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Billet de blog 2 avril 2011

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Au summum de l'imposture: l'énergie nucléaire

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Daniel Vanhove

Samedi 19 Mars 2011


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Face à un séisme sans précédent, suivi d’un tsunami dévastateur, le
Japon est confronté à ses pires souvenirs et renoue bien malgré lui avec ses
cauchemars nucléaires d’antan : après les explosions nucléaires de
Hiroshima et Nagasaki, celles de Fukushima…

Au-delà du drame japonais dont personne ne peut imaginer les conséquences à
terme, et loin de « profiter » de cette catastrophe - comme certains tentent
de le dénoncer afin d’éviter le débat - qui met à mal la troisième
économie de la planète et ses 125 millions d’habitants, tout citoyen
responsable est amené à s’interroger sur l’ampleur de ce drame pour
essayer d’en tirer les leçons, au premier rang desquelles, le choix funeste
d’une poignée d’individus voulant contraindre envers et contre tout la
majorité des autres, à se soumettre à un modèle de société que ces
derniers ne veulent pas.

Devant une telle folie suicidaire, ci-après, un extrait du livre que je
publiais en 2008, sous le titre « La Démocratie Mensonge » paru aux Ed. M.
Pietteur, où il est question de certains de ces choix :

« (…) Les aérosols parfumés et leurs gaz CFC (chlorofluorocarbures)
nocifs pour la couche d’ozone ont été remplacés par des diffuseurs de
parfums électriques. Tout comme les produits anti-moustiques qui répandent
leur poison silencieux pendant votre sommeil. Débarrasser une table de ses
miettes à l’aide d’une serviette, ou en en secouant la nappe à
l’extérieur tient lieu d’archaïsme et la chose n’est envisagée que par
l’intermédiaire d’un ramasse-miettes à piles électriques. A
l’efficacité éprouvée de l’ancienne brosse à dents, l’on nous convainc
que seul un modèle électrique est efficient. Découper une pièce de viande au
coutelas est révolu et ne s’envisage qu’à l’aide d’un couteau
électrique. La cuisson au gaz relève presque d’une coutume moyenâgeuse et
seules les taques électriques – et encore, pas n’importe lesquelles –
sont de mise… sans compter la batterie de casseroles et de poêles qu’il
convient d’adapter. De la même manière, le chauffage électrique est
présenté comme propre, moins polluant, participant à la diminution des gaz à
effets de serre… quand il est prouvé depuis longtemps que pour produire une
calorie (unité de mesure de quantité de chaleur), l’électricité est le
moyen le plus dispendieux qui soit ! Mais le rendement est d’un tel profit
pour quelques groupes industriels et pour les Etats, que l’on nous certifie
que l’avenir proche passe irrémédiablement par nos centrales nucléaires,
devenues par la cherté des énergies fossiles, plus que jamais indispensables.
Omettant soigneusement au passage, d’y inclure les coûts que représente le
traitement des tonnes de déchets radioactifs qu’il faut se résoudre à
traiter d’une façon ou d’une autre… Sans parler de l’aspect moral de
leur envoi dans les pays du tiers-monde dont nous faisons nos poubelles sans
sourciller – et sans bruit… Ni d’évoquer l’échéance prochaine du
manque d’uranium pour les alimenter, estimée à moins de 50 ans, et du même
coup, l’augmentation vertigineuse de son prix… Ni de mentionner le facteur
risque (du type Tchernobyl) que ces centrales représentent dans un
environnement géologique parfois instable (comme au Japon), et international,
de plus en plus tendu. Et sans compter les boucliers de béton dont les sites
sont recouverts après quelques décennies d’usage… pendant les millénaires
indispensables à leur lente décontamination. Autre domaine où certains
ingénus étudient la faisabilité de tout envoyer dans l’espace, après avoir
constaté qu’une immersion en eau profonde se révèle être un échec pour
cause de fissures des containeurs… Non contents d’avoir rendu notre
fabuleuse planète invivable, nous envisageons dès à présent de répandre nos
déchets radioactifs dans l’univers. Dont dangers ? Et dont coûts ? Il
s’agit-là de questions que l’on ne pose pas à des « experts ». Etant
entendu que ces messieurs ont toujours tout prévu, ou quand ce n’est pas le
cas… réponse à tout, quitte à perpétuer des mensonges, aussi gros que les
centrales (et les profits) qu’ils défendent. Pour cet héritage précieux,
merci pour les générations futures ! Alors que si les mêmes colossaux budgets
avaient été investis dans la recherche et la technologie des énergies
renouvelables depuis le premier choc pétrolier du début des années ‘70,
l’on aurait pu lentement (mais en 35 ans quand même !) remplacer les
énergies fossiles par celles qui permettaient aux individus d’accéder à des
énergies moins polluantes et moins chères, les rendant par ailleurs ainsi que
la plupart des pays, indépendants en la matière. Le soleil, la lumière, le
vent, la chaleur de la terre, le mouvement des marées, l’hydroélectricité,
etc… Bref, tout ce qui est à portée de mains de la plupart des Etats et de
leurs citoyens. Sans compter les innombrables emplois qu’auraient créées ces
nouvelles technologies… avec la préservation de la nature en prime !
Devant les terribles constats que l’on peut établir aujourd’hui de
l’état de dévastation de la planète, nombre de décisions prises en haut
lieu, gravement irresponsables au regard de l’environnement pour les
générations futures, devraient être répertoriées en tant que « crimes
contre l’humanité » et jugés pour tels.
L’actuelle orientation vers les biocarburants ou plus justement, les
agrocarburants, s’inscrit dans la même mauvaise veine. Consacrer des millions
d’hectares pulvérisés aux pesticides et engrais – des habituelles
multinationales – pour en obtenir un maximum de rendement, à produire du
carburant vert pour remplacer l’essence des bagnoles est tout aussi
irresponsable et criminel quand l’on sait que cette furieuse demande
entraînera des hausses de prix de ces produits de base, les rendant ainsi moins
accessibles pour les paysans mêmes qui les cultivent et pour l’ensemble des
pays pauvres en premier lieu. Sans compter les millions de m³ d’eau
nécessaires à leur développement. Cet or baptisé « bleu » que tentent de
monopoliser quelques multinationales également, avant que sa raréfaction ne
déclenche des tensions pour son contrôle. Ni que ces mêmes hectares
pourraient en outre pourvoir à la nourriture de quantité d’indigents. Quelle
mentalité retorse faut-il donc avoir pour transformer de la nourriture en
carburant !? La même probablement que celle qui vous assène la désormais
célèbre formule du travailler plus pour gagner plus ! Cet autre mythe, érigé
en vérité, quand il est assurément un nouveau piège à cons !
Ces multiples incitations à produire et consommer toujours plus mal sont
légion, et l’on sait maintenant leurs effets sur l’environnement :
catastrophiques ! Qui se lèvera pour interpeller les responsables de ces
criminelles décisions et les traîner devant la Justice ? Quand la seule
urgence qui nous occupera bientôt sera celle de trouver les solutions pour
sauver ce qui pourra l’être encore, d’une planète que nous persistons à
anéantir. (…) »

