Je vieillis à vue d'œil. Les toxines qui m’entraînent prématurément vers mes quarante ans. Les rides sont des écritures du temps. La sculpture mute. Ma compagne va faire cinquante ans. Et alors ? Nous écrivons, chacun de notre côté. Nous comparons parfois la cruauté de l’homme à celle des bêtes sauvages, cela revient à faire injure à ces dernières. Car l'homme est une bête, ensauvagée par sa "culture".
Le souci, c'est la "civilisation". Les décérébrés et désensibilisés - aux histoires faciles, policées, linéaires -, ne comprennent rien à ceux que j'écris... Heureusement, il y en a qui comprennent qu'il n'y a rien à comprendre.
Les favorisés, ceux qui ont eu une "vie facile" ne sont pas responsables du fait de ne pas me comprendre. Ils subissent leur ignorance de l'abyme.
Je sais que ma compagne écrit mieux que moi. C'est une belle histoire pour elle. Nous n'avons pas été aidés par la vie, ni elle ni moi. Mais nous sommes très forts, parce que nous sommes conscients de nos vulnérabilités. Et puis, il faut bien dire le vieillissement de la peau, c'est la sexualité torturée. Quand je m'imagine en femme, j'essaie de faire "comme si" je recevais en moi... Dans le même temps, vient le plaisir masculin, de mon sexe biologique et l'ouragan électrique, Aphrodisiaque, tout explose....!
Les "animus" de l'homme et de la femme sont confondus. Mais je vous dis que je ne suis pas perdu - puis-je vous troubler ? - je reste obscur.
C'est volontaire.
