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Billet de blog 22 juin 2014

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Quelle démocratie pour l’égalité ?

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Quelle démocratie "sociale" pour l’égalité ? 

Moins en-haut, plus en-bas !

La démocratie peut favoriser la participation citoyenne mais pas nécessairement l’égalité !

"Egalité et démocratie vraie voilà ce qu'est la gauche." (Lordon)

Pour le fond philosophico-politique lire « Démocratie et égalité » d’Eric Keslassy Ed Bréal 2003.

1- Egalité liée à justice sociale, elle-même liée à la cohésion sociale.

Comme toute notion très englobante on lui a trouvé des déclinaisons qui précise son contenu. On distingue en effet plusieurs sortes d’égalité : égalité de droit et égalité de fait, égalité des chances (méritocratie) et égalité réelle (compression des inégalités et dynamique de justice sociale et fiscale), égalité des conditions, égalité-équité, politique de régulation vers plus d’égalité dans l’Etat social (capitaliste) ou dans un Etat socialiste ou écosocialiste. 

Il y a aussi les combinaisons « égaliberté", égalité et fraternité (binôme de la culture ouvrière en France avec la laïcité), "liberté, égalité et fraternité » (culture nationale opposée à travail, famille, patrie) sans oublier le quatrième vecteur d’égalité dans la liberté : la laïcité. 

Sur ces différents points et sur ceux à suivre on peut lire avantageusement « Démocratie et égalité » d’Eric Keslassy Ed Bréal 2003 L’auteur convoque aussi bien les grands classiques Locke, Montesquieu, Rousseau, Constant, Tocqueville, Marx, Weber que des penseurs récents comme Hayek, Nozic, Mises pour les ultra-libéraux et pour une démocratie plus sociale plus soucieuse de l’égalité, Habermas, Rawls, Walzer, Manin, Schnapper, Sen, 

2 - La démocratie est-elle un état ou une dynamique?

Si l’on parle en termes de dynamique ou de processus, alors il faut évoquer la démocratisation de la « démocratie réellement existante » ou son inverse régressif, soit sa dégénérescence autoritaire donnant pouvoir à une gouvernance oligarchique.

Si l’on évoque un état alors on pensera à un régime politique fondé sur l’intervention des citoyens (certains pas tous) ; un régime établi passible certes d’aménagements à la marge pour favoriser (ou non) plus de démocratie (démocratisation).

 Une pensée critique peut marier dynamique et état afin de penser des seuils qualitatifs. Car pour franchir ces seuils - passer à une alter-démocratie par exemple- il faut enclencher des réformes importantes à effet-cliquet. Alter-démocratie est un terme générique de réception des diverses propositions de démocratie radicale ou de démocratie réelle ou de démocratie directe et autogestionnaire ou de démocratie sociale (qui intègre les entreprises dans le jeu citoyen).

3 - Pour une autre démocratie que celle existante !

La "démocratie-oligarchique » qui caractérise la « démocratie réellement existante » est bien capable de favoriser la participation citoyenne et populaire grâce à une certaine décentralisation mais elle est incapable de créer une dynamique d’égalité, d’égalisation pour parler de façon dynamique. Trop de centralisme jacobin y serait probablement critiqué même si une politique de gauche contra-développement inégal et combiné (Trotsky) était enclenchée pour l'harmonsisation des territoires.

On peut même dire à l’examen que la décentralisation comprise comme le nouveau must de la démocratie sous les diverses formes historiques connues a produit plus d’inégalités entre les territoires - dans une zone de 15 kms2 on peut trouver ainsi trois prix de l'eau différents- mais aussi entre les différentes couches sociales que d’égalisation sociale et territoriale.

Il y aurait là une véritable aporie de la démocratie qui se voit dans l’impossibilité d’assurer une égalité entre tous au-delà de l’égalité formelle. La démocratie libérale peut s’attacher avec succès à fournir plus de liberté(s) à tous dans l’abstrait mais à certains seulement dans le réel. Elle échoue à articuler liberté avec égalité et fraternité d'ou son penchant historique à glisser vers le "travail, famille, patrie" de l'extrême-droite  plus le modèle ultralibéral de papa JMLP que celui de la fille MLP qui parle social en pensant national ; d'ou l'utilité conceptuelle de distinguer peuple-nation de peuple-classe car ce sont deux cercles différents.

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