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Billet de blog 30 juin 2014

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La difficile construction d'un antiracisme au coeur des peuples-classe d'Europe !

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Antiracisme & altermondialisme

La difficile construction d'un antiracisme au coeur des peuples-classe d'Europe !

Dans les différents Forum sociaux européens il y a bien eu des rencontres pour organiser la riposte antiraciste mais cette organisation s'est éclipsée et marginalisée au point de se détacher des comités locaux . Au final, c'est au sein de chaque Etat nation qu'est renvoyé le travail de lutte contre le racisme . Mais ce travail ne doit pas avoir seulement un contenu national. Autrement dit il est demandé aux "antiracistes alter" d'avoir le souci d'un antiracisme européen. Il s'agit d'une forme volontariste, abstraite, de compensation de la faiblesse d'implantation et d'organisation au plan européen. C'est que les associations antiracistes sont faibles dans la plupart des pays, beaucoup plus que les syndicats de travailleurs par exemple. Il n'existe donc pas, pour être clair, une CES de l'antiracisme. Il y a par contre des réseaux contre l'anti-fascisme principalement venu de Grèce.

 Il ne peut y avoir de réel et efficace antiracisme, sous toutes ses formes, sans ancrage solidaire au sein du peuple-classe . J'injiste sur ce peuple social opposé à la minorité prédatrice d'en-haut , le1% riche dans des pays très riches ! D'ou les liens avec les syndicats (proximité du monde du travail) et-ou l'altermondialisme (celui montrant explicitement le rapport oligarchie:peuple-classe). Il faut, on le voit bien, à la sortie de ce scrutin européen, sortir d'une vision a-sociale et a-classiste. Ce scrutin accuse quasiment toute la classe politique historique mais surtout les partis de gouvernements et les gouvernements ayant participés aux politiques d'austérité (anti-sociale). 

A la question sociale stricto-sensu s'ajoute celle dite "sociétale" avec ce qui concerne la xénophobie et le racisme, le sexisme et l'homophobie, la laïcité et le sécularisme. Il faut concevoir une autre démocratie une alterdémocratie participative beaucoup plus inclusive vers en-bas et plus exclusive vers en-haut ! Ceux et celles au bas de la société qui ne votent doivent avoir plus d'intérêts et de pouvoirs pour décider et ceux (peu de femmes) qui ont tous les pouvoirs en-haut contre la société doivent en lâcher tout comme ils doivent cesser d'accumuler la richesse financière et matérielle contre les peuples-classe.

Il ne peut y avoir de réel antiracisme, sous toutes ses formes, au coeur d'une société néolibérale qui sacrifie les couches sociales populaires sur l'autel de la finance qui elle accumule les profits gagnés sur l'exploitation des travailleurs du privé mais aussi du public. Le travaillisme néolibéral a pour effet pervers de faire travailler toujours plus celles et ceux qui travaillent déjà et de laisser dans la précarité, le chômage et les bas revenus tous les autres . Le racisme grandit dans cette situation qui est le fait principal de l'oligarchie, le fait des politiques des différents gouvernements. Car c'est bien l'oligarchie financière, en collusion avec les politiques, qui exigent de l'Etat non seulement des privatisations mais aussi une casse plus générale encore de l'Etat social, une casse des services publics, un refus de créer un système fiscal relativement juste. 

De ce fait les personnes les plus fragilisées au niveau de l'emploi, par le chômage de longue durée et par l'emploi précaire et mal payé se voient, en outre, subir les loyers chers dans le logement, les prix chers dans les transports, dans la santé, dans la nourriture (sauf la mal-bouffe), dans les outils de communication. La crise de l'insolvabilité n'est pas à voir uniquement du côté des politiques d'emploi et des salaires ; il faut aussi remarquer que les services publics chargés de satisfaire les besoins sociaux fonctionnent de plus en plus mal (politiques budgétaires restrictives) mais aussi et surtout sur le mode de la rentabilité à l'image des entreprises privées. C'est là un effet du néolibéralisme. Nous renvoyons ici au gros livre de Dardot et Laval.

L'individu raciste se trompe de colère. Au lieu de montrer le réel responsable de la crise économique et sociale: la bourgeoisie bancaire, l'oligarchie financière, les politiques austéritaires anti-sociales de droite (UMP) ou de "centre gauche" (PS) il va montrer son voisin de son quartier ou même un bouc émissaire fantasmé: le Rom, le maghrébin, l'africain, le migrant. La délinquance frappe tous les milieux sociaux. Il y a la délinquance en col blanc (au sommet de la société) et la délinquance en col bleu chez les ouvriers, employés et autres membres des couches défavorisées, de "souche" ou non. La répression s'abat plus sur les seconds surtout lorsqu'ils sont "d'origine étrangère". N'oublions pas l'automne 2005 et la répression féroce qui s'est abattue sur les quartiers délaissés de la République.  L'Etat policier répressif allié à la gouvernance xénophobe de l’Union européenne sévit chaque jour contre les nouvelles générations d’ immigrés qui sont bloquées aux frontières au prix de milliers de morts comme à Lampedusa, avant d'être poursuivies comme « clandestins » pour être jetés par dizaines de milliers dans les centres de rétention.

Christian DELARUE

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