Sara Aviva Gerbaud
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Billet de blog 4 oct. 2017

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Esthétique de la pauvreté (septième partie)

La santé a un prix. Pareille à un art ; elle doit se tailler, s’entretenir, se chérir. Le travail du chercheur est de reconstruire une partie de l'univers mental d'un individu pour comprendre ses croyances. Dans le nouage des savoirs (sociologiques, psychologiques, éthiques) naît l'incertitude, donc un vacillement de l'être, une once de vérité sur nos situations propres...

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(29)  "Le jour où les gens auront compris que ce qu'il y a de plus amusant sur la terre, c'est de s'instruire et que ce qu'il y a de plus embêtant, c'est de s'amuser ; ce jour-là le monde aura fait un pas gigantesque vers le bonheur."

Sacha Guitry

La puissance de l’autonomie spirituelle...

En 1836, Frédéric Ozanam, fondateur de la société Saint-Vincent-de-Paul écrivait ces mots prémonitoires : « La question qui agite aujourd'hui le monde autour de nous n'est ni une question de personnes, ni une question de formes politiques, c'est une question sociale. C'est de savoir qui l'emportera de l'esprit d'égoïsme ou de l'esprit de sacrifice ; si la société ne sera qu'une grande exploitation au profit des plus forts ou une consécration de chacun au service de tous. Il y a beaucoup d'hommes qui ont trop et qui veulent avoir encore ; il y en a beaucoup plus d'autres qui n'ont rien et qui veulent prendre si on ne leur donne rien. Entre ces deux classes d'hommes, une lutte se prépare et elle menace d'être terrible : d'un côté la puissance de l'or, de l'autre la puissance du désespoir ».

"Les hommes se trompent en ce qu’ils se pensent libres, opinion qui consiste seulement en ceci, qu’ils sont conscients de leurs actions, et ignorants des causes qui les déterminent. Donc cette idée qu’ils ont de leur liberté vient de ce qu’ils ne connaissent aucune cause à leurs actions. Car ce qu’ils disent, que les actions humaines dépendent de la volonté, ce sont des mots dont ils n’ont aucune idée. Ce qu’est la volonté, en effet, et de quelle manière elle meut le Corps, tous l’ignorent, qui brandissent autre chose et inventent à l’âme des sièges et des demeures, soulevant d’ordinaire le rire ou la nausée." B. Spinoza"

Entre : pauvreté, solitude, fantasmes.

Aujourd’hui, la pauvreté des esprits est surtout linguistique et culturelle J 'ai, du reste, beaucoup de mal à me défaire de mes fantasmes : ces lianes signifiantes de l'inconscient. Qu'est-ce qu'un fantasme ? Il s'agit d'un scénario imaginaire où le sujet est présent et qui figure, de façon plus ou moins déformée par les processus défensifs, l’accomplissement d’un désir et, en dernier ressort, d’un désir inconscient. Le fantasme se présente sous des modalités diverses : fantasmes conscients ou rêves diurnes*, fantasmes inconscients tels que l’analyse les découvre comme structures sous-jacentes à un contenu manifeste, fantasmes originaires*.– Le terme allemand Phantasie désigne l’imagination. Non pas tant la faculté d’imaginer au sens philosophique du terme (Einbildungskraft), que le monde imaginaire, ses contenus, l’activité créatrice qui l’anime (das phantasieren). Freud a repris ces différents usages de la langue allemande. En français, le terme fantasme a été remis en usage par la psychanalyse et comme tel il est plus chargé de résonances psychanalytiques que son homologue allemand. D’autre part, il ne correspond pas exactement au terme allemand puisque son extension est plus étroite. Il désigne telle formation imaginaire particulière et non le monde des fantasmes, l’activité imaginative en général. Pourquoi vivre avec ses fantasmes ? D'une part, parce qu'ils supportent une réalité que nous n'arrivons pas (ou avons du mal) à supporter. D'autre part, parce qu'ils unissent notre psychisme à notre sexualité génitale .Le fantasme est ainsi - même s'il peut nous éloigner de l'amour Platonique...- une curseur qui nous guide vers qui nous sommes vraiment. Fantasmer est une manière d'être réellement l'être que nous voudrions être. La question qui reste est de savoir si, nous devons les vivre ou ne pas les vivre ? Sur ce point, chacun vit ce qu'il peut, en fonction de son imagination et de ses résistances.

