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Billet de blog 22 juin 2017

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Intimité et politique

La question du sujet "je" n'a jamais été résolue. Il est possible que ce sujet soit une fiction. Comme il est tout autant possible que cette catégorie nous parle, de manière politique ; à tout un chacun. Ecrire un journal intime est un acte politique. En ce sens qu'il relève du fait de sauver sa peau. La politique est reconnue, dans les corps concrets, vulnérables -... érotiques !

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Illustration 1
Statuette de jeune femme (Tanagra), ive siècle av. J.-C..

"J’ai essayé de creuser le fait que les phrases de conclusion des ouvrages sociologiques devaient avoir une objectabilité pour être scientifique et avoir une scientificité. Les phrases où il n’y a plus rien à objecter c’est ce que Eric Weil [philosophe allemand, ndlr] appelait le "même pas faux". Ce qui est terrible pour prouver quelque chose. Or il vaut mieux, dans les sciences sociales, prouver quelque chose plutôt que rien." Jean Claude Passeron

Combattre le nihilisme !

L'absence de différenciation des sexes, n'est pas un fait absurde. Il s'agit, à chaque fois, d'histoires individuelles ; où les individus travesti(e)s, transgenres, transsexuels, intersexués etc. ont vécu un traumatisme (biologique ou psychologique), c'est souvent une fêlure vécue durant l'enfance. En aucune façon il ne s'agit pas d'essentialiser les sexes (il n'y pas - si l'on prend en compte les sciences biologiques sociales et cliniques - d'âme déposée par dieu dans les corps) . Car l'on ne naît pas traumatisé. On le devient. Le devenir femme ou le devenir homme est lié à des histoires singulières. Ainsi, émerge un nouveau genre. Comprendre l'histoire individuelle des individus est essentiel pour s'ouvrir à leurs trajectoires de genre. Ces devenirs sont incertains, chaotiques et errants. Les transgenres sont le paradigme d'une singularité renouvelée. La petite histoire rejoint la grande Histoire ; en ce sens que le trajet neurologique et culturel crée une posture politique subversive, révoltée face aux dites lois de la nature. En effet, dans le règne animal tous les croisements de genre existent. Certaines espèces animales sont hermaphrodites, d'autres bisexuelles, d'autres
homosexuelles, mais il faut toujours ne surtout pas confondre l'orientation de genre sexuel et l'orientation sexuelle.

Cela étant dit, le modèle animal est des plus diversifié. Mais l'être humain, du fait des croyances religieuses, racistes, naturalistes etc. reste dans l'illusion de catégories anhistoriques. Ce qui importe est toujours le croisement entre la petite histoire et la grande Histoire. Les fêlures subies durant l'enfance sont souvent non saisies par les personnes concernées car elles demeurent inconscientes. Comme la grande Histoire porte son insouciant Culturel elle porte ses inconscient - ses mythologies - subjectives. Or le nihilisme contemporain consiste dans le fait de nier la diversité des parcours singuliers (génétiques et psychologiques). Aimer son prochain, c'est s'aimer sans son altérité de l'intérieur. L'amour profond de la féminité ou de la masculinité qui réside en nous fait toujours affleurer : une odeur de paix.

Je suis un malade érotomane chronique. L'angoisse est devenue mon vrai métier. Psychanalyste de formation, je suis à l'écoute de tous. Mais l'on ne me paie pas encore pour cela... Par devers les longues études de philosophie et de sociologie je suis devenu - suite à trente trois ans de suivi psycho-thérapeutique - chargé de cours (formateur) en santé publique, analyste, travesti et patient-expert. Savant, le suis-je ? Original. Sur les sites transgenres qu'est-ce qu'il y a ? Beaucoup de personnes masochistes, comme moi. Nombre de pervers sadiques s'y baignent, comme dans une marre. L' érotomanie est une drogue dure. Comment sortir de cet état où l'individu prend du plaisir à souffrir ? Au fond - la plus part du temps - on ne peut pas. Pourquoi s'en échapper ? Car le masochiste est déjà guéri. Accepter son a-typicité, la chose relève de l'anomie. La santé est un corps silencieux. Elle consiste à se réadapter, sans cesse. Et, c'est en cela que je ne m'adapte pas au Mur de la réalité. Sur ces sites donc, ça fantasme à bloc. Les travesties se veulent musulmanes voilées. Des blacks et rebeus se veulent servis. Quid de la réalité ? Ce phénomène actuel de paupérisation de la pensée est patent. Il s'agit donc de bestialité, sous couvert de sadomasochisme. Ainsi, j'agis à l'instinct. Aimant. Surtout en désirant mordicus le partage, la transmission des idées. Je ne sais si j'ai une bonne santé. Quoi qu'il en soit, je reste disciple de Diogène. Tout cela est onaniste. Franchement, anticonformiste !

C'est parti pour recevoir un coup de téléphone de ma mère. Toujours aussi hésitante, malhabile en matière de langage, se perdant entièrement dans la technologie : appuyant sur les touches du téléphone, n'arrivant pas à s'éloigner avec le téléphone mobile pour entendre clairement ma voix - restant dans les mots de mon père, dans la voiture certainement... Car mes parents ont passé une grande partie de leur existence en voiture ! De plus belle, on n'entend rien, ça repart le brouhaha ; et elle fait silence, sans rien entendre, elle hésite toujours, ne comprenant pas parfois la logique de mes phrases etc. Ce sont les gens les plus aimants que je connaisse, mes parents. Mais soumis, aliénés, autonomisés psychiquement, ce qui jamais ne fut de leur faute, dans la mesure où ils sont tous deux venus de milieux paysans très assez défavorisés. Ma famille adoptive est de souche paysanne. Entre le Lot (côté maternel) et l'Aveyron (côté paternel) les terres tiennent lieu de politique. La langue est rustre, mais pas bête. La culture paysanne est une autre manière d'être en bonne santé. Gaillard ! Evidemment, je n'ai que très peu suivi cet exemple... Voire pas du tout, dans la mesure où je suis devenu androgyne hériter - dans la boisson - de Bukowski.

Le soir, c'est comme si demain n'existait pas. Mais dés le matin je volcanise...

Au petit jour frais, tout commence.

Il y aurait, peut-être ? des gens plus simples à comprendre que d'autres. Le fait d'aimer porter de la lingerie - cette mélancolie assurée- pour un homme de sexe mâle, n'est pas une chose facile à comprendre pour la plus part. J'ai la chance immense d'être compris par une minorités d'individus. Bien des individus n'ont pas un esprit fini..., immature et dénué de toute psychologie. Ils ne voient l'expérience d'autrui, qu'au prisme de leur propre expérience de vie. Ni handicapés sensoriels, ni abandonnés à la naissance, ni en manque affectif donc maniaques des toxines. Du coup, ils n'ont aucune empathie face aux histoires singulières. Ceci, dans la mesure où ils n'arrivent pas à prendre de recul et réfléchissent uniquement à partir de leur vécu. Je trouve cela pauvre. Médiocre. Triste. La compréhension n'est pas leur affaire, mais ils n'y peuvent rien, car c'est le naturalisme engendré par les bêtises de l'éducation qui fait de leurs cerveaux des larves - non formés donc encore moins déconstruits - Ils n'y peuvent rien... Vivons pour celles et ceux font des efforts pour nous comprendre !

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