Sara Aviva Gerbaud
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Billet de blog 21 sept. 2017

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Vulnérabilités : pour une politique de gauche inclusive ?

Nous, personnes en situation de handicap et / ou minorisées du fait de notre sexualité désirons que la politique change. Car, il n'est pas possible d'envisager une politique libérale qui aille réellement dans le sens des plus discriminés. Le combat, même s'il est perdu d'avance : mérite d'exister, avec force, puissance, et volonté d'application des droits...

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"Ce qui fait l'humain, c'est la technicisation du vivant" Georges Canguillem

Qu'est-ce qu'être vulnérable ? C'est se battre contre vents et marées ! 

Qu'est qu'un looser ? Un type dégénéré mentalement qui se démène comme un chien pour trouver du boulot. Vainement. Face aux moulins à vents. Motivé malgré sa folie. Mais auquel on ne répond pas. L'imaginaire s'est fait la malle. Ecrire n'est pas une vie. D'être auteur, je n'en ai cure. Et fais cela uniquement pour ne pas boire et fumer dés huit heures du matin. Avoir espoir, c'est pour les gens tristes. Or, je suis cynique, joyeux, rempli d'énergie. Nihiliste !

La vulnérabilité - en avoir conscience - est une puissance d'esprit. Ne pas rentrer dans les moules des concours d'Etat, ni des divers métiers "hors-compétition" (infirmier, travailleur social, employé de bureau etc.) peut aussi être une force. Au-dessus, les métiers de cadre, cadre supérieur ou dirigeants relèvent de la compétition. Or, les personnes vulnérables sont rétives à cette culture de compétition, de challenges. C'est en cela qu'elles sont puissantes. Elles sont lucides, face à notre fragilité physique, nos maladies, nos handicaps, nos accidents de la vie... A tel point que ces dernières - sauvages, innommables et non domestiques ; en font une force d'action. 

Septembre 2017 : peut-on sortir du libéralisme ?

Une vie professionnelle soumise au danger voilà ce qu'est la définition du libéralisme. Lorsque une personne est vulnérable - et recherche à être autonome - elle semble n'avoir d'autre issue que de se soumettre au danger lié au travail. Flexibilité, devenir entrepreneur de soi-même, déni absolu de la maladie ; là ne semble être plus que la seule solution pour survivre économiquement. 
Pourquoi le libéralisme ? 
Parce que l'individu sur le plan des marchés est devenu remplaçable. Au travail, l'individu n'est plus qu'un objet d'effectuation de tâches opérationnelles, dénuées de contenu. Exposé à la précarité des petits travaux ; l'individu se doit de se plier : à la méditation, à la (neutralisation) et naturalisation de sa subjectivité, au rôle bien joué de dominant ou de dominé. Exit toute lutte pour l'émancipation par la parole psychotique, folle, hasardeuse, jazz. Il n'est plus possible de travailler si l'on n'est pas libéral. D'ailleurs, tous les contrats vont dans le sens de : la précarisation ; à travers les missions intérim, les vacations, les remplacements, les quart de temps etc. En 2017, si vous êtes antilibéral, nous n'aurez pas de travail... C'est, du reste la raison pour laquelle les jeunes intellectuels (anthropologues, sociologues, philosophes, psychanalystes, artistes et autres) sont sommés de rester au chômage. Le monde contemporain ne veut plus d'individus qui exhortent à l'insoumission, la transgression, à la révolution de classes. Car les classes sociales ont été remplacées par la xénophobie et l'écologie. Autrement dit : le libéralisme postule une horizontalité de classes qui est en fait un déni de l'altérité et du monde associatif, syndical, mico-politique. Il ne s'agit plus de lutter mais de payer pour travailler, s'inscrire dans la reproduction bourgeoise, s'avachir dans le règne - objectivant, scientiste, évaluatif; quantitatif et surtout autoritariste - de la haine des Humanités (Historiques et Poétiques). 
L'inculture spectaculaire a gagné !

Le genre ne doit, en aucune façon être perçu du côté de la domination. Si la psychanalyse Freudienne a libéré la sexualité, le genre, quand à lui est là pour libérer les minorités. Car, qui n'est pas ontologiquement, contre la diversité des genres ? Entendons par diversité : transgenres, intersexes, gender-fuid, drag-king, drag queens, sadomasos etc. Depuis prés de vingt ans - autour des années 2000 - notre société est devenue réactionnaire en matière de diversité. Or, pendant ce temps des hommes patriarcaux, conservateurs, phallocrates et surtout dans le déni de leur domination portent le citoyen à se préoccuper d'écologie et de migration plus que de féminisme. Le retour à la terre est certes tentant et d'actualité mais n'en reste pas moins bien éloigné de la demande de reconnaissance des personnes LGBTQI (lesbiens, gays, trans, queers et intersexues). La campagne n'est pas un refuge d'accueil pour - nous - les pédales. Du reste, les enjeux contemporains liés à la migration sont souvent là pour masquer une xénophobie des plus contemporaines. Ainsi, il ne faut pas confondre les femmes opprimées voire dans certains cas handicapées - qui dés qu'elles sortent de chez elles subissent les regards assujettissant chosifiants des hommes ; avec les oppresseurs qui par bien des aspects sont : blancs, hommes, avec un emploi, non handicapés et jouissent de cette objectivation de la femme.

Post-scriptum :  handicapé et transgenre, je cherche à travailler dans les sciences humaines...

Je ne suis pas poète, mais je cherche à m’insérer socialement à travers un emploi de chargé de mission en santé publique, formateur titulaire ou ingénieur d'étude à l’université / thérapeute en parallèle (ce qui tend à se dessiner professionnellement, ce mois-ci)

Et ne suis pas dans une idéalisation liée à l'art, pourtant mon troisième livre va sortir: "Une lutte poétique".

Mais cela ne nourrit pas son homme...

Illustration 1
Interprétation du Cri par Nicolas Vial, publié dans" Le Monde" (doc. de H)

J'ai besoin de vivre sapristi et j'en ai marre de survivre depuis 2000...

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