(15) Ma tête est vide. Telle est la raison pour laquelle je pose beaucoup de questions. Ces dernières permettent de peupler la pauvreté de mythes qui me constituent, au moins par des points d'interrogations. Cette société moderne - mai 2017 en France - hyperconnectée, boulimique d'images, extrêmement individualiste, favoriserait-elle l'émergence de ce type des personnalités - boderlines - faites de vides et de pleins ? "
Vous avez dit “borderlines”... Leur emploi est mort, mais pas leur travail.
Je suis “diagnostiqué” comme étant une personne au psychisme dit : "borderline" (état-limite : entre la névrose et la psychose).
Pourquoi en tant que cadre pédagogique et formateur titulaire, ne m'a-t’on jamais donné ma chance ?
Effectivement, le paysage mental qualifié d'état-limite ne relève pas de la "normopathie" - névrotique.. Chez le borderline le débordement pulsionnel (à travers des colères par exemple) reste toujours possible. Or, pour travailler en qualité de responsable, il convient de ne pas dire ce que l'on pense - rester dans la droite ligne d'une certaine rhétorique policée - il faut s'exécuter. Ainsi, d'une manière opératoire le travail d'un cadre formateur et responsable pédagogique consiste en une subordination et non en une insubordination. Il y aurait là une contradiction dans les termes si un cadre était insoumis. Les personnes handicapées sont à fleur de peau. Et pour être responsable il convient bien sûr de ne pas être à "fleur de peau."
Être cadre suppose de maîtriser ses émotions et une personne dite borderline, du fait de sa recherche perpétuelle d'émotions fortes - à partir desquelles elle se sent exister, c'est un repère...- ne peut, a priori pas se voir confier des tâches à responsabilité. Son comportement inattendu, improvisé peut faire peur ! Là sont la rasions - angoisses et rythme de travail souvent élevé - pour lesquelles bien des personnes perçues comme déficientes psychiques se voient laissées sur le banc d'emplois, parfois déclassés, voire au RSA ou chômage ou plus couramment en invalidité voire dans certains cas dirigées vers des centres (entreprises) protégé(e)s (ESAT, EA)
Changer les mœurs, modifier les peurs serait un travail important à fournir. Est-ce que présenter des situations spécifiques de personnes vulnérabilités peut suffire ? La plus- part du temps ces même personnes sont dans le déni face à leurs propres spécificités. Donc, il n'est pas possible administJe ne voudrais pas que ça tourne mal.
Travestie-soum
rativement, de faire remonter leurs revendications. En tout état de cause, modifier la manière de voir la fêlure psychique d'une personne, le traumatisme ; supposerait un véritable changement de Civilisation. Ainsi travailler avec un état borderline, à ces conditions serait possible mais dans la mesure où ce handicap soit aussi reconnu comme une force : créatrice, d'invention, d'innovation, de prise d'incitatives parfois non conformistes etc. La personne borderline reste en quelque sorte la plus intelligente de l'organisation. Elle est le pivot. C'est la raison pour laquelle elle continue à soulever un certain effroi..., auprès des employeurs...
Il est vrai qu'on est dans une logique de satisfaction et de jouissance immédiate et que l'éthique est souvent sacrifiée au profit d'impératifs économiques, analyse le psychologue Vincent Estellon. Il serait tentant d’envisager les états-limites comme des rejetons d'une société occidentale riche et mondialisée, en manque de repères. Cependant, les psychanalystes reçoivent toujours bel et bien des patients névrosés, hystériques, phobiques ou obsessionnels." Comme au bon vieux temps de Freud, donc. De mon côté, l'analyse - pendant plus de trient-trois ans - m'a porté à tourner en rond. Si je n'écris pas, n'enseigne pas... ne milite pas ou m'adonne pas à l'analyse clinique, j'ai l'impression de perdre des minutes de vie. Les repères sont : la transmission intellectuelle / poétique, le militantisme et la psychologie des profondeurs. au-delà de cela le monde me semble débilitant.
Effectivement notre monde a fait de nous des pauvres. Des individus qui ne maîtrisent pas leurs symptômes pas plus que leur savoir professionnel, l'histoire de leur famille ; la conscience intime de ce qu'ils sont socialement.
Alors, pourquoi restons-nous pauvres ?
