Les Insoumis marseillais entre dynamisme, frustrations et impatiences.
Les Insoumis marseillais ont fait preuve depuis ce début d'année, et pour certain depuis la déclaration de candidature de JL Mélenchon (février 2016) et la création des groupes d'appui, d'un particulier dynamisme.
Les séquences ce sont enchaînées, élections présidentielles puis législatives avec à chaque fois des résultats probants : JLM en tête au premier tour de la présidentielle avec 24,82 % des voix devant Marine Le Pen. Elections législatives : Élection de Jlm dans la quatrième circonscription et de bons résultats de nos candidats dans les autres, (Hendrik Davi au deuxième tour dans la cinquième).
Le temps de la pause estivale a été très court, il leur a fallu préparer les Amfi d'été à Marseille qui ont été, chacun s'accorde à la reconnaître, un grand succès politique.
Les Ordonnances Macron contre le code du travail et les salariés, ne leur ont pas laissé le choix. La rentrée se devait d'être combative et elle l'est. Leur présence en nombre à la première manifestation du 12 septembre à l'appel des organisations syndicales le montre. Maintenant il faut préparer le 21 et le grand rassemblement citoyen du 23 à Paris.
Alors bien sûr, dans cette succession de séquences intenses, tout n'est pas parfait et le fonctionnement de la FI, dans cette période transitoire avant notre Convention, engendre frustrations, interrogations et impatiences.
Les frustrations et interrogations :
Les élections législatives, particulièrement dans la quatrième circonscription et, dans une moindre mesure, la préparation des Amfi, a nécessité l'apport de renfort extérieur. « les parisiens » comme l'on dit chez nous bien que leur origine ne soit pas « certifiée »
Les groupes d'appui, leurs initiateurs et principaux militants, maintenant que les séquences d'urgences sont passées, ressentent, pour nombre d'entre eux, un malaise quant à leur part dans les décisions et vie de La FI à Marseille.
Bien que les GA soient largement autonomes dans leurs décisions d'action sur leur périmètre, le sentiment que des choses leur échappent et qu'ils ne sont plus que des exécutants, est prégnant.
Que faire ? Comme dirait l'autre.
Communiquer, communiquer.
Lors des batailles électorales les GA avaient l'habitude de se rencontrer, d'échanger. Les occasions se font maintenant plus rares. Peut être qu'une rencontre périodique (périodicité à fixer) permettrait peut -être de répondre à bien des questionnements et malentendus.
Notre convention n'étant prévue que fin novembre il serait dommage que notre dynamisme, dans cet intervalle, et ce n'est vraiment pas le moment, soit affecté par ces frustrations et interrogations.
L'échange direct et sincère vaut mieux que les discussions de couloir et les posts acerbes.
Les impatiences.
Quelle structuration ? Comment fonctionner à l'échelle de la ville ?
Ces questions sont dans toutes les têtes, elles sont légitimes et c'est à elles que notre Convention doit répondre et répondra, mais nous savons que la tache est d'autant plus importante que nous avons l'impérieuse nécessité de faire du neuf.
Nous avons des acquis :
la forme « mouvement » ouvert et inclusif peu d' insoumis semble vouloir le remettre en cause.
l'organisation en Groupes d'appui ( l’appellation n'est pas gravée dans le marbre) sur un périmètre défini et tournés vers l'action.
un programme politique pour la législature, l'Avenir en commun.
une stratégie politique pour parvenir au pouvoir et l'appliquer, « fédérer le peuple »
Le plus grand danger qui nous menace c'est que, dans la précipitation, la structuration de notre mouvement, reproduise d'une manière ou d'une autre de vieux schémas d'organisation.
D'autant que certains ne font pas que se précipiter. Ils semblent vouloir mettre en place des formes de structurations sans attendre la Convention de tous les Insoumis.
Ici, une création d'une association territoriale, là des accords partidaires pour les élections territoriales, là encore des assemblée générales de circonscription. Tout cela au nom bien sur d'un processus « démocratique » : « nous étions cinquante et la majorité a décidé que….. »
L'on voit bien que ce type de démocratie est largement biaisée. Sur Marseille il y a environ 8000 Insoumis. Seule notre Convention, dont les détails ne sont encore pas totalement arrêtés, peut permettre une large consultation de tous les Insoumis, plus de 500 000.
Enfin la plus élémentaires des démocraties, consiste à respecter les règles que nous nous sommes données, jusqu'à ce que l'on en change. En tout premier lieu la Charte des Insoumis que nous avons tous acceptée en nous déclarant Insoumis :
« Aucun groupe d’appui ne peut engager la France insoumise dans d’autres élections que la présidentielle. Une cohérence nationale est indispensable à la réussite de nos objectifs. Aucun groupe ou rassemblement de groupes d’appui ne peut constituer de structuration ou d’outils intermédiaires à l’échelle d’un département, d’une région ou tout autre échelon en dehors de ceux décidés par le mouvement. »
Notre tache est ardue.
Nous devons dans être en pointe contre le coup d'état social de Macron. L'affrontement est décisif, imaginons un seul instant que nous n'arrivions pas à le faire reculer sur la casse du code du travail. Les mois suivants seraient, nul ne peut en douter, les pires mois de régression et de mise à bas de ce qui reste (encore) de notre modèle de société. L'heure est donc à l'action pas aux réunions de cénacles pour imaginer la structuration de notre mouvement.
La précipitation serait doublement pénalisante. Détournés de l'action, les insoumis reproduiraient dans le même temps des schémas d'organisation qui ont fait leur temps.
Christian Nochumson GA Chapitre.