Pour Mme Manuela Carmena, maire de la capitale espagnole de juin 2015 à juin 2019, il est possible et souhaitable de "faire de la politique" sans les partis. Ceux-ci "cherchent des structures totalitaires; ils sont comme les religions ou les équipes de foot. En vérité, plutôt comme les religions, car pour le football on peut appartenir à deux équipes".
Cette ancienne avocate, puis juge spécialisée dans le Droit du travail, publie "La politica joven", le récit de son expérience dans ce qu'elle appelle "la politique professionnelle". Elle déclare, à cette occasion, dans un entretien au journal infolibre.es, que "la politique du compromis moral est bien différente de la politique professionnelle qui s'appuie sur une guerre sans pitié pour se maintenir au pouvoir, ou même pour rester dans l'opposition, parce que la seule manière de continuer à toucher son salaire est de rester là".
Naïveté, selon les uns, conscience vraie de ce qu'est "la politique", diront les autres ? Cette étoile filante de la politique en Espagne s'affirme cependant "très engagée dans le monde réel", notamment par sa carrière judiciaire, marquée par l'attentat d'Atocha, le 24 janvier 1977, dans lequel 5 de ses collègues ont été assassinés.
Et rapprocher cette conception de la politique du fait que l'un des membres actuels du gouvernement régional de Murcia (au sud-est de l'Espagne), le Conseiller pour l'Eau et l'Environnement, a perçu en juin dernier une des 21 aides pour "frais de garderie" fournies par la municipalité où il réside, ce serait.... sans aucun doute possible, de la pure "mauvaise foi".