(16 )"Etre libre, ce n'est pas pouvoir faire ce que l'on veut, mais c'est vouloir ce que l'on peut." Jean-Paul Sartre
"La lumière joue et rit à la surface des choses, mais seule, la chaleur pénètre.[...]
Ce besoin de pénétrer, d'aller à l'intérieur des choses, à l'intérieur des êtres, est une séduction de l'intuition, de la chaleur intime. Où l'oeil ne va pas, où la main n'entre pas, la chaleur s'insinue. (Il faut ajouter ici qu'on peut parler d'une 'communion par le dedans' et même d'une 'sympathie thermique')." "La psychanalyse du feu" Gaston Bachelard
Je vis dans une rôtisserie...
Dans la peur des jeux du vent, au-loin ; un brasier !
Le feu est la stimulation des personnes appauvries. Cet élément feu, ce cosmos intime relève d'une culture. L’alcool est incandescent ! A ce propos : «L'alcoolique est celui qui fait de son intempérance une carte d'identité comme exigence inconsciente de désidentification», synthétise le psychanalyste François Perrier. Mais pourquoi s'extraire de l'identification, du transfert d'image ?
Je suis un analyste-sauvage. Tentaculaire, tout comme peut l'être une pieuvre, je m'éparpille en analyses.. C'est ce qui fait peur ! Justement, là est la raison de la boisson : stopper la dispersion de la pensée. Alors, je lutte pour ne pas fumer en écrivant. La guerre est interne. Du coup, j'écris comme une salade qui dégorge son eau. J'aimerai bien être prêtre, mais je suis obsédé s(t)ex(t)uel et athée. Ainsi, la sexualité porte à tous les débordements. Disons donc, les fantasmes de soumission - le feu à l'arrière train - qui sont refoulés, mènent à être enclin aux alcools.
Du reste, tout est là - le feu : la sexualité, les toxines - au creuset du second cerveau.
L'angoisse y demeure. Elle mugit. Masochiste... !
On ne sort pas de l'enfer chrétien monothéiste et castrateur... du feu. Enfer païen... du feu. Enfer mahométan... du feu. Enfer hindou... des flammes épicées. Comme disait Victor Hugo : "A en croire les religions, Dieu est né rôtisseur !”
(17) Je suis d´un autre pays que le vôtre, d´une autre quartier, d´une autre solitude Je m´invente aujourd´hui des chemins de traverse. Je ne suis plus de chez vous. J´attends des mutants Biologiquement, je m´arrange avec l´idée que je me fais de la biologie : je pisse, j´éjacule, je pleure Il est de toute première instance que nous façonnions nos idées comme s´il s´agissait d´objets manufacturés Je suis prêt à vous procurer les moules. Mais... La solitude... La solitude...
Les moules sont d´une texture nouvelle, je vous avertis. Ils ont été coulés demain matin Si vous n´avez pas, dès ce jour, le sentiment relatif de votre durée, il est inutile de vous transmettre, il est inutile de regarder devant vous car devant c´est derrière, la nuit c´est le jour. Et... La solitude... La solitude... La solitude...
Il est de toute première instance que les laveries automatiques, au coin des rues, soient aussi imperturbables que les feux d´arrêt ou de voie libre Les flics du détersif vous indiqueront la case où il vous sera loisible de laver ce que vous croyez être votre conscience et qui n´est qu´une dépendance de l´ordinateur neurophile qui vous sert de cerveau. Et pourtant... La solitude... La solitude!
Le désespoir est une forme supérieure de la critique. Pour le moment, nous l´appellerons "bonheur", les mots que vous employez n´étant plus "les mots" mais une sorte de conduit à travers lequel les analphabètes se font bonne conscience. Mais... La solitude... La solitude... La solitude, la solitude, la solitude... La solitude!
Le Code Civil, nous en parlerons plus tard. Pour le moment, je voudrais codifier l´incodifiable. Je voudrais mesurer vos danaïdes démocraties. Je voudrais m´insérer dans le vide absolu et devenir le non-dit, le non-avenu, le non-vierge par manque de lucidité La lucidité se tient dans mon froc! Dans mon froc!
“La solitude” Léo Férré.
L'homme seul - déréalisé - en état de déréliction, qui hante d'un pas errant les supermarchés LIDL, post-capitaliste et moderne ; est celui du mot Allemand "folk". Son art est modeste.
