MAUX : Impérialisme, colonialisme, productivisme, classisme, racisme, sexisme, intégrisme religieux : Le nouveau sujet intersectionnel
La question est celle-ci : Faut-il penser qu'il n'y a plus - comme sujet historique - que le fort modeste (pour la France en tout cas) mouvement intersectionnel, réel ou déclaré tel, d'abolition des dominations diverses - productivisme, classisme, racisme, sexisme, intégrisme religieux etc - au lieu et place d'un très vaste sujet collectif, réel (parfois) déclaré ou désigné (le plus souvent) comme acteur du changement social au plan national, continental et mondial, comme acteur collectif portant, dans la rue ou dans les urnes, un projet d'émancipation politique, social et environnemental et qui serait - pour moi- le peuple-classe multicolore, et ce en lien avec les forces de mobilisation du prolétariat (prolétariat entendu au sens large comme ensemble des travailleurs salariés, cadres compris, sauf le très haut encadrement nettement au service de l'oligarchie) ? Il semble que l'on trouve cela sous la dénomination d'antiracisme politique et d'intersectionnalité. Ce n'est pas franchement exprimé ainsi, d'autant que certains - comme Pierre Khalfa par exemple - plaident pour l'abandon de tout sujet collectif pour le changement social. Seul le projet compte.
Cet abandon du "sujet" est certes concevable sans faire hurler mais il peut poser question à deux niveaux, d'une part si on cesse de nommer l'ennemi d'en-haut , soit l'oligarchie (cf Alain Cotta) ou les élites (cf Thierry Brugvin) ou la Caste (si on vise le plan mondial) au-dessus de l'humanité-classe ; et d'autre part si on fait appel à des communautés fétichisée (avec Majuscule) , des communautés trop englobantes qui cache trop souvent (pas toujours) l'ennemi intérieur : Famille, Entreprise, Nation, Europe, Monde, communauté religieuse, etc...
Quand à la notion d'intersectionnalité, elle pose bien, contre toute une forte tradition de juristes antiracistes et depuis fort longtemps - ce qui fait problème -, la légitimation d'un type de sujet porteur d'un agir émancipateur qui sont - pour le dire ici rapidement - des femmes noires (ou arabe ou rom) triplement dominées, au plan sexiste (comme femme violentée), au plan raciste (comme noire discriminée) et au plan classiste ou économico-social (comme ouvrière exploitée voire surexploitée, ou comme chômeuse de longue durée, ou comme travailleuse indépendante, etc.
Pour nous ce sujet intersectionnel est au mieux un "micro-sujet" - encore problèmatique pour les générations antiracistes fondées sur l'universalisme - pour une théorie d'agitation aux marges du peuple-classe multicolore , lequel peuple-classe multicolore reste soit le cadre des alliances de classes (travailleurs du public, travailleurs du privé, petits patrons, travailleurs indépendants) soit le bloc à prétention hégémonique contre ""l'intégrisme"" de la rentabilité et de la productivité capitaliste ou pour le dire autrement la très vaste composante mobilisable contre l'oligarchie dominante et prédatrice, aussi bien pour les hommes que pour les femmes des 99% (grosso modo) d'en-bas.
Christian DELARUE
Alexandre Jaunait et Sébastien Chauvin, « Représenter l’intersection. Les théories de l’intersectionnalité à l’épreuve des sciences sociales », Revue française de science politique, vol. 62, n°1 ; février 2012, pp. 5-20, [http://www.cairn.info/revue-francaise-de-science-politique-2012-1-p-5.htm
"Antiracisme relié" vers l'intersectionnel en restant sur une base universaliste | Le Club de Mediapart

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PARIS TROCADERO le 21 Janvier à 14 H
Nous marcherons le 21 janvier pour témoigner notre solidarité avec la Women's March on Washington, car défendre les droits des femmes aux Etats-Unis, c'est défendre les droits des femmes en France et dans le monde entier. Nous marcherons contre les incitations à la haine, les attitudes discriminatoires, les messages et actions réactionnaires. Cette marche se veut ouverte à toutes et tous, et chaque individu.e partout dans le monde sera le/la bienvenu.e. !
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