Dans l'espoir de reprendre le travail
et pour essayer de contribuer
à faire bouger les choses
sur le plan légal
j'ai
écrit de très nombreux mails
un courrier, des textes
obtenu des contacts téléphoniques
et des rendez-vous
sollicité
syndicalistes avocats
instances sanitaires législateurs politiques
défenseur des droits académie de médecine
comité consultatif national d'éthique
expliqué ce que sont les CMPP
en quoi consiste leur travail
questionné une obligation vaccinale
contre le covid
dans une structure
qui n'accueille pas une population fragile
questionné les suspensions
au détriment des soins psychiques.
En vain pour l'instant.
Espérant encore pouvoir revoir mes patients
avant les congés d'été,
j'ai tenté en désespoir de cause
une voie personnelle
expliqué les raisons de mon refus
reçu validation de ces raisons
par deux certificats de contre-indication
à la vaccination covid
qui ont été refusés
car n'entrant pas dans le cadre médico-légal
d'un formulaire cerfa
non réactualisé depuis un an.
J'ai toujours essayé au maximum
de centrer mon propos
non pas sur le vaccin
- dont chacun pense ce qu'il veut
et devrait pouvoir décider pour lui-même -
mais sur l'obligation vaccinale
et observé que dissocier les deux
est en général très difficile.
J'ai constaté
que les vaccinés souvent
sont passés à autre chose
ont oublié ce qui a été imposé
ignorent, méconnaissent
la situation de ceux qui sont encore
interdits d'exercer leur profession et privés de salaire
ne réalisent pas
ce que cela représente réellement
ou bien rejettent simplement le sujet.
J'ai souvent eu l'impression
de parler et d'écrire dans le vide
de parler une autre langue
d'être dans un monde parallèle.
Pourtant
ce qui est encore en cours
ce qui est à l’œuvre
avec ces suspensions
cette mise à l'écart
cette exclusion
de citoyens
qui ne se soumettent pas
qui questionnent
est extrêmement grave.
Quelle qu'en soit l'issue
qu'en sera-t-il pensé, plus tard,
et à quoi cela ouvre-t-il la voie ?