[1] « N’oubliez jamais cette loi de la physique élémentaire, que les
polytechniciens qui règnent sur notre énergie s’abstiennent de vous rappeler
: le principe de Carnot qui veut que moins de 30% des calories mises en jeu
soient transformées en électricité, cependant que 70% sont perdues dans les
eaux et les tours de refroidissement des centrales. » Haroun Tazieff – Ouvrez
donc les yeux – Ed. Robert Laffont – 1980

Sans parler des déplacements massifs de populations, ni des conditions de vie
qu'un tel cauchemar leur impose, comment nos instances politiques vont-elles
réagir, face au désastre que subit le Japon ? L’on perçoit bien ici-et-là
quelque gouvernement dans l’hésitation, probablement le temps qu’une
nouvelle information en provenance du monde ne chasse celle-ci. Et les
évènements qui s’annoncent en Libye s’y emploieront sans doute. Mais ne
soyons pas dupes, passé l’effet d’annonce, la plupart de nos gouvernements
restent déterminés à ne pas remettre fondamentalement le choix nucléaire en
cause. Ils se borneront à préconiser comme à l’habitude, quelques solutions
cosmétiques pour soi-disant améliorer la sécurité des centrales. Pas plus
les reportages sur la catastrophe ukrainienne de Tchernobyl – où
d’éhontés mensonges tinrent lieu de vérités ! – que les images de villes
entières dévastées dans le Japon d’aujourd’hui où des individus hagards
et ne trouvant pas les mots pour exprimer leur désarroi errent au milieu de
ruines, ainsi que les avertissements d’un prochain séisme majeur dans
l’archipel, ne les émeut plus que le temps d’une banale minute de silence
qui ne les engage à rien, en mémoire de morts qui leur resteront à jamais
anonymes... Les dégâts incommensurables d’un tel cataclysme et de ses
victimes traumatisées à vie, les survivants et les familles brisés, les
destins effondrés, un pays mutilé ne provoquent que l’hypocrisie odieuse et
coutumière d’une poignée de nantis à travers une mise en scène
lamentable… juste le temps d’une minute. Pour penser à quoi ? A leur
inanité, peut-être… ou plus probablement aux opportunités inespérées qui
se présentent dans la reconstruction après un tel déluge, pour des économies
en panne…

Ces derniers soirs, après avoir suivi quantité de débats télévisés sur
cette blessure majeure qui frappe le Japon, je me suis aperçu que pratiquement
aucun intervenant ne soulevait la question essentielle liée au nucléaire et
ses déchets : celle de l’armement. Les journalistes évitent-ils la question
qui fâche ? Toujours est-il que les « experts » évitent cette part
essentielle du dossier, préférant nous convaincre que l’environnement
géologique du Japon n’est pas le même que le nôtre – merci de cette
perspicace observation qui nous avait échappé, flanquée de son obséquieux
sous-entendu que chez nous il n’y a aucun risque de ce genre – ainsi que de
l’impossibilité de se priver du nucléaire… quand dans le monde
actuellement, moins de 5% de l’énergie produite est d’origine nucléaire.
Voyez l’énormité du mensonge ! C’est dire qu’une fois encore si la
volonté politique le décidait, on pourrait s’en passer rapidement – et
avant l’irrémédiable – et la remplacer par des énergies propres. Mais
non, des choix erronés en termes environnementaux ont été faits, les profits
sont gigantesques et l’exploitation de l’atome permet l’accumulation
d’armes redoutables. Certains construisent ainsi scrupuleusement et de
manière acharnée, résolue, entêtée et criminelle les conditions de notre
propre fin probable.

Nous asséner que le nucléaire est indispensable au développement de nos
sociétés procède du même mensonge que l’imposture quotidienne à laquelle
nos gouvernements nous ont habitués, à la différence que les conséquences de
celui-ci présagent sans doute de la disparition prochaine de pans entiers de
l’espèce humaine…

Daniel Vanhove –
Observateur civil -
Auteur -
19.03.11

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