La haine de la bipolarisation n'est pas nécessairement une haine de l'oligarchie et un amour de la démocratie !
Laurent de Boissieu regrette - aspect idéologique concevable - dans son article par ailleurs de facture "science politique" (1) la bipolarisation de la vie politique - à partir de 1977 . Il a ce regret non pas pour l'absence des forces d'alternative mais pour l'absence du "centre" dans le camp de l'alternance. Or le camp de l'alternance c'est au mieux le maintien des pouvoirs de l'oligarchie politico-financière, au pire son renforcement avec plus de ploutocatrie prédatrice et captatrice comme celle qui sévit tant en Grèce, qu'en Italie qu'en France.
Le camp de l'alternative postule concrètement et à divers niveaux - local, national, européen et même si possible au plan mondial - plus de démocratie et plus de social dans une perspective de développement soutenable. Ce camp politique de l'alternative réside en France pour partie chez les écologistes mais surtout dans le Front de gauche et dans les autres partis d'extrême-gauche. Le Front de gauche entend jouer plus les "urnes" que la "rue" alors que le NPA, LO et le POI comptent plus sur les grèves et les manifestations que sur les élections et la représentation parlementaire. Mais dans les deux cas on est en présence d'une forme de démocratie certes délégataire mais qui entend donner plus de place au peuple-classe (2) et moins de pouvoir à l'oligarchie, aux créanciers et aux puissants en général. Cela se traduit par des propositions concrètes variables qui concernent l'instauration de la proportionnelle (bilan à tirer de celle de 1986), le cumul des mandats horizontaux et verticaux, des rémunérations raisonnables des grands élus, la parité hommes-femmes, etc.
CD
1) La bipolarisation de la vie politique française de Boissieu, Laurent. France-politique.fr.
http://www.france-politique.fr/bipolarisation.htm
2) Le peuple-classe c'est l'équivalent de la "classe fondamentale" de Jacques Bidet. C'est l'autre de la "classe dominante bi-polaire"