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Billet de blog 23 septembre 2022

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Marxo-populisme d'émancipation du peuple-classe

MARXO-POPULISME PRO-EMANCIPATION DU PEUPLE-CLASSE

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MARXO-POPULISME PRO-EMANCIPATION DU PEUPLE-CLASSE

Deux modèles qui se cherchent (pas de corpus ou doctrine nettement figée, aboutie) émergent : Un populisme marxiste au sein de la FI d'une part mais aussi un marxo-populisme altermondialiste de mobilisation des peuples vers une alternative.

Illustration 1
1%peuple-classe © PR@CD

La question du populisme est stratégique car il pose la question de l’émancipation sociale des 99% dans toutes ses composantes, vers une alternative de société de type écosocialisme tandis que la question des alliances est tactique et dépend du contexte.

Combiner marxisme (lutte de classe) et populisme (lutte du peuple) n’est pas simple mais après tout on a bien pu théoriser jadis un freudo-marxisme plus complexe encore donc pourquoi pas un marxo-populisme. On a eu aussi un darwino-marxisme ou son inverse un marxisme darwinien. Faisons donc court ici.

Le populisme de gauche est défini en six points dés le début du livre "Le populisme de gauche" de Manuel Cervera-Marzal (sorti en 2021 à La Découverte) 

Ces 6 points sont repris ici largement mais avec des ajouts personnels :

1) La critique du néolibéralisme, du productivisme et toutes formes de discriminations jusqu’à la promotion de l’éco-socialisme

2) Il retraduit le clivage droite-gauche en clivage peuple-oligarchie ou peuple-classe contre classe dominante dans une perspective d’émancipation.

3) Il se dote d’un leader charismatique apte à incarner toutes les composantes du peuple-classe des plus pauvres aux plus aisées hors le 1%. JLM évoque d’ailleurs volontiers la classe ouvrière même s’il parle aussi aux autres infirmières, enseignantes, du public.

4) Il s’appuie sur les mobilisations sociales en leur offrant un prolongement au sein des institutions étatiques

5) Il réinvesti les signifiants accaparés par la droite : la nation, l’ordre, la souveraineté.

Ce dernier point fait d’ailleurs souvent problème vu de gauche tant pour JLM que pour Roussel. Le drapeau BBR ne signifie nullement abandon du drapeau rouge du communisme ni de l’Internationale mais une combinaison des deux symboles et des deux signifiants. Mais surfer sur l'identitaire ou le "communautarisme national" est jugé dangereux par certain-es à gauche. Mieux vaut prendre ses distances sur ce point.

L’idée de leader charismatique est aussi contestée par les plus militant-es qui n’ont pas besoin d’incarnation. Mais la base apprécie ce rôle de JLM. Pour d’autres ce sont les mesures antilibérales proches d’un anticapitalisme qui susciteront rejet.

Le marxo-populisme de la FI se calerait entre marxisme des néo-trotskismes (NPA et autres) et social-démocratie complètement « décaféiné » (MCM dixit)

Le marxo-populisme est moins orthodoxe que le marxisme classique et il diffère du populisme de gauche en étant moins identitaire. Il intègre aussi plus les autres formes d'émancipation.

Christian Delarue

Classes et strates

Illustration 2
courbe prelev © CGT Fin Ch DLR ufr

De façon orthodoxe « Les classes se définissent non pas par le niveau de revenu des individus qui en relèvent ni par le type d’activité qui est le leur, mais par le rapport qu’elles entretiennent avec les moyens de la production sociale. » (Stéphano Petrucciani - 1). Là dans le marxo-populisme on combine classes et strates ! On a donc des petits patrons comme des gros et surtout des très gros. Idem pour le salariat qui a son échelon de commandement à hauts revenus ! Et ce n'est évidemment pas sans enjeu. D'autant que la propriété de l'entreprise a évoluée avec sa financiarisation et sa cotation en bourse. Le marxo-populisme intégre l'aspect accumulation de richesse en plus du facteur exploitation de la force de travail.

Mais c’est toujours le rapport social de production qui ordonne les classes en conflits : ceux propriétaire d’usine ou d’entreprise ou ceux simplement mandataire de gestion d’un côté ni sont pas ordinairement au même niveau de richesse que de l’autre côté - en face - ceux et celles qui vendent leur force de travail pour vivre ! On trouve des cadres salariés a plus de 10000€ par mois et ce n'est pas sans importance. On va trouver des petits patrons à 3000€ par mois et ils poseront les problèmes différemment que le MEDEF.

1) Le concept de classe dominante dans la théorie politique marxiste

https://www.cairn.info/revue-actuel-marx-2016-2-page-12.htm

2) Pour Jacques Bidet on doit parler de classes dominantes au pluriel

https://www.cairn.info/eux-et-nous--9782841748839-page-19.htm 

car non seulement elle est stratifiée horizontalement mais surtout elle est clivée en deux branches verticales, l'une proprement capitaliste et l'autre de gestion de capital les DRH du capitalisme (pour reprendre une expression récente. On pourrait négocier plus avec une branche qu'avec l'autre. Pour moi, le conditionnel est de rigueur . Ne pas se faire trop d'illusion est préférable. "Entreprendre pour espérer , persévérer pour réussir" mais par en-bas et pour en-bas. Et si "çà fait nation" par excroissance des luttes alors c'est que les classes dominantes cèdent sur leurs pouvoirs de classe !

3) Gilens Martin et les 10% (cité par Stephane Petrucciani dans une recherche ci-dessus sur la classe dominante):

Le chercheur américain Martin Gilens a montré, grâce à une riche documentation, que, dans le cas des États-Unis, les politiques publiques sont généralement beaucoup plus en phase avec les préférences du 10 % des plus riches de la population qu’ils ne le sont avec les 90 % restants : « le gouvernement américain répond certes aux préférences du public, mais sa réactivité est particulièrement sensible à l’appel des citoyens les plus riches. En réalité, la plupart du temps, les préférences de la grande majorité des Américains semblent n’avoir pratiquement aucun impact sur ce qu’un gouvernement peut choisir de faire ou de ne pas faire .

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