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Billet de blog 12 décembre 2021

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Les médecins de quartiers, dernière roue de la Santé publique en Espagne

Les médecins exerçant pour le Système public de Santé dans les quartiers de Madrid protestent contre les coupes budgétaires, les contrats précaires qui se multiplient et les fermetures de Centres de Santé. Dans les rues de la capitale espagnole, ils dénoncent la "privatisation" latente du Service public de Santé.

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Illustration 1
© Ch. Deschamps

Les médecins, infirmiers et autres personnels de la Santé sont descendus dans la rue, ce 12 décembre à Madrid, pour dire « non » à la politique menée par le gouvernement de la région qui, comme tous les gouvernements régionaux en Espagne, est compétent en matière de santé.

À Madrid en effet, la pandémie du Covid-19 n’a fait que renforcer la priorité donnée depuis une dizaine d’années au financement des grands hôpitaux, au détriment des Centres de Santé dans les quartiers où, actuellement, le délai pour obtenir un rendez-vous avec le généraliste peut atteindre 15 jours.

Et comment en serait-il autrement quand, depuis mars 2020, une partie du personnel de ces Centres, premier échelon des soins à la population, a été déplacée vers les hôpitaux, quand plusieurs Centres (dont celui du quartier populaire de Tetuan) ont été tout simplement fermés et quand les contrats précaires pour 6 mois ou un an se multiplient ?    

 “Salvemos la Atención Primaria” (sauvons la médecine de quartiers) lançait le 7 décembre le docteur Sanchez Bayle, le président de l’Association de Défense de la Santé Publique de Madrid dans un article du journal en ligne « nuevatribuna.es », où il dénonçait notamment les campagnes de promotion des assurances de Santé privées censées remplacer peu à peu le système public de Santé dans les quartiers .

Car toutes les décisions politiques du gouvernement régional de Madrid vont dans le même sens :

  • En juin 2020, les nouveaux médecins de famille ou pédiatres qui sortaient de l’Internat devaient accepter des contrats à durée déterminée, devant la menace de ne plus pouvoir travailler dans la Santé publique de Madrid s’ils refusaient.
  • En mai 2020, près de 12000 médecins et infirmiers ont été engagés, les « contrats covid », pour renforcer la lutte contre la pandémie ; mais ces neurologues, urgentistes ou spécialistes en gériatrie travaillaient déjà depuis plusieurs années dans d’autres services, avec des contrats (éventuels, substituts...) spécialement utilisés pour couvrir congés, maladies, etc... Entre 40% et 50% de ces contrats, qui prenaient fin en décembre 2021, ont été prolongés jusqu’à fin mars 2022.
  • Enfin, depuis mars 2020, toutes les urgences des Centres de Santé des quartiers sont fermées et le personnel a été réorienté vers les hôpitaux, au gré des vagues de contagions au covid (nous en sommes à la sixième en Espagne).

Le docteur Sanchez Bayle réclamait plus d’investissements dans ces Centres de Santé, pour revenir à « une médecine de famille universelle, accessible et de qualité ». On en est encore loin, quand  l’administration régionale de Madrid a décidé en juin 2020 de contruire, pour 153 millions d’euros, un nouvel hôpital, le Isabel Zendal ouvert 5 mois plus tard, avec une capacité de plus de mille lits même si le nombre de lits réellement occupés a oscillé selon les mois entre 40 et 300.

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