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Billet de blog 15 avril 2009

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Epicure reviens ils sont devenus fous

Le bonheur pour la politique devrait être un sujet d'évidence dont on ne devrait cesser de parler comme la promesse incontournable de tout programme politique digne de ce nom. Ne disait on pas autrefois que le roi devait faire le bonheur de son peuple et non lui apporter trois points de croissance économique chaque année.

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Le bonheur pour la politique devrait être un sujet d'évidence dont on ne devrait cesser de parler comme la promesse incontournable de tout programme politique digne de ce nom. Ne disait on pas autrefois que le roi devait faire le bonheur de son peuple et non lui apporter trois points de croissance économique chaque année. Sarkozy nouveau roi médiatique a cru malin de faire de ce sujet un nouvel écran de fumée pour sa politique libérale pure et dure. Faire la mesure du bonheur et savoir que mon voisin est 2.5 fois plus heureux que moi est une idée baroque qui ne peut sortir que de l'imagination exaltée de ces économistes qui nous ont mis dans le mur. Cette merveilleuse commission chargée de définir la mesure du bonheur national brut dans ce monde de fou avec 4 prix Nobel d'économie pour le prix de 3, m'a décidé à me lancer comme un grand dans un Blog sur le thème du bonheur et de la politique. N'étant pas moi même malheureux j'ai là dessus quelques idées, je suis heureusement un peu feignant et je crains que mon blog n'ait ni la fréquence ni la régularité de certains. Allons y ouvrons le feu

Curieusement aujourd'hui tout se passe , comme si le bonheur allait de soi avec une croissance indéfinie. Dans notre culture Judéo-chrétienne, si la croissance va de soi, le bonheur ne va pas de soi, il est reculé dans un temps mythique qui se situe au-delà de la mort. En attendant il faut composer avec le malheur et la politique doit s'y ingénier. Si nous ne sommes pas très doués pour comprendre et produire du bonheur, nous devons nous tourner vers d'autres cultures : africaines traditionnelles, païennes antiques. Le philosophe Épicure dont Michel Onfray a rappelé l'immense réputation dans l'Antiquité, nous suggère une méthode de réflexion qui est curieusement aujourd'hui d'une grande modernité et s'applique fort bien à la politique.

Le grand bonheur nous dit le sage Épicure est le résultat d'une somme de petits bonheurs et non pas, comme on nous le rabâche trop souvent, une somme de sacrifices pour un grand projet qui nous fait rêver. Le rêve en politique conduit le plus souvent au désastre: le XXe siècle abonde en exemples catastrophiques.

En appliquant cette démarche à la politique sur des sujets de société limités, à partir d'une analyse des bonheurs et des malheurs qu'ils entraînent nous pourrions modestement envisager les actions politiques réalistes qui dilatent la dimension hédonique de leurs résultats. Au bout d'un moment nous ne nous apercevrions que se dégage un projet politique général de gauche, fondé sur le respect et la mise en valeur des individus. Cet humanisme pragmatique correspond mieux à une société devenue très individualiste qui perçoit mieux les enjeux du bonheur.

La concision nécessaire aux médias Internet ne permet généralement pas d'apporter les nuances qui sont la marque des gens cultivés. Qu'importe il faut vivre avec un temps où l'échange massif des idées compense largement l'enculage de mouches..

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