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Billet de blog 24 avril 2011

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La catastrophe nucléaire de Fukushima relevée au niveau maximum sur l'échelle INES

L'agence de sécurité industrielle et nucléaire japonaise (NISA) vient de relever l'évaluation de la gravité de la catastrophe de Fukushima au niveau 7, soit celui d'un accident majeur avec des "effets considérables sur la santé et l'environnement".

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L'agence de sécurité industrielle et nucléaire japonaise (NISA) vient de relever l'évaluation de la gravité de la catastrophe de Fukushima au niveau 7, soit celui d'un accident majeur avec des "effets considérables sur la santé et l'environnement".

L'accident nucléaire toujours en cours à la centrale de Fukushima Daichi est passé du niveau 5 (établi le 18 mars) au niveau 7 sur l'échelle INES (International Nuclear and Radiological Event Scale), c'est le dernier échelon et donc le plus dramatique. Jusqu'à maintenant, ce niveau n'avait été attribué qu'une seule fois, lors de l'explosion du réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl (Ukraine), en avril 1986. Pourtant, Fukushima et Tchernobyl ne sont pas des accidents comparables, souligne le gouvernement japonais.

Ce niveau 7 est utilisé pour décrire un "rejet majeur de matières radioactives avec des effets considérables sur la santé générale et l'environnement qui nécessite la mise en œuvre de contre-mesures planifiées et étendues". Toutefois, l'Agence Internationale de l'Energie Atomique doit encore valider cette décision japonaise.

Notons que cette réévaluation ne concerne que les réacteurs 1, 2 et 3 de Fukushima, le réacteur n°4 reste au niveau 3 sur l'échelle INES.

Cette décision s'explique par une nouvelle estimation de la radioactivité émise par la catastrophe nucléaire de Fukushima. Si la NISA indique que la quantité de matière radioactive rejetée équivaut à 10 % de celle de l'accident de Tchernobyl, l'absence de refroidissement adéquat des réacteurs - qui restent toujours partiellement incontrôlés – devrait, à terme, conduire à un rejet radioactif comparable à Tchernobyl, estiment des responsables de la NISA.

Elargissement du périmètre d'évacuation

A ce titre, les autorités japonaises ont décidé d'étendre le périmètre d'évacuation des populations qui était jusqu'alors de 20 km autour de la centrale. Ainsi, dès lundi 11 avril 2011, certaines localités (Katsurao, Namie, Iitate, une partie de Kawamata et de Minamisoma) situées au-delà de cette limite seront vidées progressivement de leurs habitants. Ces communes sont dans un rayon de 40 km environ.

En effet, les autorités craignent l'exposition prolongée à de faibles doses de radioactivité. L'agence japonaise de sûreté nucléaire a publié une première estimation de l'exposition cumulée aux radiations. Dans certaines zones situées à plus de 60 km au nord-ouest de la centrale de Fukushima, cette exposition a été supérieure au seuil annuel d'un millisievert (limite sanitaire fixée en France), a rapporté l'agence Kyodo.

Comme pour Tchernobyl, on craint que toute une région autour de la centrale ne soit plus habitable pendant des décennies.

Détection de strontium

Dans le même temps, l'agence de presse japonaise Kyodo rapporte du ministère des Sciences japonais que d'infimes quantités de strontium radioactif ont été détectées dès le 16 mars 2011 dans le sol et les plantes dans la préfecture de Fukushima au-delà de la zone de 30 kilomètres autour de la centrale nucléaire de Fukushima Daichi. Or, c'est la première fois que du strontium, l'un des produits de fission les plus dangereux, a été détecté.

Si aucune valeur limite n'a été établie pour cet élément chimique, les concentrations relevées restent suffisamment faibles pour que le gouvernement japonais soit rassurant.
Pourtant, la présence de strontium est préoccupante pour la santé. En effet, lorsqu'il pénètre dans le corps humain, il tend à s'accumuler dans les os et déclencherait cancers et leucémies.

L'échelle INES de classement des incidents et accidents nucléaires

A l'instar du classement des phénomènes naturels comme les séismes, le vent ou les avalanches, la France a mis en place, dès 1987, une échelle de gravité des événements nucléaires, dont l'Agence Internationale de l'Energie Atomique s'est largement inspirée pour concevoir l'échelle INES.

http://www.notre-planete.info/actualites/lireactus.php?id=2772

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