A quoi tient la décadence ?
« Il n’est pas contraire à la raison de préférer la destruction du monde entier à l’égratignure de mon doigt » David Hume

A la perte de liens avec le monde réel, la décadence tient. Rien n'est plus là pour nourrir l'arbre de vie de la façon la plus ordinaire - sexualité, affection familiale, travail reconnu, relation sociales au-dehors etc. -. La mystique athée et matérialiste joyeuse a pris le dessus. Le citoyen ordinaire va au travail, lui.
Les décadents, pour leur part, depuis fort longtemps, voire depuis toujours....? n'y vont plus.
L'existence est devenue spectrale.
Epurée et faite de bruissements tremblants, d'aucuns en disent à propos d'un de mes chapitres : "C'est bien écrit mais c'est assez méprisant pour tes parent et grand parents. Bref on sent un sentiment de supériorité qui peut être senti comme un peu pédant et hautain... Qui peut définir le vrai langage pur et beau ? Les intellos décadents parisiens ? Je doute...!".
Comme chez Howard Phillips Lovecraft, les étranges palabres confinent à l'nommable retour des fantômes, filiformes, androgènes Le bon sens n'a jamais aimé l'altérité.
Vivre, c'est mourir ; donc progresser, mais n'est-ce pas en même temps embrasser notre altérité, en permanence ? Cette saloperie de discours sur la décadence est vielle comme le monde, elle cache une propension intestine au ressentiment, ce talent certain pour la pensée réactive, bien souvent réactionnaire ! Dans toutes les hypothèses, il est symptomatique et désigne un individu qui soit n'a rien à dire - vidé comme une coquille - soit n'a plus rien à dire, dans les deux cas, il est épuisé. Souvent, il a arrêté de combattre la souffrance. Ce qui n'est pas le cas de ce discours. Ayant encore la santé, "bon pied-bot-œil" même si boiteux ; fuyons les "normaphtes", car un handicapé c'est là pour, faire défendre ses droits : greuler... !