Election présidentielle en Tunisie

"Tunisie : Abdelfattah Mourou, candidat du parti islamiste Ennahda à la présidentielle." Alors qu'en France, des politiciens, des journalistes, de pseudo-intellectuels, de pseudo-politologues, nous rabâchent aux oreilles, et ce depuis 2011, que la Tunisie a connu une "révolution", nous avons un pouvoir chancelant prêt à céder la place aux islamistes d'Ennahada. II y a quatre ans, j'ai rencontré Gilles Kepel, et j'en ai profité pour lui dire combien je récusais le terme de révolution, faute de constater un changement véritable, dans les structures sociales et politiques dans ce pays. Avec sa connaissance aigüe du monde arabo-musulman, Gilles Kepel m'a répondu qu'il partageait cette analyse. Aujourd'hui, les forces politiques en présence sont toutes sur des positions économiques ultralibérales, et ne peuvent prétendre à résoudre, la crise économique qui crée le mécontentement populaire. Par conséquent, celui-ci risque fort d'être récupéré par les islamistes d'Ennahada....Un drame à venir! Avec un million 694 mille individus, qui sont en 2018, en dessous du seuil de pauvreté, vivant avec moins de 1,25 dollar par jour, équivalent de 90 dinars tunisiens par mois (source Institut National de la Statistique (INS), Tunisien ), le pays offre aux islamistes une terreau pour l'émergence de groupes radicaux violents opposés à toute forme de démocratie laïque et modérée. Par ailleurs, la Tunisie, compte plus de 360 000 étudiants dans ses centaines d'universités et établissement d'enseignement supérieur, ce qui représente un potentiel intellectuel considérable, pour la construction d'une force politique démocratique, laïque, et....révolutionnaire!