En préambule à la lecture de la suite on peut écouter et lire quelques commentaires de médecins au sujet de la réintégration prochaine des soignants et assimilés non vaccinés suspendus sans salaire depuis plus de 18 mois.
Le vécu de ces médecins et ce qu'ils ont accepté ou assumé de faire leur appartient, mais je ne vois pas en quoi le fait de réintégrer les professionnels qui ont fait le choix de ne pas se faire vacciner contre le covid serait "un très mauvais message" comme le prétend l'un d'eux. En effet, dans les lois du 5 août 2021 puis du 30 juillet 2022, il est prévu que l'obligation vaccinale covid puisse être levée sur avis de la HAS, en fonction de l'évolution de la situation épidémiologique et des connaissances scientifiques.
Ainsi que cela a été prévu par la loi, la HAS se prononce et le gouvernement en tire les conséquences.
Mais ces médecins ne sont pas contents.
Pour des raisons qui n'ont rien de médical. Ou alors du médical qui laisse perplexe. Au sujet de la réintégration, l'un dit "c'est un message casse-gueule, car le virus risque de circuler plus vite, plus fort..." Ah bon ? Il croit donc encore qu'être vacciné protège de contracter le virus ? Mais comment ont donc fait les pays qui n'ont pas appliqué l'obligation vaccinale covid à leurs soignants ? Cela s'appelle du déni, à ce niveau.
Parce qu'ils craignent pour leur "crédibilité" ...
Parce qu'ils craignent les avis divergents, les "extrêmes", ceux qui leur ont "versé des seaux de matières fécales", ceux qui "vont faire du prosélytisme antivax". Une idée fixe, décidément ...
Et le méchant papa-gouvernement qui ne remercie pas ces médecins dévoués pour leur abnégation...
Les bons élèves-enfants se sentent abandonnés et menacent de ne plus faire les bons petits soldats pour les campagnes vaccinales futures.
Mais leur fâcherie n'est certainement pas en faveur d'une politique vaccinale efficace. En effet, n'est-ce pas le fait que cette politique soit adaptée aux réalités sanitaires qui peut rassurer la population et lui faire garder confiance ?
Dans un autre domaine, n'y a-t-il pas une certaine mauvaise foi à prétendre comme le fait l'un d'eux que cette réintégration ne serait soutenue que par peu de députés, en oubliant qu'une loi de réintégration aurait été votée le 24 novembre si le gouvernement n'y avait pas fait obstruction, et qu'une autre loi sera très certainement votée le 4 mai si la situation n'est pas réglée d'ici-là ?
Un syndicat infirmier s'en mêle aussi, estimant que la HAS a fait de la politique, avec sa décision. Je dirais quant à moi que la décision de la HAS permet au gouvernement de se sortir d'une question devenue politique en s'appuyant sur des éléments concrets. Ce syndicat fait même du maintien de l'obligation vaccinale covid pour les soignants "un impératif éthique". Décidément ...
Je rappelle simplement qu'actuellement la très grande majorité des soignants (et assimilés) n'est pas à jour de sa vaccination covid.
Je ne sais pas si un jour ces médecins et ces infirmiers arriveront à envisager les choses un peu autrement et j'en doute fort, à vrai dire. Ce qui est sûr est que je préfèrerais ne jamais avoir affaire à eux en tant que patiente. À défaut ils peuvent toujours lire mes cinquante billets de blog précédents.
Pour finir, un petit message aux journalistes :
Pourquoi ne pas également interviewer des médecins (ou autres soignants) qui se réjouissent du retour de leurs collègues, dont le statut vaccinal leur importe peu ? À l'annonce de la décision de la HAS et de celle du ministre de la santé plusieurs collègues m'ont immédiatement écrit, et deux m'ont dit "à lundi !"
Pourquoi ne pas interroger des soignants qui se sont fait vacciner contre leur volonté et sont sûrement très soulagés de la levée de l'obligation vaccinale covid ?
Cela permettrait une vision plus complète et objective de la situation. Si tant est que cela vous importe encore.