Cet homme n'a plus de paysage, plus de pays - l'absence d'identité est devenu un destin mondial. Cet homme est un héros méla(n)lcoolique !
Il est parfois définit comme étant un roseau pensant. “Il y a des gens si bêtes, que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude”. - disait Cioran.
La pièce - sous forme d'organisme transpirant - est vide... Résonnances.... Son crâne est un parking - souterrain. Répétitif, compulsif, robotique ; les pas s'y dressent comme des talons claquants leur désespérante amertume. S'il est héroïque cela est lié à son obstination, son acharnement à réussir. Ce roi du vin est un homme qui sait parfaitement qu’il est plus facile vêtu au masculin qu’au féminin. Mélancolique et alcoolique, il l'est du fait de la pauvreté de sa réussite sociale.
Cet homme naît, jouit et meurt seul.
(18) "Les sens sont la fin et le commencement de la connaissance humaine" Montaigne

Alors, philosopher avec un rouleau compresseur ?
J'ai les dents longues qui raient le parquet. Mon corps vulnérable et glorieux est affamé de couleurs de vie. Convaincu par rien, sceptique et cynique ; en tout là est le trou dans le cerveau. Le sage montre la lune, l'idiot regarde le doigt. Car, ce sont toujours les convaincus qui croient - avec leurs bonnes intentions - avoir raison sous prétexte d'une idéologie qui justement masque leur discernement, leur jugement.
Certains jouissent des objets, d'autres du savoir. En général, ceux qui sont dans le savoir et les arts se soignent, ceux qui sont dans la jouissance des objets subissent leur incurie. "Un consommateur, qu'est-ce que c'est ? C'est un irresponsable ! " Bernard Stiegler. Tout semble s'opposer entre le sujet et l'objet.
L'objet est une marque de consommation courante. Le sujet est un individu libre - ou qui s'illusionne sa liberté -, il fait ce qu'il peut pour s'affranchir. Le consommateur travaille, alimente l'économie tout en nourrissant sa névrose face à son N+ ; bien souvent il n'a pas les armes culturelles (talents artistiques, capital d'éducation, références universitaires et "universelles" etc.) pour s'en sortir. Tout le monde est coincé - parfaitement aliéné, l'un à son patron, l'autre à sa "folie", d'autres cumulent allégrement les deux... !
Qui préférez-vous A Mozart ou J-S Bach ? Je suis enfermé dans une cage, un aquarium, une prison mais cette dernière est faite d'or et de diamants. La vie sans grâce ne m'intéresse pas ! Eh bien oui, la vie sans arts, sans poésie, sans philosophie serait d'une vulgarité inouïe. Les gens montreraient leur bêtise à grands traits... - ce que font bien des gens dehors... Là est bien la monstration des individus qui ne pensent pas et votent à l'extrême droite. La grâce, c'est d'être pauvre, de voter à gauche et de militer bénévolement pour transmettre des savoirs, être pédagogue, éditer même en payant, écouter gratuitement des inconnus qui appellent pour livrer leurs traumatismes. Cela est du domaine de la foi - éthique - Humaniste et désintéressée. Voilà un brillant panache de Condottière ! Même si chacun à ses parts de sadisme, de rapport de force sur Autrui, le beau geste relève toujours de la gratuité. Etant bien entendu que nous sommes tous intéressés... Ici, tout individu est utile à un autre pour telle ou telle chose. Mais l'aspiration à la gratuité reste un bel-avenir... Le cœur à ses raisons que la raison ignore disait le philosophe. Certes, mais la seule chose qui compte, ce sont les actes concrets, réels. Là est la grâce du cœur... Alors sculptons notre vie - Sans Dieu, Ni Maître - telle une Messe !
