Il me donna rendez-vous sur le port du Croisic. J’y allai en faisant le détour par la côte sauvage, cette côte si basse, peuplée de touristes, que longe la route sur de nombreux kilomètres. On sait peu qu’elle se loge au creux d’une côte qui porte nom d’amour. Puis on parvient au port à la fin du parcours, laissant à gauche, pour nous terriens, les îles et les jetées. Il faut encore marcher le long des quais, dépasser la criée et les boutiques de cartes postales pour arriver à ce café dont il m’avait téléphoné le nom.
Il m’attendait, assis à l’intérieur. Le soleil éclairait le décor lambrissé et les clients du bar d’une lumière apaisante. L’ayant connu en hiver, je le revoyais tout à coup, manches courtes et bermuda, découvrais la forme de ses bras, de ses jambes, brunis pas la saison. Il s’accordait aux images passées, me saisissais par sa beauté, son regard qui répondait au mien.
Nous avons parlé longtemps, repris le chemin des quais. Il souriait. Je posais ma main sur son épaule.
Il disait qu’il négocierait mieux son diplôme en informatique en étant sur Paris, qu’il allait chercher à s’installer là-bas.
Nous avons marché et nous nous sommes assis au bord de l’eau, face aux bateaux de pèche aux couleurs vives. Je ne pouvais me projeter dans un avenir incertain, avenir professionnel ou simplement personnel. Je savais juste que dans l’instant, j’aimais être là, à côté de lui.
Extrait de Sur la route, j'ai perdu quelque chose, roman de Christophe Gervot, écrivain, musicien auteur, artiste plasticien tous médiums, artiste auteur d’œuvres numériques vidéos, traducteur, psychanalyste et formateur, le 14 juillet 2020.
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