La maladie et les soins sont-ils juste une affaire de chiffres ?
Dès le début de l'épidémie de covid, il a été difficile d'éviter le matraquage du nombre de malades ou de tests positifs, de morts, d'injections réalisées. Malgré le faible pourcentage de létalité du covid, une vaccination massive a été déployée. D'abord, les personnes fragiles ont été invitées à se faire vacciner. On aurait pu en rester là, avec des produits aussi nouveaux. Mais on est passé rapidement à une pression croissante sur tous, dont les résultats était rapportés à coup de "record de primo-injections".
Dans le domaine du soin, le nombre de suspendus - leur pourcentage par rapport à l'ensemble des soignants - serait très faible, est-il affirmé (en omettant évidemment tous ceux qui entre-temps sont allés voir ailleurs). Leur réintégration ne résoudrait pas les difficultés de fonctionnement de l'hôpital. Certes, mais est-ce vraiment la seule question à se poser ? Durant quelques temps on n'a d'ailleurs plus parlé que des soignants hospitaliers. Et les autres, les professionnels du médico-social, les libéraux, les pompiers ?
Pourquoi autant insister sur un nombre prétendument minime de suspendus ? Si plus de soignants n'étaient pas vaccinés, serions-nous réintégrés ? Que deviendrait alors la justification des suspensions par la protection de personnes fragiles ?
Au fait, en Suisse et dans tous les autres pays européens qui n'ont pas imposé l'obligation vaccinale, les établissements de soins constituent-ils des foyers d'infection au covid ? Pour protéger autrui il y a bien d'autres moyens qu'un vaccin qui n'empêche pas la transmission du virus.
En France l'obligation vaccinale n'a pour l'instant pas été remise en cause. Pourquoi une telle obstination ? "une efficacité résiduelle" cela représente combien, en pourcentage ?
De quoi parle-t-on, en fait ?
Le préjudice financier et moral pour chaque personne concernée par la suspension, dans le cas des soignants le préjudice pour chaque patient laissé sans soins ou dont les soins sont moins bien assurés, ce préjudice est entier.
Pour chacun de mes petits patients de quatre ou cinq ans en très grandes difficultés de structuration, l'arrêt brutal de son suivi thérapeutique il y a plus d'un an ne constitue pas un petit pourcentage mais un dommage total, irréparable.