La santé mentale sera donc la "grande cause nationale" en 2025. Une idée qui peut séduire, de prime abord. Mais avant de s'occuper des effets (ou tout en le faisant), n'est-il pas urgent de se pencher sur les causes et sur les moyens de prévenir ?
Nous avons vécu une gestion de la crise covid où les enfants et les jeunes ont été sacrifiés au profit de la préservation de la vie à tout prix.
Enfermés, masqués, contraints, culpabilisés, entourés d'adultes tétanisés.
Nouveau-nés accueillis par des adultes masqués.
Tout-petits privés de la vision des visages souriants, des bouches de ceux qui leur parlaient.
Enfants livrés aux écrans.
Dans le même temps et durant près de deux ans, des soignants ont été suspendus pour non vaccination covid. Soins psychiques interrompus, désorganisés.
Ces petits-là ont maintenant quatre à cinq ans. Au CMPP j'en rencontre beaucoup pour lesquels parler ne semble avoir aucun intérêt. Chantonnant ou jargonnant un langage incompréhensible, quand ils ne sont pas silencieux, manipulant les objets qui les entourent sans jouer, entrant très en peu en relation avec autrui, comment vont-ils avancer et quelle "santé mentale" les attend ?
Ces enfants, bien plus nombreux qu'auparavant et dont la façon d'être au monde prend de nouvelles formes, nous pourrions les appeler les "enfants covid".
Une analyse et une réflexion sur ce qu'ils ont vécu ont-elle été menées ?
Une anticipation de l'adaptation nécessaire de l'école à ces enfants a-t-elle été pensée ?
Non.
L'état a besoin d'argent.
Il projette de supprimer près de 4000 postes d'enseignants dans le primaire au prétexte d'une baisse du nombre d'enfants.
Comme si l'école pouvait continuer à l'identique.
Ah non, l'état propose dans le même temps d'augmenter le nombre d'AESH de 2000. Des personnes formées en quelques heures et payées au lance-pierre. Le gouvernement a l'outrecuidance de prétendre que le nombre de postes réellement supprimés correspondra à la soustraction entre les premiers et les deuxièmes.
On ne rêve pas, malheureusement.
Il reste à espérer que ce point du budget - au moins - ne soit pas voté.