Aujourd'hui cela fait trois ans que j'ai été suspendue sans salaire pour avoir refusé de me faire vacciner contre le covid.
Ce mercredi-là, le 15 septembre 2021, je suis restée chez moi au lieu d'aller travailler au CMPP, et je me suis retrouvée sans ressources et sans aucune visibilité sur combien de temps cela allait durer.
Les rendez-vous avec mes petits patients se sont interrompus. La veille et le lendemain, puis tous les autres jours, ils sont allés à l'école où ils ont été accueillis par leur maîtresse et pour beaucoup d'entre eux ont été aidés par une AESH, où ils ont été entourés d'adultes dont personne se s'est enquis du statut vaccinal. Mais ils n'ont plus pu rencontrer leur psychomotricienne dont il avait été décidé qu'elle était dangereuse pour eux. L'obligation vaccinale avait pour objectif de "protéger des populations vulnérables". Ces enfants ont été - comme des milliers de patients - privés des soins qui leur étaient nécessaires. De quelle protection s'est-il agi, en réalité ?
Cette situation a duré 20 mois.
Trois ans plus tard, la loi votée le 5 août 2021 est toujours en vigueur puisqu'elle n'a pas été examinée par le sénat. Les "réintégrés" restent à la merci d'un décret qui pourrait du jour au lendemain à nouveau les éloigner de leurs patients.