Michèle Alliot-Marie a donc finalement démissionné, prétextant au passage une cabale "véhiculant contre-vérités et amalgames".
Médiatiquement, il ressort que cette démission est le fait de ses vacances en Tunisie et de ses amitiés avec les amis du pouvoir tunisien. Certes, ces faits sont vrais et avérés. Mais ils ne sont en rien le principal tort de Michèle Alliot-Marie.
Si MAM a fait des erreurs, ce ne sont pas essentiellement des erreurs de voyage. Non, la principale erreur de MAM est politique. Et la gestion médiatique de l'affaire l'a bien fait oubliée.
En effet, MAM, le 11 janvier 2011, a choisi de répondre à la révolution tunisienne par l'envoi de forces de l'ordre françaises, au "savoir-faire" soit-disant "reconnu dans le monde entier" !
Si on avait attaqué MAM sous cet angle, bien plus important, il lui aurait été infiniment plus difficile de dénoncer l'utilisation de "contre-vérités" et d'"amalgames" ! Puisqu'il suffit de voir la vidéo de sa prestation à l'assemblée nationale le 11 janvier pour vérifier ses dires !!!
MAM était sensée représenter la voix de la France sur la scène internationale. Avec de telles déclarations, on s'éloigne du rôle de pays des droits de l'homme mis en avant par la diplomatie française. C'est en cela que MAM est fautive.
Dommage que les médias n'aient pas plus appuyé sur ces faits car ils sont bien plus importants qu'un voyage en avion.
Un tel éclairage aurait aussi permis d'approfondir la question de la diplomatie française et du soutien aux oppositions aux dictatures toujours en place dans le monde.
Malheureusement, du fait du détournement médiatique, on a juste eu droit à une remise en cause des voyages des ministres !