Puissance et vulnérabilité : li s’agit du héros méla(n)coolique
Dix-huit heures, j'ai terminé mon premier verre de Grenache rosé. Je rapporte les propos de mon ami mathématicien François Lescure : " Entendu dans un bistro gare du Nord : « Je voterai Macron parce-qu’il me plait vraiment et que c'est un type bien. Mais quand il changera la code du travail, j'irai quand même manifester avec les autres, parce-que là, je suis franchement contre ». Vous la rapporte pour vous être aimable en vous donnant un profond sentiment de supériorité intellectuelle.". Bien sûr, j'hallucine. Il faudrait être pauvre et voter nécessairement pour la compétition et le patronat. Dans ma famille, bien des pauvres n'ont aucune conscience de classe. Ce pourquoi je bois. "Chaque métier a sa morale" disait Diderot. Dans mon milieu nous sommes tous ouvriers ou employés ; qu'en est-il de votre côté ? Pauvre je suis mais surtout acharné. Bien plus que victime, je suis pour les cimes du désespoir du travail - sans salaire ni reconnaissance - à 100 %. Les gens qui réussirent ne sont pas des putes mais font la putain de l'emploi. Sadiques, ils sont ; avant tout. Ils jouissent d'écraser les petits, piétinent les sans grades. Assurément, il y a des gens qui réussissent leur vie professionnelle, qui sont innocents. Mais pour réussir un concours, il ne faut pas être un génie mais surtout être conformiste. Laissons-les vivre... Moi, je suis au-dessus. Les vrais hommes de talents font souvent peur. Et la lecture d'Artaud, dans :"L'ombilic des limbes" me revient. "Je mets le doigt sur le point précis de la faille, du glissement inavoué. Car l’esprit est plus reptilien que vous-même, Messieurs, il se dérobe comme les serpents, il se dérobe jusqu’à attenter à nos langues, je veux dire à les laisser en suspens. Je suis celui qui a le mieux senti le désarroi stupéfiant de sa langue dans ses relations avec la pensée. Je suis celui qui a le mieux repéré la minute de ses plus intimes, de ses plus insoupçonnables glissements. Je me perds dans ma pensée en vérité comme on rêve, comme on rentre subitement dans sa pensée. Je suis celui qui connaît les recoins de la perte.". Chers lecteurs, le poète n'est pas fait pour autre chose que déchoir. L'animal qu'est l'être humain reste dans les sables mouvants. Il n'y a pas de "je", d'identité, pas de moi. La "bimbo" n'est pas faite pour les aèdes. En ce sens qu'elle n'aime pas les pauvres, les gens de lettres, les rêveurs..., mais les bardeurs-payeurs. Nous, gens de songes..., sommes vulnérables ! C'est cette ivresse de la pauvreté qui fait de nous des innommables oiseaux.... Se montrant- fortement-enthousiastes !
Durer une journée sans alcool, je n'y arrive plus. Depuis des jours, comme en août dernier je bois une bouteille de vin rouge par soir. A ce moment là, j'avais appelé un bon ami toxicologue et eu beaucoup d'angoisses face à ma consommation excessive en ayant arrêté quatre jours durant.
Ce fut le temps d'une fenêtre thérapeutique ; je passais alors un court séjour à Montpellier.
Décidément il est dix-huit heures trente et j'ai presque terminé la bière de cinquante cl. Sport difficile voire impossible, anxiolytique qui me rend flagada..., la soirée commence juste comme ça - le cigare est passé de un à deux par jours, l'alcool d'une demie à une vraie "boutanche". Je vais au maximum de la santé - ce silence des organes - , aux racines du vin....
Apparu il y a huit mille ans dans le berceau fertile du Proche-Orient, le vin a traversé les plus grandes civilisations de l'Antiquité : mésopotamienne, égyptienne, grecque, étrusque, romaine, celte... Des premières villes néolithiques à la chute de l'Empire romain, de Noé à Dionysos, il incarne LA civilisation donnée aux Hommes. La culture du vin s'est propagée sur des milliers de kilomètres, jusqu'aux côtes de l'Atlantique et de l'Océan Indien. Le vin a inspiré de très grands chefs-d'oeuvre. Son histoire est celle des peuples de l'Antiquité. Elle témoigne des échanges culturels, des voies commerciales, des progrès technologiques et sociaux.
Le vin est peut-être une manière de voir la réalité en double, mais sa pratique est là pour contrer la folie. Le grand buveur de vin est un homme lucide. Ainsi, il combat - soigne ? - sa folie propre. Parfois naît chez lui un sentiment de culpabilité induit par par politique de santé publique. Boire du vin peut être un art de vivre. Il est donc un fait culturel tout autant qu'une drogue ; mais quel breuvage !