Je croyais avoir rencontré via internet une dominatrice. Evidemment, je me suis mis le doigt dans l'œil - de manière fantasmatique - jusqu'à la moelle. Bien des hommes cherchent à dominer des trangenres. Mais avec une femme - à travers une relation suivie...- cela s'avère impossible. Grande est ma chance d'avoir une relation de couple depuis 2013. Même sans vie sexuelle. Je condense mon degrés de haine, d'agressivité : de violence contenue à travers les mots en manière privée, donc politique. Car, en dehors des discours convenus ici et ailleurs... ( Le discours de l'Hystérique, Le discours du Maître, Le discours de l'Université, Le discours de l'Analyste disait Lacan.) il n'est point de salut ; il n'est point d'issue. Tout ce qui est lu ici n'est que pure fiction, donc vérité personnelle. Qu'est-ce que la politique ? Dire la vérité, par le franc-parler, sincère et irréfutable dans la mesure où c'est du ressenti, subjectif. Au fond, il n'y a pas à se leurrer - pour travailler dans une institution, une entreprise, un gouvernement etc. il est de mise d'être dans la fausseté vis à vis de soi-même. Il s'agit en quelques sortes de vivre une dysfonction cognitive, c'est-à-dire :vivre caché, sous pseudonyme, sans faire part de ses vulnérabilités propres. Masochiste, handicap, dysphorie de genre etc. Passons l'abandon et le désir de parole révoltée... Des discrimination à l'embauche ? J'en connais une tranche : cela fait six ans que je lutte pour être reconnu pour qui je suis... En vain, bien-sûr. Notre société n'est qu'un tissu d'hypocrisies ! Alors que j'écris et parle bien mieux - avec une force conceptuelle qu'ils sont loin d'égaler...- ces recruteurs.... C'est en cela que je suis un surhomme. Inadapté. Solitaire. Puissant. Solide. Cohérent. M'aimant à travers cette haine de moi-même. Bon, je pense que certaines personnes doivent déjà être perdues à travers tant de paradoxes. Mais restons sceptiques. Les conflits internes restent la richesse la plus élégante de nos âmes...

(30)  Comment ne pas apprécier les esprits murs, noueux, maturés ?

L'on pense facilement que cette jeunesse en skate-board ou trottinette à prés de quarante ans, casque audio sur les oreilles, les yeux rivés à leur Smartphone aux schémas psychiques commerciaux, libéraux (se pensant libres, parce qu'ils n'ont pas assez de savoirs pour savoir combien ils sont déterminés...), aime les facilités de vie liées au consumérisme infantilisant. Le crédo de ces zigotos, dans la rue est donc : la jouissance de l'objet. Qu'est-ce que l'objet ? Le marché. Consommer, être anonyme, fantomatique, stéréotypé dans les manières de penser : ingénieur informatique, chef de projet markéting, webdesigner, responsable de grands comptes, consultant en ressources humaines, commercial etc. Le marché est incorporé. Et bien au-delà des tenues vestimentaires ; il préside à une manière de penser. "Infans", il ne peuvent mot dire, rien au-delà de cette fausseté du "cool" et dans leur vérité "bobohisée" - anti-critique donc fascisée, par leurs croyances vulgaires. Même si nous restons tous enfants ; leur enfance est toute particulière car, eugéniste, décervelée par les médias de la sphère semi-publique qu'est internet diffusant des informations : racistes et / ou antisémites. Qu'est-ce que l'autorité ? Des jeunes qui veulent que la société change : par le travail (dont ils sont épris), la famille (ils veulent tous faire des enfants) et la patrie (qui est pour eux un repère puisqu'ils n'en ont plus...). Nous faisons face au libéralise-fasciste incarné par des décervelés ; 100% pour le marché économique, 100% pour le retour à l'ordre moral. Souvent, ils sont puritains eu fond d'eux-mêmes, puisque Américains et faussement détendus. Là, apparaissent les esclaves contemporains. La culture des Humanités est alors devenue une affaire - responsabilisante - de vieux schnocks...

Coda : Les Humanités vs le libéralisme

Les politiques publiques ne travaillent pas en faveur de l'insertion socioprofessionnelle des personnes handicapées. La personne handicapée est, avant toutes choses ; une richesse pour l'entreprise.

  • Illustration 1
    https://www.youtube.com/watch?v=hZh2ggOfglU
  • Du fait de sa différence incrustée dans son corps - elle ne peut qu'octroyer un regard plus riche. La personne handicapée qui est vulnérabilisée est une puissance supplémentaire pour toute organisation. Mais généralement les organisations ne veulent pas de différences, elles désirent un fonctionnement policé donc lisse, normatif (névrotique et répondant à des normes de statues Grecques), évaluatif, catégorisante et non pas ouvert à l'altérité. La politique de la vulnérabilité doit faire de la différence une loi universalisante ; car nous sommes tous différents et singuliers.

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