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Billet de blog 24 décembre 2018

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Gilet jaune non raciste

GILETS JAUNES NON RACISTES (en nombre, au pluriel)

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Gilets jaunes non racistes (en nombre, au pluriel)

Préalable :

Il n'y a pas de gilet jaune officiel pouvant dire une ligne, une orientation sauf quelques revendications générales de justice sociale et fiscale puis dans les derniers temps une volonté de changement démocratique avec le référendum d'initiative citoyenne (RIC) ou populaire (le RIP). Le tout se discute encore sur les ronds-points de Noel.

Ceci étant précisé, il importe de souligner que l'immense majorité des gilets jaunes sont soit clairement antiracistes et non xénophobes (contre les migrant.es internationales contraint.es), soit plus simplement à dire ces questions hors sujet chez les Gilets jaunes. Hors "objet social" en quelque sorte ! 

I

Racisme et autres formes de positions réactionnaires

On trouve ici ou là quelques ronds-points tenus par des "patriotes" très imbus de nationalisme viscéral très éloignés des revendications sociales des Gilets jaunes aux fins de mois difficiles. Ces patriotes détournent les revendications sociales vers de l'identitarisme au lieu de les défendre . Les Gilets jaunes existent ailleurs en Europe. Ils sont le "peuple d'en-bas", le bloc social d'en-bas, celui des classes sociales modestes et moyennes basses (grosso modo de 0 à 2 fois le smic) !

De fait, il y a certes des racistes, des xénophobes, des sexistes, des homophobes, des sécularistes (ultra-laïcité), des intégristes religieux, des sexyphobes, des sexoséparatistes chez les gilets jaunes... comme chez les français ! On peut les condamner - je le fais ici - mais sans faire pour autant du "racisme anti-gilet jaune". Sans généraliser donc.

Les gilets jaunes ne sont pas plus racistes que les français globalement. Le racisme, comme le sexisme, l'homophobie, la lgbtphobie, se rencontrent dans toutes les couches et classes sociales de la société française. Mais ce constat n'est pas une excuse pour signifier publiquement que le racisme antisémite ou une autre forme de racisme, n'est pas une opinion. La loi l'interdit. C'est donc condamnable.

Pour autant il faut se garder d'user du même mécanisme que les racistes. Partir de ce qui est très contestable chez certains (une minorité) et généraliser à tous. Or j'ai remarqué cette généralisation très contestable.

Cela ressemble par exemple au propos suivant : Des musulmans sont des intégristes sexyphobes ou-et sexoséparatistes, d'ailleurs tous le sont peu ou prou ! Ce type de raisonnement qui globalise est faux et source de racisme. Il s'agit d'une mise en communauté forcée.

II

Réciprocité des violences.

 On constate aujourd’hui, au-delà des formes de critiques symboliques "primaires" de Macron (trancher la tête du roi, etc.) - dont certaines sont illégales - analysables comme réponses trop "basiques" au mépris de classe incroyable du locataire de l'Elysée,  des formes de "richophobie" ! 

Il y'a aussi une vive critique des nouveaux mots contraire à une République sociale, une République authentique, comme Star-up nation et Entreprise-France avec le peuple-classe derrière les "premiers de cordée" du 1% d'en-haut. C'est détestable ce langage. Détestable aussi le 'traverser la rue pour trouver un job". D'autres encore !

La question des violences policières n’est pas traitée ici mais il y a des positions contrastées chez les Gilets jaunes : défense parfois, vives critiques souvent. Et cela se comprend le plus souvent.

III

La "richophobie" se comprend.

On peut certes répondre que "ce sont les oppressions qu’il faut haïr et pas les humains" (c'est partiellement vrai mais c'est surtout un bon mécanisme intellectuel de distanciation de la haine de classe) . Cependant l'argument a ses limites car ces oppressions dites systémiques ou structurelles contre le bloc social d'en-bas ont bien des individus porteurs. Elles ne tombent pas du ciel ! Elles viennent d’en-haut, tant des gouvernements de droite et de gauche (Mitterrand post 1983 à Hollande) et derrière, le MEDEF et l'Etat-medef (livre sur la Caste de Mauduit récemment) et plus globalement des classes sociales dominantes (au pluriel) ou du 1% d'en-haut.

Dans la mesure ou il n'y a pas violence - mais il y a aussi de la violence d'en-haut (pas d'hypocrisie), cette richophobie doit se comprendre comme une critique des responsables de la prédation économico-sociale et des fortes inégalités sociales.

Le Président de Renault-Nissan qui percevait 25 000 euros par jour était jugé grand voleur et ce même si son action s'inscrivait dans la loi ; et ce bien avant qu'il soit appréhendé au Japon. Ce qu'on appelle, plus ou moins justement, la financiarisation du monde, autorise légalement une sorte de prédation sociale et écologique fort nuisible quoique légale.

Christian Delarue

 ADDENDUM

Du MRAP

Rien, rien, rien !

Rien n’a jamais justifié et rien ne justifiera jamais des propos et des comportements antisémites…

Le MRAP condamne avec force ceux qui ont été tenus par des « gilets jaunes », à une vieille dame qui les mettait en garde contre le caractère antisémite que revêt le geste de la « quenelle » ou encore ceux tenus par des « gilets jaunes » qui ont entonné, -à l’instar de l’ « humoriste » antisémite Dieudonné dans ses spectacle-, le nauséeux chant de la « quenelle ».

Le MRAP n’est pas insensible au caractère social et politique des revendications « des gilets jaunes ». Le combat antiraciste est intimement lié aux problématiques économiques et sociales. La montée de la précarité, du chômage, des inégalités, de la pauvreté minent nos sociétés. C’est sur ce terreau que prospèrent les idées, les porteurs idéologiques du racisme et de la xénophobie.

Cependant, aucune cause sociale, économique, politique, aussi pertinente soit elle, ne pourra jamais légitimer des comportements racistes, homophobes, xénophobes, sexistes, etc.


Le MRAP appelle tous ceux qui sont attachés à l’égalité et à la justice sociale, “gilets jaunes” ou non, à isoler les porteurs de haine qui ruinent l’espérance d’une société émancipatrice.

Paris le 24 décembre

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