Contre les travailleurs du privé ou du public, du point de vue de « l’ordre des classes (sociales) ». On y ajoute les chômeurs et les précaires.
Pour conclure :
Le classisme définit assez bien le constat d'un Warren Buffet : « il y a une guerre des classes, c'est un fait, mais c'est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner. » (CNN 2005). Ce classisme a été combattu par le "we are the 99%" , soit le peuple-classe en lutte contre le 1% d'en-haut.
Le classisme, au-dela de la discrimination et du mépris de classe, c'est une politique de classe(s) sociale(s) dominante(s) à leur profit et productrice d'inégalités économiques et sociales !
Christian DELARUE
Le peuple-fraction se réfère à ceux d’en-bas large comme objet d’une politique de classe mais le classisme ne peut viser que certaines catégories défavorisées. Une politique globale classiste peut tantôt cibler la « classe moyenne » ou les fonctionnaires ou les publics « bénéficiaires » de divers dispositifs en accusant les tricheurs. Le classisme use du mépris de classe mais ne s’y réduit pas.