On va allègrement dans le mur !
« La gauche unitaire » est une belle ambition mais, à moins de 18 mois de l’élection présidentielle de 2027, elle apparaît sacrément compromise.
Certes, après l’échec funeste de 2022 et ses conséquences désastreuses pour le pays, nous pouvions espérer que la leçon aurait permis de dégager des enseignements utiles et que l’erreur ne se représenterait plus. Pourtant, la situation actuelle, telle que nous pouvons l’entrevoir, ne laisse émerger aucune perspective encourageante, bien au contraire . Face à la montée incessante de l’extrême droite, la gauche se présente très divisée ; deux candidatures semblent déjà déterminées : celle de Mélenchon et celle de Glucksmann. Par ailleurs, au lendemain de ce week-end des 15 et 16 novembre, se confirme le fait qu’une primaire aura lieu à l’automne prochain au sein de la « gauche unitaire ».
A ce jour, le Parti communiste ne s’est pas prononcé sur une éventuelle candidature et ne semble nullement dans la perspective de soutenir l’une ou l’autre dynamique. Enfin hier, 16 novembre, les tenants de la social-démocratie parmi lesquels Hollande, Delga, Glucksmann, Cazeneuve se sont réunis pour affirmer leur volonté d’être présents dans les prochaines échéances.
Pour formuler le contexte brièvement : sauf « miracle », la gauche sera représentée par au moins trois, voire quatre candidats (sans compter les petits partis d’extrême gauche qui sont systématiquement présents à cette échéance). Dès lors, pour être clair et objectif sur l’issue du scrutin des présidentielles de 2027, l’extrême droite arrivera au pouvoir. Ce sera la conséquence inéluctable des errements d’une partie de cette gauche qui a quelque peu oublié ses engagements vis-à-vis du peuple français, ce sera de même la conséquence de stratégies qui privilégient les égos à l’intérêt général.
Certains émettent la sentence qu’il y aurait deux gauches irréconciliables ; c’est une considération un peu rapide. Soyons intelligents et reconnaissons que, face à la perspective de l’arrivée de l’extrême droite à la tête du pays, il y a, au sein de la gauche et de l’écologie, un socle de convictions autour duquel une dynamique est possible : ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous divise ! Il s’impose, toutefois, que ceux qui se prétendent agir pour le bien-être général se déterminent par une position claire et sans ambiguïté par rapport au pouvoir actuel. Dans le respect du peuple de France et pour ne pas trahir les engagements, préserver une cohérence entre les composantes, il serait nécessaire, avant tout, que certains responsables annoncent ce qu’ils feront ; ainsi, il faut faire preuve d’une honnêteté sans faille : il est difficile, par exemple, pour le même responsable, de soutenir la démarche de « la gauche unitaire » et parallèlement préparer l’investiture par le Parti socialiste de la candidature de Glucksmann.
Dans quelques petits mois auront lieu les élections municipales ; certains, à gauche, ont fait le choix stratégique de mener campagne seuls, en dépit de toute dynamique existante. D’autres évoquent une union de la gauche mais pas complètement, excluant de fait une composante. Ce type de démarche est contraire aux attentes de la population et risque d’être fatal.
Alors, il est vital, pour la France, de mettre en œuvre une vraie démarche d’Union, sans exclusive, et avec l’intention durable de porter une dynamique pour le pays. C’est ce changement radical que nous attendons de l’ensemble des composantes de la Gauche ; à défaut, la peste brune s’installera.
Oui, c’est d’une vraie primaire dont la gauche a besoin, mais naturellement au sein de laquelle devront participer toutes les forces de la gauche et de l’écologie, sans exclusive, et au sein de laquelle les différents candidats devront s’engager à respecter le verdict du premier tour. Le candidat ou la candidate qui arrivera en tête bénéficiera du désistement et du soutien des autres.
Alors, tout est encore possible !
CD, le 18 novembre 2025